Mathilde BICHAIN

(1842-1892)
Photographe d'atelier

Contrexéville - Vittel Vosges

Fille d’un peintre, Rose Mathilde Bichain est née le 29 avril 1845 à Mattaincourt (Vosges). En 1868, âgée de 23 ans, elle ouvre un compte à la Caisse d’épargne de Mirecourt. (1), L’employé qui l’a reçue a dû être interloqué quand Mathilde lui a déclaré qu’elle exerçait le métier de photographe. Sous le Second Empire, peu de femmes étaient photographes professionnelles et celles qui l’étaient avaient souvent repris l’atelier de leur mari après son décès. Célibataire, Mathilde ne s’était pas formé dans l’atelier de son époux mais peut-être que son père, peintre, avait pratiqué la photographie en amateur. Rien n’atteste que la jeune femme ait disposé d’un atelier de pose à Mattaincourt, un bourg de 1 000 habitants où peu de gens avaient les moyens de se faire tirer le portrait. Par contre, dans les stations thermales proches, les curistes étaient de bons clients pour la jeune photographe. Les portraits qu’elle y faisait étaient signés : Mathilde Bichain, photographe des établissements d’eaux minérales de Contrexéville et Vittel. Pendant plusieurs années, la photographe, qui vivait toujours à Mattaincourt, se déplaçera dans les deux villes d’eau avec son matériel. Il en sera ainsi jusqu’à son mariage. Le 3 septembre 1873, âgée de 28 ans, elle épouse à la mairie de Mattaincourt, Joseph Eugène Martin, négociant parisien. Le couple s’installe à Contrexéville où leur fils Jean Gabriel naît le 5 mars 1874 (six mois après leur mariage). Sur l’acte de naissance, les parents sont l’un et l’autre "artiste photographe" et les portraits qu’ils font sont signés Martin-Bichain. Mais Joseph Eugène Martin meurt le 3 juin 1886. Mathilde Bichain restera veuve deux ans. Le 12 mai 1888, elle épouse à Contrexéville François Marcel Collin menuisier puis limonadier mais jamais photographe. Cependant, son épouse travaillera quelques années sous le nom de Collin-Bichain. Agée de 47 ans, elle est décédée le 27 septembre 1892, sept mois après son second mari.

Source :

(1) Gallica "Journal officiel de la République française" du 30 juin 1903.