Albert CAPELLE

(1854-1910)
Photographe d'atelier
2 photographies

Paris Seine

Louis Albert Bisson (Capelle) est né à Blois (Loir-et-Cher) le 4 septembre 1854. Il est le fils de Clémentine Bisson, couturière et de Emile Auguste Capelle, capitaine au 57e de ligne, chevalier de la Légion d’honneur en août 1861. Ce dernier, quelques mois avant sa mort, épousera sa compagne et légitimera leurs trois enfants.

GUERRE DE 1870-1871 : Le 27 septembre 1870, Albert Capelle, qui a fêté ses 16 ans quelques jours plus tôt, s’engage dans une compagnie de francs-tireurs. Après avoir pris part à la défense de Châteaudun le 18 octobre 1870, il rejoint l’armée de l’Est. Il est blessé d’un coup de feu à Montbéliard puis, plus grièvement, d’un éclat d’obus à la bataille de Villersexel le 9 janvier 1871. (1)

En 1872, Albert Capelle, qui vit avec sa mère à Blois, est photographe. Agé de 18 ans, il est sans doute employé dans l’un des ateliers de la ville. Deux ans plus tard, il est domicilié à Paris quand il passe devant le 4e bureau de recrutement militaire de la Seine. Par la suite, il travaillera à Lille (Nord) puis à Bordeaux (Gironde) où il est domicilié depuis peu de temps quand il épouse le 13 mai 1881à Besançon (Doubs) Marie Anne Laviron (1860-1946), demoiselle de magasin, dont le père, notaire en Haute-Saône, était décédé six ans plus tôt.

PARIS : Avant août 1884, Albert Capelle reprend l’atelier de photographie de Raoul Autin, situé 45, rue Lafitte à Paris (9e). Là, il travaillera un temps avec son frère, Emile Léon Capelle (1858-?), qui était domicilié 45, rue Lafitte en juillet 1885. Au dos de ses photos, Capelle mentionne la médaille d’argent qu’il avait obtenue à l’exposition universelle de Paris en 1889 et se présente comme le photographe des contemporains dont le cardinal Lavigerie (2), des célébrités artistiques (Eugène Labiche, Victor Hugo…) mais surtout de S.A.R. le prince de Galles quand il séjournait dans la capitale. Après avoir été actif une dizaine d’années rue Laffitte, Albert Capelle cède son fonds de commerce à H. Muhé et Cie en septembre 1893. (3) Il est possible qu’Albert Capelle ait travaillé quelque temps avec son confrère Léon Langlois, photographe 7 boulevard de Strasbourg. Des portraits faits dans cet atelier portent au verso la mention « Photographies Langlois & Capelle réunies ». Léon Langlois vendra son fonds de commerce à Jules Walbott en octobre 1901.
Vivant de ses rentes à l’âge de 55 ans, Albert Capelle est décédé le 1er mars 1910 à Paris (16e).

Sources :
(1) RetroNews « La France » du 26 février 1892. Dans un article sur les engagés de 1870-1871, le rédacteur rappelle qu’Albert Capelle s’était engagé dans les francs-tireurs des Alpes-Maritimes. Qu’un adolescent domicilié à Blois ait signé un engagement à Nice semble peu probable. Par ailleurs, on sait qu’une vingtaine de francs-tireurs du Loir-et-Cher ont participé à la défense de Châteaudun. Sous la cote 131Fi 14/1, les archives départementales du Loir-et-Cher conservent le portrait d’un jeune franc-tireur signé H. Maignan. Si Albert Capelle était déjà employé photographe en 1870, il aurait très bien pu, avant de partir au front, se faire photographier par son patron.
(2) Un portrait du cardinal décédé à Alger le 26 novembre 1892 est reproduit pleine page à la une de « L’Univers illustré » du 3 décembre. (RetroNews)

(3) Gallica « Archives commerciales de la France » du 9 septembre 1893.