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Victoire BOISDON
(1826-?)
Photographe d'atelier
Victoire Marie Céleste Baillon est née le 28 mai 1826 à La Rochelle (Charente-Maritime). Son père, agent des ponts et chaussées, sera promu par la suite conducteur de travaux. Agée de 21 ans, Victoire Baillon épouse le 19 avril 1847 Jean Louis Eugène Boisdon qui a deux ans de plus qu’elle. Sourd et muet, il n’exerce aucune profession bien que sachant lire et écrire. Le couple aura sept enfants dont six naîtront à La Rochelle entre 1848 et 1855. En février 1852, lors de la naissance du troisième, Jean Louis Boisdon est typographe. Il exerce ce métier quelques années à La Rochelle avant d’ouvrir un atelier de photographie à Rochefort (Charente-Maritime). Pour ce projet il s’est associé à Auguste Burgaud, sourd et muet comme lui, mais photographe plus expérimenté. Les deux hommes vont être bientôt séparés. Le 3 septembre 1864, Jean Louis Boisdon est conduit à l’asile d’aliénés de La Rochelle où il décédera le 31 mai 1865. Un mois plus tôt, son épouse avait accouché de leur septième enfant, une fille prénommée Louise Eugénie. Veuve, avec encore cinq enfants à sa charge, elle hérite de l’atelier de photographie où Auguste Burgaud va opérer jusqu’en 1869. Après son départ, on ne sait si c’est Victoire Boisdon qui fera des portraits (toujours signés Burgaud) ou un autre professionnel qu’elle aurait recruté. Toujours est-il qu’à l’automne 1872, elle est placée en liquidation judiciaire. L’union des créanciers lui impose de vendre le fonds. Dans l’annonce légale publiée en novembre 1872, il est précisé que « cet établissement comprend la clientèle y attachée, tous les appareils servant à son exploitation, les clichés, épreuves photographiques et les meubles et portraits ornant le salon de réception, les galeries et le porche. Mise à prix : 3 000 francs. » (1) Les recettes mensuelles de l’atelier étaient évaluées à 1 000 Francs. La vente était prévue le 1er décembre 1872, elle sera reportée à la demande de « Mme Veuve Boisdon, ex-propriétaire de ladite photographie ». (2) En définitive, c’ est Jean-Baptiste Graveleau, une relation de Burgaud qui lui succédera.
Victoire Boisdon quant à elle part à Bordeaux (Gironde). Elle y est domiciliée en décembre 1877 quand son fils Maurice se marie. Photographe lui aussi, il fera une longue carrière à Paris.
Sources :
(1) Gallica – « Les Tablettes des Deux Charentes » du 9 novembre 1872.
(2) Gallica – « Les Tablettes des Deux Charentes » du 27 novembre 1872.