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Raphaël CARON
(1884-?)
Photographe d'atelier
Raphaël Louis Paul Caron est né le 22 décembre 1884 à Amiens (Somme). Son père Léon Caron (1841-1919) était l’un des photographes les plus réputés de la ville chef-lieu de la Somme. Il avait opéré 58, rue des Trois Cailloux dans un atelier ouvert par sa mère à la fin des années 1860 puis 45, place Saint-Denis (1). C’est là que Raphaël voit le jour en 1884, huit ans après son frère aîné Henry Alfred Léon Caron (1876-1942) dont le prénom usuel était Léon. Léon Caron père formera ses deux fils au métier de photographe mais ce n’est pas l’aîné qui lui succédera mais le cadet. Six mois après le décès de son père le 15 septembre 1919, Raphaël Caron devient l’unique propriétaire de la clientèle et de l’achalandage du fonds de commerce de photographie exploité à Amiens passage Albert-Dauphin n°2 et connu sous la dénomination de Photographie Léon Caron mais aussi du fonds de commerce de photographie et de cartes postales sis à Amiens 45, place René-Goblet. (2) Désormais, il signera ses portraits R. Caron. Son frère Léon s’était lui spécialisé dans la vente de matériel pour la photographie à Amiens mais aussi à Rouen.
Sources :
(1) La place Saint-Denis sera dénommée place René-Goblet en 1905.
(2) Acte notarié du 11 mai 1920 avec entrée en jouissance le 1er avril ("Le Progrès de la Somme" du 20 mai 1920 consultable en ligne sur Retronews)
Le fonds Caron aux Archives départementales de la Somme.
735 plaques de verre parmi des milliers, c’est ce qui a pu être sauvé du fonds photographique de la Maison Caron. Elles étaient entreposées dans un garde-meuble d’Amiens qui a subi un dégât des eaux. Ces plaques sont aujourd’hui conservées aux Archives départementales de la Somme sous la cote 63Fi.
Comme tous les photographes professionnels, Léon Caron et ses fils Léon et Raphaël ont produit une multitude de portraits d’atelier standardisés. Mais la part la plus personnelle, la plus précieuse de leur oeuvre commune, est constituée de reportages sur les évènements survenus à Amiens et aux alentours pendant le premier quart du XXe siècle. En 1914, ils étaient à la foire d’Amiens pour photographier les attractions dont l’impressionnant Grand Huit américain tout en bois. Peut-être à la demande du journal local, le trio Caron a couvert avant la Première Guerre mondiale nombre de compétitions sportives : Tour de France, Paris-Roubaix, course automobile, régates, courses hippiques, match de rugby… Le 14 juillet 1914, ils ont immortalisé la dernière revue militaire avant la mobilisation générale. Pendant la guerre, ils ont été autorisés à photographier des tranchées mais aussi des cadavres de soldats prêts à l’ensevelissement. Dans les années vingt, c’est sans doute Raphaël Caron qui couvrira les fêtes des écoles et le pèlerinage.de Nampty.
Tout ce qui reste du fonds de la Maison Caron est à découvrir sur le site des Archives départementales de la Somme.