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Constantin CHESNAY
(1818-1884)
Photographe d'atelier
Fils d’un marchand, Constantin Eugène Chesnay est né le 1er février 1818 à Avranches (Manche). Il est marchand de fer quand il épouse le 1er mai 1840 Olympe Larcher, négociante, veuve en premières noces d’un marchand. Trois frères du futur époux ont signés l’acte de mariage dont Adolphe Chesnay, peintre. Est-ce lui qui a aiguillé le marchand de fer vers la photographie ?
Dans "Le Journal d’Avranches" du 20 décembre 1857, Constantin Chesnay, peintre et photographe 2, rue des Bouchers à Avranches mentionne le tarif de ses "portraits sur verre" de 3 à 6 Fr. Les portraits sur papier, (22 x 16 cm) coûtent 10 Fr.(1) Quelques jours plus tard dans "L’Avranchin", l’autre hebdomadaire de la ville, on trouve un long article intitulé "Photographie" daté du 12 janvier 1858 et signé Alex. Benard. Après un préambule sur l’invention de Daguerre l’auteur écrit "... nous allons essayer d’analyser quelques unes des épreuves qui ont été mises sous nos yeux par un artiste distingué de notre ville. M. Constantin Chesnay, assez connu pour ses travaux de peinture, a recueilli sur verre et sur papier différentes vues du Gué-de-l’Epine d’une exécution charmante et d’un détail parfait... Une autre épreuve, aussi sur verre, nous montre un groupe de maisons couvertes en chaume, qui se présente de côté. Des femmes, des enfants, facilement reconnaissables sont debout devant elles, et au loin, sur la grève qui se couvre en partie, on voit un chien surpris dans sa course et arrêté soudain… Les épreuves sur papier, qui ont pour motifs différentes scènes champêtres habilement saisies, peuvent se qualifier d’un mot : ce sont de très jolies gravures d’une finesse et d’une vérité saisissantes. L’une représente le Mont St-Michel, pris du côté d’Avranches. Au pied se distinguent parfaitement, de distance en distance, de nombreux groupes de pêcheurs, tous surpris à leur insu dans des poses différentes. Rien ne manque à ce pittoresque tableau, pas même la présence d’oiseaux de mer, arrêtés dans leur vol et laissant, avant le départ, leur fidèle image… Ce qui donne une valeur artistique à tous ces paysages, c’est qu’à la différence de ceux qu’on voit ordinairement, ils sont animés par la présence de personnages souvent très nombreux et parfaitement distincts et qu’ils ont en cela le mérite de la difficulté vaincue… Que n’aurions nous pas à dire, sous le rapport de la perfection des portraits sur verre et sur papier, qui, par leur minutieuse exactitude et leur frappante ressemblance, nous ont bien vite donné les noms des personnes qu’ils représentent… Nous recommandons aux amateurs de belle et durable photographie l’atelier de M. Chesnay". (2) Dix-huit mois plus tard, Constantin Chesnay fait insérer une annonce dans "L’Avranchin" pour ses "Portraits Photographiés sur Verre et sur Papier". (3) Après, le photographe ne fait plus paraître de publicité dans la presse locale. On ne sait rien de plus sur Chesnay qui fut, sans doute, l’un des premiers à photographier le Mont-Saint-Michel. Sur son acte de décès le 28 avril 1884, il est qualifié d’ancien marchand de fer. On relèvera qu’Emile Chesnay, qui a été photographe à Dijon (Côte d’Or) à partir des années 1880, était né en 1858 à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche) où son père Léonor Chesnay était régent au collège. En 1862, il exerçait les mêmes fonctions à Avranches.
Sources :
(1) "Le Journal d’Avranches" du 20 décembre 1857.
(2) "L’Avranchin" du 17 janvier 1858.
(3) "L’Avranchin" du 19 juin 1859. La collection de ces hebdomadaires est consultable en ligne sur Normannia - Le patrimoine écrit de Normandie.