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ALLEVY (Famille)
Sept frères de la famille Allevy (1) ont été photographes à Paris sous la IIIe République. Avant eux, leur père Alcide et leur oncle Achille avaient pratiqué le daguerréotype dès les années 1840. Ils étaient les deux derniers des neuf enfants de Pierre Louis Allevy, médecin, pédagogue et inventeur. Difficile d’évoquer cette famille de photographes sans commencer par le grand-père.
PIERRE LOUIS ALLEVY (1784-1842) Originaire de l’Aube, il a été longtemps médecin à Houilles (Yvelines) où ses huit premiers enfants sont nés entre mars 1814 et février 1822. Ensuite, il est venu à Paris. En mars 1827, il est domicilié rue de Beaujolais au Palais-Royal quand il dépose une demande de brevet pour une machine nommée hydro-pondérique applicable au sauvetage des incendiés. (2) Six ans plus tard, en 1833, il dirige un pensionnat à Saint-Josse-ten-Noode près de Bruxelles au titre duquel il reçoit un soutien du roi. (3) Il est le créateur d’une méthode mnémotechnique (le levier intellectuel Allevy ou Allevytechnie) que développeront ses deux fils. (4) A la fin de sa vie, Pierre Louis Allevy participe au concours ouvert le 13 avril 1841 par le roi Louis-Philippe pour le tombeau de Napoléon aux Invalides. Parmi les 80 projets déposés, celui de Pierre Louis Allevy est sans doute le plus ébouriffant. Il propose d’enfermer le cercueil de l’Empereur "dans une boule de cristal de 40 pieds de diamètre." (5) Il ne sera pas retenu. Un an plus tard, le 5 janvier 1842, Pierre Louis Allevy décède à Reims où il était de passage. Sa veuve, Emilie Warnet, lui survivra quinze ans. Des neufs enfants du couple, seuls les deux derniers, Achille et Alcide ne sont pas morts en bas âge.
ACHILLE HENRY ALLEVY (1822-1850) Il n’a pas 20 ans quand son père décède. Avec son frère Alcide, nés deux ans après lui, il va développer l’allevytechnie mais aussi s’intéresser au daguerréotype. A l’Exposition des produits de l’industrie française de 1844 MM. Allevy frères, domiciliés 12, rue Croix-des-Petits-Champs exposent "un cadran à quantième perpétuel, une table pour la conjugaison des verbes, un daguerréotype de leur système et des épreuves daguerriennes" (6). Achille Henry Allevy décède le 21 juillet 1850 à l’âge de 28 ans.
ALCIDE LOUIS ALLEVY (1824-1891) Après le décès de son frère aîné, Alcide continue à pratiquer le daguerréotype quelques années au Palais-Royal puis est enseignant. Il ne revient à la photographie que vers 1870 quand il ouvre un atelier rue du Faubourg-Saint-Denis. C’est là que ses sept fils se formeront à leur futur métier.
ACHILLE MARIE ALLEVY (1852-?) Fils aîné d’Alcide, il lui succédera dans son atelier de la rue du Faubourg-Saint-Denis.
ALCIDE ERNEST ALLEVY (1854-?) A été photographe 14, rue de Castiglione à Paris pendant près d’un quart de siècle.
CHARLES ALLEVY (1856-1890) Il a exercé avec son frère Emile puis seul au 5, rue des Petits-Champs.
EMILE ALLEVY (1859-?) Il travaille avec Charles puis s’installe 67, rue de Rivoli en 1884.
EUGENE ALLEVY (1861-1883) Il a travaillé avec ses frères mais est mort trop jeune pour avoir un atelier.
JULES ALLEVY (1864-1895) Après le décès de Charles, il reprend l’atelier de la rue des Petits-Champs.
EDOUARD ALLEVY (1868-1948) Il a été photographe à Paris à partir de la fin du XIXe siècle et a poursuivi sa carrière en province : Saint-Quay-Portrieux (Côtes d’Armor) puis Le Mans (Sarthe).
Ces Allevy photographes n’ont guère suscité de vocation chez leurs enfants. Excepté, Pierre Achille (1894-?) fils d’Edouard, à qui son père cédera son fonds de commerce de Saint-Quay-Portrieux en 1930.
Sources :
(1). Ce patronyme s’écrit sans accent.
(2) Institut national de la propriété industrielle (INPI) – Base brevets du XIXe siècle. Brevet 1BA 2587
(3) Information fournie, ainsi que beaucoup d’autres, par Bernadette Corvisier, arrière-petite-fille d’Edouard Allevy.
(4) L’allevytechnie, une méthode pour apprendre et retenir toujours. Bibliothèque Diderot de Lyon.
(5) Revue des études historiques – 1841.
(6) Gallica « Exposition des produits de l’industrie française en 1844 -Rapport du jury ».