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Jules COULEMBIER
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Peintre et photographe
1 photographie
Belge, Jules Coulembier est d’abord artiste peintre dans son pays natal. Comme nombre de ses collègues, il s’intéresse à la photographie dont il va tirer parti pour ses portraits peints à l’huile.(1) On ignore si Coulembier a été photographe en Belgique ni dans quelle ville il aurait débuté.
PARIS : A une date qui reste à préciser Coulembier quitte la Belgique pour Paris. Là,il travaille pour Mayer & Pierson, l’un des ateliers les plus en vue de la capitale. En novembre 1855, Mayer et Pierson déposent un brevet pour l’application de la photographie à la peinture à l’huile. (2) Dans son édition datée du 8 décembre 1855, "L’Echo de Bruxelles" en fait les louanges : "La photographie vient de faire un progrès d’un intérêt important qui est appelé à rendre d’immenses services aux artistes peintres. MM. Mayer et Pierson viennent de découvrir un moyen d’ appliquer la photographie, grandeur nature, aux toiles préparées pour la peinture à l’huile. Par ce procédé, les traits d’un portrait et même les reproductions identiques d’un tableau sont transmis sur la toile, et ne demandent plus qu’a être terminés par l’artiste, qui n’a que le coloris et le fini à donner à son oeuvre, la fidélité mécanique du daguerréotype lui ayant d’abord tracé son esquisse. Par cette nouvelle application, les artistes pourront, apportant leur toile, faire poser eux-mêmes leur modèle chez le photographe, qui leur rendra le portrait impressionné, prêt à être terminé, avec une ou deux séances seulement, au lieu du double ou du triple exigible, la ressemblance étant assurée à l’avance par la photographie". (3) Une technique dont Coulembier va se servir pour faire des portraits en miniature peints à l’huile sur parchemin.
VIENNE (Isère) : Le 23 décembre 1860, "Le Journal de Vienne" annonce à ses lecteurs que "M. Coulembier, ex-peintre de M. Meyer de Paris... vient de quitter Paris pour se rendre à Vienne...". Dans le même journal, on trouve une grande annonce où l’artiste détaille sa technique : "M. Coulembier applique la miniature sur parchemin d’après des épreuves de photographie, et peut, dans une séance de dix minutes, obtenir une ressemblance parfaite et une solidité à toute épreuve." (4) Jules Coulembier prévient qu’il ne restera qu’un mois à Vienne, soit jusqu’à fin janvier 1861. Il restera deux semaines de plus. "Avant son départ précipité pour Paris, il vient de mettre ses portraits peints sur parchemin à la portée de tout le monde. Les portraits qu’il faisait payer 6 Fr sont réduits à 5 Fr et ceux de 15 Fr à 8 Fr... M. J. Coulembier est le seul qui soit parvenu à peindre sur parchemin. Il ne craint pas d’affirmer que ses Portraits sont supérieurs comme solidité et comme beauté à tous ceux qui ont paru jusqu’à ce jour... Leçons gratuites à ceux qui achèteront un instrument de photographie." (5) Son séjour dans la capitale ne dura que quelques semaines.
VALENCE (Drôme) : Fin mars 1861, il s’installe à Valence où il se présente cette fois-ci comme ex-peintre de Disderi. Dans sa publicité, il fait valoir que "Pour éviter l’ennui de poser, il possède un appareil photographique qui lui permet sur le champ la ressemblance, garantie parfaite du succès..." (6) Le séjour de Coulembier dans la Drôme ne devait durer qu’un mois. En fait, il se prolongera jusqu’à l’été. Le 14 juillet 1861, il informe par voie de presse les Valentinois qu’il n’opère plus dans un pavillon vis-à-vis de la gare mais rue Vernoux et pour vingt jours seulement. (7) A Vienne et à Valence, Coulembier faisait des portraits à partir d’une photographie mais rien n’indique qu’il ait été photographe.
BORDEAUX (Gironde) : Sauf homonymie, fort peu probable, Coulembier poursuit sa carrière à Bordeaux où là il est photographe. Associé à Legros (8) il exerce au 51, rue Saint-Remi. Dans l’annuaire de la Gironde de 1865, les deux hommes sont présentés comme spécialistes en miniatures sur ivoire. De 1873 à 1877, Legros est mentionné dans l’annuaire comme artiste peintre. (9) On perd ensuite la trace de Jules Coulembier. Est-il retourné dans sa Belgique natale ?
Sources :
(1) Marie-Christine Claes "J. B. A. M. Jobard (1792-1861) Visionnaire de nouveaux rapports entre l’art et l’industrie. Acteur privilégié des mutations de l’image en Belgique au XIXe siècle". Thèse présentée à l’université de Louvain (2006-2007).
(2) Institut national de la propriété industrielle - base brevets du XIXe siècle Brevet 1BB25424.
(3) Article cité dans la thèse de Marie Christine Claes. Voir supra.
(4) "Le Journal de Vienne" des 23 et 30 décembre 1860. Consultables en ligne sur Lectura Plus - Portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes.
(5) " Le Moniteur viennois" du 15 février 1861. Consultable en ligne sur Lectura Plus.
(6) "Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche" des 24 et 28 mars 1861. Consultables en ligne sur Lectura Plus.
(7) "Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche" du 14 juillet 1861. Consultable en ligne sur Lectura Plus.
(8) Le 5 juin 2013, lors d’une vente de photographies anciennes, la Maison Ader-Nordmann proposait un portrait au daguerréotype d’un frère et d’une soeur avec au dos les restes d’une étiquette Coulembier & Legros. Ce daguerréotype est bien antérieur à la date où les deux hommes ont travaillé ensemble à Bordeaux.
(9) Pierre Bardou "Photographes en Gironde" (1993)