Blanche CABOUD

(1864-?)
Photographe d'atelier

Annecy Haute-Savoie

Fille d’un propriétaire, Blanche Marie Adélaïde Deruaz est née le 11 septembre 1864 à Chêne-Thénex, canton de Genève en Suisse. Orpheline de père, disposant d'une certaine fortune, elle vit avec sa mère à Annecy (Haute-Savoie) quand elle se marie.

UN MARIAGE DESASTREUX : Le 29 avril 1886, à l’âge de 21 ans, elle épouse un quadragénaire, Pierre Joseph Henry, fabricant de soieries. Quelques années plus tard, un journaliste écrira à propos d’Henry que sa manufacture "était dans une situation difficile, lorsqu’il se mit à la recherche d’une dot. De la fille, de ses goûts, de ses aptitudes, de ses vertus, on n’en avait cure, Ce qu’il fallait, c’était de l’argent". (1) On ne sait quel était le montant de la dot qu’apportait Blanche Deruaz mais elle fut vite engloutie. "Henry menait grand train : maîtresses, attelages... rien ne manquait." (2) Et au bout, ce fut la faillite déclarée à la demande des ouvriers et ouvrières qui n’étaient plus payés depuis trois semaines ou un mois. Pour mettre fin à une vie commune exécrable, Madame Henry avait obtenu la séparation d’avec son époux dont elle avait eu une fille née le 11 février 1887. Fin de la vie commune mais pas des soucis. Plus que jamais à court d’argent, Henry envoie à sa femme des lettres de menaces et lui enjoint de  reprendre la vie commune. Sans succès. De son côté, Blanche Deruaz "habituée à la coquetterie et aux dépenses folles", (3)  a un amant qui lui donnera une fille, née le 26 janvier 1893. Quelques semaines après l’accouchement, le 4 mars, les deux époux légitimes sont réunis  dans le cabinet du président du tribunal d’Annecy pour une instance de conciliation qui se termina très mal. "Le mari, voyant que l’entente ne pouvait se faire, décharge un coup de revolver sur sa femme qu’il atteint au sein gauche" (4) Blessure sans gravité. Le 25 avril 1893, soit 52 jours après sa tentative d’assassinat, Henry comparaît devant la cour d’assises de la Haute-Savoie. Il est condamné à cinq ans de réclusion. Il était détenu à la maison centrale de Riom quand fut prononcé, le 15 juin 1895, le divorce avec Blanche Deruaz.

LA PHOTOGRAPHE  :  François Caboud, photographe,  était-il l’amant de Blanche Deruaz et le père de sa fille Lucie Franceline Henry née en 1893. ? Sans doute. Toujours est-il qu’en 1901, Blanche Deruaz divorcée Henry et ses deux filles vivent 15, rue Vaugelas avec François Caboud lequel est recensé en tant qu’employé de sa compagne, photographe en titre. Ils se marient le 25 janvier 1905. On ne sait jusqu’à quand ils ont travaillé ensemble. En 1920, « Mme Caboud, photographe », est mentionnée dans un rapport du conseil général de la Haute-Savoie. C’est cette année-là que Pierre Fort succède aux Caboud, rue Vaugelas.

 Sources :

(1)  « L’Indicateur de la Savoie » du 11 mars 1893.

(2)  « Le Patriote savoisien » du 28 avril 1893. Témoignage du syndic de la faillite.

(3)   « La Patriote savoisien » du 28 avril 1893. Extrait de la plaidoirie de l’avocat d’Henry qui se devait d’accabler l’épouse. Il lui prête plusieurs enfants adultérins alors qu’à notre connaissance, il n’y en eut qu’un seul.

(4)  "Le Courrier des Alpes" du 7 mars 1893.

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