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Jules ESPAGNET
(1819-1877)
Daguerréotypeur et photographe
3 photographies
Fils d’un cardeur, Fort Espagnet (prénom usuel Jules) est né le 24 septembre 1819 à Bazas (Gironde). Il est photographe domicilié à Beauvais (Oise) quand il épouse le 20 août 1850 Olympe Maille, âgée de 17 ans, qui vit avec ses parents à Aumale (Seine-Maritime). Après son mariage, Jules Espagnet s’installe à Rouen (Seine-Maritime). En 1851, il pratique le daguerréotype 6bis place Impériale où il a succédé à Lesbros mais est aussi daguerréotypeur itinérant en Normandie. (1) A l’automne 1859, la ville de Rouen organise une exposition régionale de l’industrie avec une section réservée à la photographie. Espagnet qui opère sur place depuis plusieurs années se doit d’y participer. Il y présente des épreuves sur papier mai surtout des daguerréotypes. Cela lui vaut un rappel à l’ordre de Louis Figuier qui fait un compte-rendu de l’exposition dans le quotidien parisien « La Presse ». « M. Espagnet, de Rouen, a commis un singulier anachronisme en exposant des portraits su plaque métallique, et une faute plus répréhensible encore en enluminant ses portraits. Comment songer à ressusciter le procédé de Daguerre, qui n’a marqué qu’un point de départ et une étape dans l’art essentiellement progressif de la photographie ? (2) Dans « Le Journal de Rouen » du 22 octobre 1859, Alfred Darcel est à peine moins sévère : « Nous reprocherons un peu de dureté aux photographies sur plaque et sur papier exécutées par M. Espagnet… » (3) Ces critiques ne nuisent pas à la carrière du photographe dont les affaires sont florissantes. En 1866, il quitte la place Impériale et s’installe dans un immeuble nouvellement construit 89, boulevard de l’Impératrice. (4) Dès l’été 1865, les Rouennais peuvent contempler les deux sculptures « qui ne sont pas sans mérite » encadrant l’atelier vitré d’Espagnet situé au 2e étage. D’un côté Niepce, de l’autre Daguerre. (5) Le photographe en avait passé commande à l’artiste rouennais Arsène Letellier qui les avait sculptées dans un calcaire vergelé. (6) Jules Espagnet travaillera là jusqu’à son décès le 18 octobre 1877 à l’âge de 58 ans. Sa veuve, Olympe Espagnet, poursuivra l’activité jusqu’en 1885. (7)
Sources :
(1) RetroNews - "Le Journal d’Elbeuf et des départements de la Seine-Inférieure et de l’Eure" des 20 mars, 13 avril et 24 août 1851.
(2) RetroNews – « La Presse » du 10 novembre 1859.
(3) « Le Journal de Rouen » du 22 octobre 1859. Consultable en ligne sur le site des Archives départementales de la Seine-Maritime.
(4) Le boulevard de l’Impératrice a été dénommé boulevard Jeanne d’Arc après la chute du Second Empire en 1870.
(5) « Le Journal de Rouen » du 12 août 1865. Voir supra.
(6) La sculpture de Niepce existe encore ; celle de Daguerre a été décrochée de son socle lors du bombardement du 19 avril 1944 et s’est écrasée sur le sol. Robert Eude « Les Origines de la photographie. Les développements de la photographie à Rouen » in « Précis analytique des travaux de l’Académie des sciences belles-lettres et arts de Rouen » (1963). Consultable sur Gallica.
(7) Arnaud Serander « Les Photographes de Rouen » http://arnaud.serander.free.fr/Ph