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Auguste BERT
(1856-1937)
Photographe d'atelier
Fils d’un fabricant de chapeaux, François Auguste Bert est né le 15 mars 1856 à Toulouse (Haute-Garonne). Le 27 octobre 1875, âgé de 19 ans, il signe un engagement conditionnel d’un an à la 17e section des commis et ouvriers d’administration. De retour à Toulouse, il travaille avec son père à la manufacture de chapeaux. Le 7 février 1887, Auguste Bert, manufacturier, épouse Léontine Antonine Ravel qui n’a pas fêté son vingtième anniversaire. Le couple aura une fille, Marcelle, née le 5 février 1888.
Elève au lycée de Toulouse, Auguste Bert s’intéressait déjà à la peinture et fréquentait assidument le musée de la ville. Il envisagea de devenir artiste peintre. (1) Son père le convainquit de rester dans l’entreprise familiale qui lui assurerait une situation plus stable. Cela ne l’empêcha pas de continuer à peindre des paysages. En 1883, au Salon de Paris, il en exposait deux (Une porte de Salamanque – Espagne ; le cloître et la vieille tour des Augustins – Toulouse). (2) En 1896, au salon de Toulouse, il montrait plusieurs paysages dont une cour de ferme. (3) Auguste Bert s’intéressait aussi à l’art japonais. Pendant trente ans il collectionna les gardes de sabres, cette pièce de métal ciselée fixée entra la poignée du sabre et la lame. (4) Peintre de paysages, il ne pouvait se désintéresser de la photographie qu’il pratiquera en amateur. Il sera d’ailleurs président la Société de photographie de Toulouse. On lui doit « de remarquables photographies en couleurs ». (5) Sa passion pour la photographie le conduisit à renoncer à succéder à son père et à devenir photographe professionnel à Paris.
PARIS : Au début du XXe siècle, Auguste Bert s’associe à Paul Boyer, photographe 35, boulevard des Capucines là où le grand Nadar, quarante ans plus tôt, avait fait le portrait de tant de célébrités. Boyer n’avait pas le talent de Nadar mais c’était un professionnel avisé qui savait conduire sa barque. Il sera notamment le photographe attitré de la présidence de la République. Il a collaboré à la première collection de portraits de personnalités que l’on trouvait dans les tablettes de chocolat Félix-Potin. De nombreuses artistes prenaient la pose dans son atelier du boulevard des Capucines. Boyer et Bert ont dû travailler ensemble jusqu’en 1910. (6) Après avoir mis fin à sa carrière de photographe, Pau Boyer sera architecte comme son père l’avait été avant lui. Seul maître à bord boulevard des Capucines, Auguste Bert placera ses pas dans ceux de son ancien associé. Il sera lui aussi le photographe de la Présidence de la République, des ministères, des ambassades mais aussi des théâtres subventionnés, de l’Opéra, de l’Opéra-Comique, de la Comédie-Française et des principales scènes de Paris. (7) Boyer avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1891, Bert le sera en 1911. (8)
Agé de 62 ans, Auguste Bert céda son fonds de commerce le 15 janvier 1918 à Jules Sabourin et à son épouse Valentine Mollay. (9) Il est mort le 3 avril 1937 à son domicile 20bis, rue Jouffroy à Paris (17e).
Sources :
(1) Gallica « Le Parnasse – organe des concours littéraires de Paris » 15 janvier 1884.
(2) Gallica « Le Midi artiste » du 3 juin 1883.
(3) Gallica « L’art méridional » du 15 avril 1896.
(4) Sa collection fut dispersée à l’Hôtel Drouot les 25 et 26 mai 1914. Gallica « Catalogue de l’importante collection de gardes de sabres appartenant à M. Bert, photographe. »
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1249652b.texteImage
(5) Rosalis « La Dépêche » du 19 février 1900.
(6) La Bibliothèque nationale de France a dans ses collections une photographie datée de 1910, signée Boyer et Bert, de « L’Or du Rhin » de Richard Wagner qui a été donné à l’Opéra de Paris à l’automne 1909.
(7) Auguste Bert a signé des portraits des danseurs des Ballets russes (Nijinski, Anna Pavlova), d’artistes lyriques (Caruso) , de comédiennes (Sarah Bernhardt). A voir sur Gallica.
(8) Base Léonore - Dossier de François Auguste Bert.
(9) RetroNews « La Loi » du 3 février 1918.