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Nicolas CHARAVET
(1832-1901)
Photographe d'atelier
1 photographie
Nicolas Valentin Charavet est né le 10 septembre 1832 à Saint-Julien-de-Peyrolas (Gard). Ses parents vivent ensuite à Lapalud un bourg du Vaucluse où son père est cultivateur et sa mère accoucheuse. Le 18 juin 1851, Nicolas Charavet, garçon boulanger, épouse Adèle Robert qui, comme lui, n’a que 19 ans. Quand sa jeune épouse accouche, le 15 mai 1856, de leur troisième enfant, Nicolas Charavet a quitté Lapalud pour Paris où il exerce la profession de somnambule, c’est-à-dire magnétiseur. Veuf à l’âge de 25 ans, il se remarie le 22 mars 1860 à Paris. Sur son acte de mariage, il est qualifié de rentier, ce qui est sans doute un peu prétentieux pour un père de trois enfants qui vivotait en faisant des massages (1). On suppose que sa seconde épouse était plus fortunée que la première et qu’elle a financé son installation comme photographe à Paris. Comment l’ancien magnétiseur en est il venu à exercer ce métier au point de rejoindre la Société française de photographie et d'obtenir une mention honorable à l'exposition de Londres en 1862. Un lien de parenté avec Alexandre Charavet, photographe à Lyon n’est pas établi. En revanche, Nicolas Charavet devait connaître Adolphe Fargier, qui a été lui aussi photographe à Lyon.Il était né à Lapalud en 1823 et y avait vécu avec ses parents avant que ceux-ci viennent à Lyon. En 1860, Adolphe Fargier dépose un brevet pour un procédé de photographie au charbon. Le 25 mars 1861, il le cède à Nicolas Charavet pour la somme de quarante mille francs (2). Le journal "La Patrie", s’en fait l’écho, de façon flatteuse pour Charavet : "La photographie a fait de grands progrès mais malgré les services immenses qu’elle a rendus et qu’elle rend encore tous les jours au point de vue des arts et du commerce, il lui manquait une qualité essentielle, l’inaltérabilité, car personne n’ignore que les épreuves obtenues à l’aide des procédés actuels s’altèrent en peu d’années. Cette lacune est heureusement comblée aujourd’hui. M. Charavet, dont on a remarqué les oeuvres à l’exposition de photographie, a découvert ce secret vainement poursuivi jusqu’à ce jour. Le procédé employé par ce photographe et découvert par M. Fargié, ne laisse rien à désirer. Les épreuves sont faites au charbon et elles sont toujours aussi fraiches qu’au sortir de l’appareil. Nous apprenons avec plaisir que M. Charavet vient de créer une maison 12, rue de la Grange-Batelière et qu’il se propose d’exploiter à partir du 15 juin (1861) cette ingénieuse découverte". (3) L’ingénieuse découverte sera une mauvaise affaire pour Charavet. Il est déclaré en faillite le 13 août 1863 (4) et ne s’occupera plus de photographie. En mars 1870, quand sa fille se marie, il est bijoutier à Paris. Rentier, il est mort à Lapalud le 26 juillet 1901.
Sources :
(1) (2) (4) - Marc Durand "De l’image fixe à l’image animée 1820-1910" Archives nationales - 2015.
(3) L’article a été inséré dans le journal "La Patrie" à une date inconnue. Il a été repris par "La Gazette vendéenne" dans son édition du 8 juin 1861. Consultable en ligne sur le site des archives départementales de la Vendée.