Berthe et Jérôme DUFILS

(1855-?) - (1858-?)
Négociants et photographes
1 photographie

Bordeaux Gironde

Fille d’un sellier-carrossier, Berthe Dufils (1) est née le 20 novembre 1855 à Casteljaloux (Lot-et-Garonne). Leur mère ayant, semble-t-il, abandonné le domicile conjugal, Berthe et son frère cadet Jérôme Dufils (1858-?), vivront avec leur père. Tous les trois sont recensés à Casteljaloux en 1876. Par la suite, Berthe puis son frère viennent travailler à Bordeaux (Gironde). En 1886, Berthe, émailleuse, est domiciliée 56, rue Sainte-Catherine, la grande artère commerçante de la ville. Deux ans plus tard, toujours à la même adresse, elle tient un commerce de fournitures d’appareils et produits pour la photographie. "Tout ce que l’instantanéité désire, se trouve réuni là : les opticiens les plus habiles : Steinheil, Ross, Dalmeyer, Berthiot, se coudoient ; nos ébénistes les plus experts s’y rencontrent à côté de Mackeintin ; nous voyons Jonque, Giles et enfin la marque Dufils qui y fait excellente figure." (2) Dans son commerce, Berthe travaille avec son frère Jérôme. En 1889, c’est lui qui accueille dans sa boutique un gardien de la paix qui lui dérobe un objectif puis un autre quelque temps plus tard. Les deux appareils d’une valeur de 150 F. environ seront retrouvés au domicile du gardien de la paix. (3) Jusqu’en 1893, les Dufils accueillent leurs clients 56 rue Sainte-Catherine où se trouvait notamment "Les Folies Bordelaises" un théâtre de cabaret. Après sa fermeture, ce sont "Les Nouvelles Galeries" qui s’installeront 56, rue Sainte-Catherine . Berthe et Jérôme Dufils transfèrent leur commerce dénommé "Comptoir général de photographie" de l’autre côté de la rue au n°25. C’est de là que Jérôme Dufils se rendra en août 1896 rue du Parlement-Saint-Pierre où un immeuble avait été soufflé par une explosion de gaz. Le procureur de la République avait mandaté le photographe pour qu’il fasse des épreuves de l’état des lieux. (4) Cependant Jérôme Dufils se présentait plus comme un négociant, profession qu’il déclare exercer quand il se marie en 1899, que comme un photographe. Au dos du portrait ci-dessous, on relève la mention : L. Cluzeau, Opérateur. Il est probable que Berthe et Jérôme Dufils se consacrant essentiellement au négoce avaient recruté un opérateur pour faire les portraits d’atelier. Selon Pierre Bardou, Berthe Dufils aurait été active à Bordeaux jusqu’en 1903. (5)

Note et sources :

(1) Sur son acte de naissance, elle est prénommée Marguerite mais son prénom usuel était Berthe. Idem pour son frère Jérôme, le prénom Jean n’apparaît que sur les actes d’état civil.

(2) Gallica "Le Veloce-sport" du 31 mai 1888.

(3) RetroNews "La Petite Presse" du 11 novembre 1889.

(4) RetroNews" La Petite Gironde" du 25 août 1896.

(5) Pierre Bardou "Photographes en Gironde" (1993)