Olphide Napoléon DESCAMPS

(1831-1896)
Photographe d'atelier
7 photographies

Fougères - Vitré Ille-et-Vilaine

Olphide Napoléon Descamps est né le 1er juillet 1831 à Lille (Nord) où son père Olphide Amédée était mécanicien (1). Comme son père avant lui, il est mécanicien quand il épouse le 23 juin 1859 à Nancy Marie Thérèse Malbos, âgée de 20 ans. Un an plus tard, il est marchand à Paris et sa femme brodeuse.

LE CIRQUE BAZOLA : La famille Descamps était alliée aux Bazola, artistes circassiens, par un double mariage : les deux sœurs cadettes d’Olphide Napoléon avait épousé deux frères Bazola. Le 17 septembre 1856, Anaïse Louise, acrobate, épousait à Sète (Hérault) Eugène Michel Bazola, artiste gymnaste, qui fondera le crique Bazola en 1860 ; le 19 novembre 1860, Victorine, écuyère, se mariait à Cholet (Maine-et-Loire) avec Charles Adolphe Bazola, écuyer. Olphide Napoléon n’a semble-t-il jamais participé au spectacle en tant qu’artiste mais en mars 1870, il était régisseur du cirque Bazola. (2) Un an plus tôt, le 31 janvier 1869, son épouse accouchait à Isigny (Calvados) d’un fils prénommé Carl Ferdinand. Sur l’acte de naissance, son père est photographe mais Olphide Napoléon aurait très bien pu être à la fois régisseur du cirque Bazola et faire quelques portraits dans les communes où le cirque donnait des représentations.

PHOTOGRAPHE AMBULANT : Dans les annonces qu’il insérera ultérieurement dans la presse, Olphide Napoléon rappellera que la Photographie Descamps avait été fondée en 1872. On peut imaginer qu’avant qu’il se sédentarise à Fougères (Ille-et-Vilaine, il a été photographe ambulant pendant quelques années. Pour un homme qui avait été régisseur de cirque, cela n’aurait rien de surprenant. Il aurait notamment fait un passage en avril 1874 à La Ferté-Macé (Orne). (3)

FOUGERES : La date de l’installation de Descamps à Fougères n’est pas connue. Dans cette sous-préfecture de l’Ille-et-Vilaine (4), il sera souvent le seul professionnel en activité. En janvier 1878, lors de la naissance de son fils, Olphide Descamps est photographe rue Châteaubriand. Dans une annonce insérée dans « La Chronique de Fougères » en janvier 1881, il vante « la beauté des photographies livrées depuis que l’opération est faite par M. ou Madame Descamps… » (5) C’est sans doute son épouse qui opérait à Fougères quand Olphide Descamps se rendait à Vitré où il avait ouvert une succursale rue des Fossés. En août 1887, Marie-Thérèse Malbos demande la séparation de biens d’avec son époux Olphide Descamps. Elle obtient satisfaction le 11 janvier 1888. (6) A noter que sur le jugement, Marie Thérèse Malbos est qualifiée de photographe et son mari de marchand ambulant. En février 1888, le couple transfère l’atelier fougerais 3, rue du Maine, au coin de la rue du Tribunal. (7) En 1892, les Descamps conservent dans leur réserve pas moins de 35 000 clichés, ce qu’ils présentent comme « la plus grande collection photographique de Fougères ». (8) En août 1895, Olphide Descamps, âgé de 64 ans, informe ses clients que « pour raison de santé il doit prendre quelques moments de repos et qu’il a confié ses ateliers à MM. Accoyer (9) et Darby fils, ses gérants et successeurs ». (10)

Le couple Descamps et leurs fils Carl Ferdinand et Raoul (*) quittent Fougères et s’installent 47, rue Fontaine-Jouan à Coutances (Manche). C’est là qu’Olphide Napoléon Descamps est mort le 21 janvier 1896. Sur son acte de décès, il est qualifié « d’ancien mécanicien ». Son fils, Carl Ferdinand, sera photographe à Coutances pendant quelques années.

Notes et sources :
(1) Olphide Amédée Descamps n’était pas un mécanicien d’usine. En septembre 1856, quand sa fille Anaïse, acrobate au cirque Bazola, se marie à Sète (Hérault), Olphide Amédée et son épouse sont domiciliés de droit à Lille mais donnent leur consentement devant un notaire de Limoges (Haute-Vienne). Quatre ans plus tard, le 19 novembre 1860, c’est Victorine Descamps, écuyère au cirque Bazola qui se marie à Cholet (Maine-et-Loire). Bien que domiciliés à Lille, ses parents lui donnent leur consentement devant un notaire de Paris. De toute évidence, Olphide Amédée Descamps appartenait à la population dite « flottante » ce qui le rattachait au monde du cirque dont ses trois enfants ont fait partie.
(2) Le 30 mars 1870 à Fécamp (Seine-Maritime), Olphide Napoléon Descamps, régisseur du cirque Bazola, est témoin au mariage de José Antonio Andujar, « gymnasiarque » avec Joséphine Bazola Minori, écuyère et fille du directeur du cirque.
(3) Un Descamps, artiste photographe, annonce dans "Le Journal de la Ferté-Macé" du 5 avril 1874 qu’il a ouvert un atelier dans cette ville de l’Orne. Il espère « mériter l’estime et la confiance qu’il a toujours obtenues dans les autres villes ». Ce photographe n’a fait qu’un passage dans l’Orne et a plutôt le profil d’un professionnel itinérant. On trouve d’ailleurs des portraits signés Descamps sans indication de lieu.
(4) Fougères comptait 12 000 habitants en 1876 mais 18 000 quinze ans plus tard.
(5) Gallica « La Chronique de Fougères » du 8 janvier 1881.
(6) Gallica « La Chronique de Fougères » du 20 août 1887 et du 21 janvier 1888.
(7) Gallica « La Chronique de Fougères » du 28 janvier 1888.
(8) Gallica « La Chronique de Fougères » du 24 décembre 1892.
(9) En 1890, Olphide Descamps avait embauché Arthur Accoyer » opérateur et retoucheur des premières Maisons de Paris et de la province » (Gallica « La Chronique de Fougères » du 20 décembre 1890).
(10) Gallica « La Chronique de Fougères » du 10 août 1895
(11) A l’instar de leurs tantes qui s’étaient mariées avec deux frères Bazola, Carl Ferdinand et Raoul Descamps épouseront deux demoiselles Moulin à Coutances en 1902 et 1903.

Notice mise à jour  le 2 juin 2024.