Ferdinand CARLIER

(1829-1893)
Photographe d'atelier
8 photographies

Paris Seine Vannes Morbihan

Casimir Ferdinand Carlier est né le 9 août 1829 à Versailles (Yvelines). Son père, Théodore Carlier (1802-1839) professeur de littérature, était un correspondant de Sainte-Beuve. On ignore comment le jeune Carlier s’est orienté vers la photographie

VANNES : Sa carrière débute à Vannes (Morbihan) dans un atelier situé 16, place Napoléon puis au 23 de la même place. Il y sera actif dès le milieu des années 1850 et durant les années 1860. Bien que né à Versailles Carlier s’attache à mettre en valeur le patrimoine breton y compris le plus ancien, à savoir les mégalithes. Il est le premier professionnel installé en Bretagne qui photographie les alignements de Carnac, le dolmen dit la Table des Marchands de Locmariaquer et d’autres mégalithes. Mais, sur place, Carlier constate que bon nombre de menhirs, notamment à Carnac, sont couchés. La photographie d’un mégalithe gisant à terre ne va pas séduire beaucoup les touristes. Carlier le sait bien. Sans le dire, il va tricher avec la réalité et, par un habile photomontage, remettre les grosses pierres d’aplomb. (1)

On trouve aussi la signature de Carlier sur des portraits -parfois colorisés- de Bretons et Bretonnes portant le costume et la coiffe de leur pays. On lui doit des vues des villes bretonnes (Auray, Vannes, Quimperlé, Josselin, Dinan…). Toutes ces photographies -format carte de visite- étaient proposées aux touristes de passage. (2)  En août 1858, Napoléon III et l’Impératrice se rendent en Bretagne pour une visite officielle. Le 15 août, jour de la fête mariale, ils assistent à une messe à Sainte-Anne d’Auray (Morbihan). Carlier signe plusieurs épreuves qui seront reprises pour illustrer le reportage de "L’Illustration" sur le voyage du couple impérial. Carlier quitte la Bretagne à la fin des années 1860 et s’installe à Paris. (3)

PARIS : En octobre 1869, Carlier est domicilié 43, rue Saint-Paul à Paris quand il crée avec Charles Faillot une société pour l’exploitation d’un fonds de commerce de photographie dont le siège social est à son domicile. Le photographe apporte à la société divers appareils estimés cinq cents francs ; Charles Faillot, employé au chemin de fer, apporte la même somme en numéraire. La société F. Carlier et Faillot  est formée pour un délai de six ans à compter du 15 octobre 1869. (4) Elle sera dissoute bien plus tôt. En 1871, Carlier opère 5, passage Saint-Louis. On le trouve ensuite 113, rue du Cherche Midi puis 170-172, rue Saint-Antoine et enfin rue de Bagneux. A Paris, Ferdinand Carlier ne fait quasiment plus de portraits d’ateliers excepté rue Saint-Antoine quand il succède à Emilien Hirschler (voir ci-dessous). Il est avant tout « le photographe des Monuments historiques et de l’Ecole des Beaux-Arts ». (5)  Carlier, qui est l’un des photographes attitrés de l’Ecole nationale et spéciale des beaux-arts, se rend régulièrement rue Bonaparte pour faire des épreuves des œuvres primées des élèves, Grand Prix de Rome, concours d’émulation et prix divers. Il a laissé pas moins de cinq cents clichés faits en 1884 et 1892. Il est aussi chargé de photographier les promotions d’élèves regroupés par atelier. (6) C’est avec le parrainage de Paul Dubois, directeur de l’Ecole, que Ferdinand Carlier est nommé officier d’académie le 12 juillet 1886.

Agé de 64 ans, Ferdinand Carlier est décédé à Paris le 1er septembre 1893. Un mois après sa mort, le fonds de commerce de la rue de Bagneux est vendu à Barrier. (7)

Sources :

(1) Le Port P., 2023. Photographes et mégalithes (1). Casimir Ferdinand CARLIER (1829-1893). Photographe d’atelier et photographe des mégalithes. In : Les Vaisseaux de Pierres. Exploration des imaginaires autour et sur les mégalithes de Carnac et d’ailleurs, mis en ligne le 2 mai 2023.- https://lesvaisseauxdepierres-carnac.fr

(2) Installé à Paris, il continuera à commercialiser les vues qu’il avait faites en Bretagne, notamment les photomontages de mégalithes.

(3) La Bibliothèque nationale de France conserve un album de vues de Bretagne et du Maine faites par Carlier avec aussi des portraits de militaires. Cet album, daté de juin 1858, aurait appartenu à un capitaine du 58e régiment de ligne, probablement l’un de ceux dont Carlier avait fait le portrait.

(4) RetroNews « Le Droit » du 20 novembre 1869

(5) Précision qui figure sur son acte de décès. L’œuvre de Ferdinand Carlier en tant que « photographe des Monuments historiques » n’est pas documentée.  Son nom n’est mentionné qu’une seule fois dans « Photographier l’architecture 1851-1920 Collection du Musée des Monuments français » Edition de la Réunion des musées nationaux.  1994.

(6) Anne-Marie Garcia « La Photographie avec les arts » Outre la notice biographique de Ferdinand Carlier dans laquelle j’ai puisé toutes mes informations, l’auteure reproduit une belle épreuve d’un groupe d’élèves posant en 1888 dans l’une des cours de l’école.

(7) Gallica « Archives commerciales de la France » du 18 octobre 1893.

Notice mise à jour le 24 juin 2024.