Zélime BLIQUEZ BERNARDIN

(1839-1924)
Cafetier et photographe
2 photographies

Monthureux-sur-Saône Vosges

Zélime Bliquez est né le 28 mai 1839 à Monthureux-sur-Saône (Vosges). Après avoir été tailleur d’habits son père tiendra un café avec son épouse. Dès l’adolescence, Zélime travaille avec ses parents. Le 3 juillet 1867, âgé de 28 ans, il épouse Marie Constance Bernardin. Le couple n’aura pas d’enfants. Après son mariage, ajoutant à son patronyme celui de son épouse, Zélime Bliquez Bernardin  sera, pendant quelques années, le photographe de Monthureux. Cependant, dans une commune de 1 500 habitants, cela ne pouvait être qu’une activité accessoire.

En 1886, Zélime Bliquez vend le café où il avait travaillé pendant trente ans. Désormais, il sera rentier mais un rentier très actif. Elu pour la première fois au conseil municipal de Monthureux en 1871, il y siégera pendant 53 ans : d’abord conseiller municipal puis adjoint et enfin maire.  Par ailleurs, il représentait sa commune au conseil d’arrondissement.  Quand l’exercice de ses mandats d’élu lui en laissait le temps, Zélime Bliquez se livrait à son passe-temps favori : la peinture. En 1909, pour l’exposition de Nancy, il avait sélectionné deux tableaux :  Droiteval, près de Monthureux et le faubourg de Regnéville à Monthureux. (1)

Agé de 85 ans, Zélime Bliquez est décédé en août 1924. (2)

Sources :

(1)    En 1909, « La Revue moderne illustrée », revue d’art éditée à Paris, fait un compte-rendu de l’exposition de Nancy :

 « Nous devons signaler, dans la section des Beaux-Arts » à l’Exposition de Nancy, les envois de M. Bliquez-Bernardin auquel, à cette occasion, nous sommes heureux de pouvoir ici consacrer quelques lignes. 

C’est, en effet, une figure bien intéressante que celle de ce peintre de talent, né d’une humble famille, ayant reçu une instruction sommaire, qui, au milieu des préoccupations absorbantes du commerce, parvient à développer en lui l’instinct de l’art, qui y était inné. Car M. Bliquez-Bernardin s’est éduqué lui-même. Il est, comme on dit, « le fils de ses œuvres » » et il en est fier.

Ce n’est pourtant qu’à quarante-quatre ans, après trente ans d’un commerce pénible, qu’il put grâce à la modeste aisance qu’il avait acquise, se livre complétement à ses goûts et satisfaire sa passion pour le beau. Auparavant, il n’avait pu consacrer que quelques loisirs au parachèvement de son instruction et à l’étude de la musique.

 Habitant éloigné de tout centre artistique et n’ayant aucune relation, il dût faire ses débuts sans maîtres, dessiner sans avoir appris la perspective -cette dernière si difficile- peindre sans avoir reçu la moindre leçon. Et avec la belle audace de son ignorance, il s’attaque de suite au tableau sur nature… La nature n’est-elle pas le maître et le guide le plus sûr ?... Il peint comme il voit, et généralement il voit juste et il sent bien… C’est que s’il n’a pas eu de maître, il a beaucoup lu et beaucoup vu ; il visite les musées, étudie de près les procédés des grands artistes, et sa méthode, en somme, n’est point si mauvaise, puisqu’il est ainsi parvenu à un excellent résultat dont il ne saurait trop être félicité, et dont témoignent les deux paysages des Environs de Monthureux qu’il expose à Nancy.

Ajoutons que M. Bliquez-Bernardin taquine à ses heures la muse de la comédie ; il est l’auteur, entre autres, d’un désopilant vaudeville « Fiancés par erreur », qui laisse entrevoir beaucoup de qualités ».  « Le Mémorial des Vosges » du 26 septembre 1909. Consultable en ligne sur Limedia Kiosque

(2) Les obsèques de Zélime Bliquez Bernardin eurent lieu à Monthureux le 13 août 1924 : « Une nombreuse assistance remplissait l’église paroissiale. Le cortège comprenait : les enfants des écoles, « L’Avant-Garde » avec ses tambours et clairons, la musique, le corps des sapeurs-pompiers, la Société des mutilés et anciens combattants du canton, etc, etc… »  (« Le Télégramme des Vosges » du 18 août 1924. Consultable en ligne sur Limedia Kiosque