Alexandre BARDOU

(1879-?)
Photographe - Editeur de cartes postales.
1 photographie

Pézenas - Servian - Montpellier Hérault Sommières Gard

Alexandre Bardou est né le 11 septembre 1879 à Villefranche-d’Albigeois (Tarn) septième des dix enfants d’un couple de métayers. Alexandre est cultivateur à Béziers (Hérault quand il passe devant le conseil de révision en 1899. L’un de ses frères étant sous les drapeaux, il est dispensé de service militaire. Ne se voyant pas cultiver la terre toute sa vie, Alexandre Bardou va devenir photographe et se spécialiser dans l’édition de cartes postales de l’Hérault et du Gard.

PEZENAS : Selon son registre matricule, en mars 1903, Alexandre Bardou est domicilié à Saint-Thibéry, un village de l’Hérault situé à une dizaine de kilomètres de Pézenas. (1) Quelques cartes postales dont une de la gare de Florensac sont signées A. Bardou – Phot. Pézenas.

SERVIAN : Le 2 juillet 1904, âgé de 24 ans, Alexandre Bardou se marie à Servian (Hérault) où il est photographe ; son épouse, Jeanne Gabrielle Vaucher, est la fille d’un horloger suisse venu travailler dans l’Hérault. En 1906, le couple Bardou et leur fille Cécile, âgée d’un an, sont recensés à Servian, Dans cette commune de 3 500 habitants, Bardou ne fera pas de portraits mais uniquement des cartes postales.

SOMMIERES : Au printemps 1908, Bardou s’installe à Sommières (Gard) où Il fait des vues de la commune et des environs. Diffusées sous forme de cartes postales, elles sont signées Phototypie A. Bardou – Sommières.

MONTPELLIER : A la fin de l’année 1911, le couple Bardou et leur fille sont domiciliés à Montpellier (Hérault). Dans la liste des photographes montpelliérains de l’Annuaire de l‘Hérault, Alexandre Bardou est mentionné rue de la Loge en 1912 ; 38, faubourg Figuerolles en 1913 et 31, rue Saint-Guilhem en 1914. Mobilisé en août 1914, il reprend son travail dans son atelier de la rue Saint-Guilhem en juin 1919. Un an plus tard, il fait faillite. L’édition de cartes postales, qui avait connu son âge d’or avant guerre, était en déclin, ce qui avait fragilisé sa petite entreprise. A l’automne 1921, le photographe met en vente son atelier situé dans une ville de 80 000 habitants avec 4 régiments en garnison et la mer à 10 km. (2) Une « Affaire unique » qui n’intéressera personne. Dans l’annuaire de l’Hérault, Bardou est domicilié 31, rue Saint-Guilhem jusqu’en 1928 mais c’est son épouse qui gère le fonds de commerce secondée par le photographe Marius Carreterie. Bardou a transféré ses « Etablissements Phototypiques » 16-20, rue de la Valfère où il pratique des prix défiants toute concurrence. (3) Mais la vente (et sans doute l’impression) de cartes obscènes était d’un bien meilleur rapport. Cela vaudra à Bardou de comparaître devant le tribunal correctionnel de Millau (Aveyron) le 19 juillet 1925 qui lui infligea une peine de huit jours de prison pour outrage aux bonnes mœurs. (4) On ignore ce qu’il devint après avoir purgé sa peine.

Sous son nom de jeune fille, Jeanne Vaucher poursuivra l’activité. En 1936, elle est toujours photographe patronne 31, rue Saint-Guilhem.

Note et sources :
(1) Il n’est pas exclu qu’Alexandre Bardou ait croisé à Saint-Thibéry le photographe Joseph Palau qui y était recensé en 1901.
(2) Gallica « Le Photographe » du 20 octobre 1921. Le fonds de commerce était toujours en vente en mars 1922.
(3) Gallica « Le Photographe » du 20 janvier 1924.
(4) Les mentions de sa faillite et de sa condamnation pour outrage aux bonnes mœurs figurent sur son registre matricule. (Archives départementales du Tarn. Classe 1899 – Matricule 847)