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Jules DUCLOS
(1824-1879)
Photographe d'atelier
2 photographies
Lorient Morbihan Quimper Finistère
Jean Jacques Jules Duclos est né le 20 décembre 1824 à Ingouville (Seine-Maritime) où son père était "maître de langues". On ne sait rien de sa formation artistique. En 1855 environ (1), il épouse à Paris, Anne Eugénie Foulquier, fille d’Eugène Foulquier (1801-1899). Celui-ci, aurait fait fin septembre 1839 l'un des premiers daguerréotypes de Bordeaux, sa ville natale. Plus tard, il est venu à Paris où il a travaillé avec Alphonse Giroux, opticien qui vendait des fournitures pour le daguerréotype.
LORIENT : Après son mariage, Jules Duclos s’installe à Lorient (Morbihan) où il est artiste peintre mais surtout photographe. Sur l’acte de naissance, de son fils aîné le 11 juillet 1856, il est qualifié d’artiste photographe. Quelques semaines plus tard, Duclos reçoit une médaille de bronze pour sa participation à l’exposition des produits de l’industrie morbihannaise. (2) A l’enseigne "Photographie lorientaise", Duclos opère dans un atelier situé place Napoléon. (3) Il en sort parfois pour saisir les évènements de la vie locale. En mars 1860, il immortalise le baptême de la frégate-cuirassée "Couronne". (4) Quand son beau-père Eugène Foulquier quitte la capitale et s’installe à Quimper, les deux photographes travaillent ensemble. C’est ainsi que le portrait d’un homme en costume breton peut indifféremment être signé Duclos à Lorient ou Foulquier à Quimper sans que l’on sache lequel des deux a fait poser son modèle en atelier.
QUIMPER : A une date qui reste à préciser, Duclos quitte Lorient pour Quimper où il opère rue du Quai. Il y est recensé en 1866 ainsi que son épouse et leurs deux fils. Son beau-père, sexagénaire, reçoit quant à lui sa clientèle 20, rue du Parc. Le seul concurrent de Foulquier et de son gendre est Joseph Villard dit Villard jeune dont le nom reste attaché à une très belle série de vues et costumes de Bretagne. Un thème que Duclos et Foulquier ont aussi exploité.
LE PHOTOGRAPHE DES PHARES :
Jules Duclos quitte souvent son atelier quimpérois pour répondre aux commandes du service des ponts et chaussées qui lui demande de photographier les chantiers en cours (Phare des Pierres Noires en construction en octobre 1869) où les ouvrages d’art achevés (Viaduc de Kerlobret à Châteaulin ; écluse et barrage de Pluméliau ; l’ancien phare de Penmarch vers 1865…). Le musée de Bretagne conserve 63 tirages de Jules Duclos dont plusieurs sont reproduits dans « Reflets de Bretagne – Les collections photographiques du musée de Bretagne ». Mais la spécialité de Duclos, ce sont les phares construits sur les côtes françaises au XIXe siècle. L’Ecole des ponts – Paristech a reçu une donation d’une quarante d’épreuves signées J. Duclos que l’on peut découvrir en ligne sur la « Bibliothèque des phares ». Presque toutes sont datées de 1873 excepté celle du phare des Pierres Noires mentionnée plus haut. Pour cette commande, le photographe s’est déplacé hors de Bretagne : Manche, Seine-Maritime, Charente-Maritime, Pyrénées-Atlantiques…
Agé de 54 ans, Jules Duclos est décédé le 5 juillet 1879 quai de l’Odet à Quimper. Son beau-père, Eugène Foulquier, est mort presque centenaire vingt ans plus tard.
Sources :
(1) Quand elle donne naissance à son fils aîné le 11 juillet 1856, Anne Eugénie Foulquier est âgée de 21 ans. Son mariage avec Jules Duclos a sans doute été célébré l’année précédente à Paris.
(2) « Le Courrier du Morbihan » du 28 septembre 1856. Consultable en ligne sur le site des Archives départementales du Morbihan. Sous la cote KB414, elles conservent le « Rapport du jury départemental pour l’examen des produits de l’industrie morbihannaise à monsieur le préfet du département 1842, 1850, 1853, 1856 ».
(3) Une belle épreuve grand format de la place Napoléon est reproduite dans le livre de Corinne Jeaneau et Gérard Berthelom - "Photographes au XIXe siècle - Les nouveaux imagiers de Bretagne" Coop Breizh (2006). La place Napoléon n’a pris ce nom qu’en 1858. Bien que cette photographie ne soit pas signée, il est probable que Jules Duclos en est l’auteur. Il a pu prendre cette belle vue de la place depuis la fenêtre de son atelier.
(4) Archives départementales du Morbihan 7Fi162 – Lorient, 28 mars 1860 – Baptême de la frégate cuirassée « Couronne » à l’arsenal.