François BARBARY

(1810-1875)
Daguerréotypeur puis photographe
1 photographie

Guéret Creuse

Fils de cultivateurs, François Barbary est né le 29 août 1810 à La Rochette (Charente). Il est marchand colporteur quand il épouse Jeanne Joséphine Moreau, lingère, le 26 août 1834 à Guéret (Creuse). Le couple aura six enfants tous nés à Guéret entre 1835 et 1846. Sur leurs actes de naissance, leur père est marchand mercier, fabricant de bas, marchand bonnetier puis marchand de nouveautés lors du recensement de 1846. Cinq ans plus tard, il est daguerréotypeur.

DAGUERREOTYPEUR : Même ce n’est pas un cas unique, le parcours professionnel de François Barbary est étonnant. Comment un marchand de nouveautés dans une ville située à l’écart du circuit habituel des professionnels itinérants a-t-il découvert le daguerréotype et s’est passionné pour cette invention au point d’acquérir tout le matériel nécessaire et d’apprendre à s’en servir ? A une date qui reste à préciser (fin des années 1840) Barbary ouvre son atelier de daguerréotype à Guéret qui comptait alors 5 000 habitants. Le premier, et bien évidemment le seul, dans tout le département. On suppose que les portraits au daguerréotype n’assuraient à ce père de famille nombreuse qu’un revenu accessoire. Mais l’intérêt de Barbary pour le daguerréotype n’était pas que financier. C’était un professionnel compétent, soucieux de la qualité de son travail. Dans son livre "French Daguerreotypes", Janet E. Buerger reproduit le texte de l’étiquette collée au dos du portrait d’une religieuse : "Portraits au Daguerreotype. - M. Barbary a l’honneur de vous prévenir qu’il exécute ces portraits en 10 secondes au soleil et 15 secondes à l’ombre, par le plus nouveau procédé de M. Daguerre, et poussé au plus haut degré de perfection par un procédé unique, duquel M. Barbary a obtenu des couleurs chairs naturelles, qui ne laissent rien à désirer. Il fait aussi les groupes de famille, monuments,... Il donne des leçons pour les expériences daguerriennes et vend les appareils de différentes grandeurs et tous les produits chimiques". (1) Au dos d’un portrait daté de 1852 signé Barbary à Guéret, il est toujours fait mention "des couleurs chairs naturelles " mais le temps de pose est passé de 10 secondes à 6 secondes et demi. (2)

PHOTOGRAPHE : On ne sait à quelle date François Barbary est passé du daguerréotype à la photographie sur papier. Il est encore "peintre au daguerréotype" quand sa fille Aglaé se marie à Guéret le 6 juillet 1857. Lors du recensement de 1861, il est marchand bonnetier mais photographe en 1866 et 1872. En avril 1864, il sollicite l’autorisation du préfet de la Creuse pour l’installation dans son atelier "d’une presse à satiner les cartes photographiques, cet ustensile étant indispensable à la profession de photographe que j’exerce et ne pouvant d’aucune façon servir à la lithographie ni même à la reproduction d’aucun imprimé". (3) Cela étant, on n’a guère conservé de trace de son travail de photographe.

François Barbary, photographe, est décédé le 12 décembre 1875 à Guéret à l’âge de 65 ans.

Sources :

(1)  Janet E. Buerger - "French Daguerreotypes" The University of Chicago Press (1989)

(2)  Portrait de Mme Antraigues avec ses enfants. Daguerréotype mis en vente sur Ebay en 2012. Deux daguerréotypes (Portrait d’un jeune garçon. Un couple et leurs deux enfants) ont été vendus en 2017 lors de la dispersion de la collection Joseph Pierre.

(3)  Archives départementales de la Creuse. cote 2T9