Félix GIROD

(1829-1879)
Photographe sédentaire et ambulant
1 photographie

Mortagne-au-Perche Orne

VALENTON : Le 6 novembre 1826 à la mairie de Valenton (Val-de-Marne), Antoine Girod, taillandier, natif du Jura, épouse Sophie Charlotte Beauvais, une adolescente de 17 ans, fille d’un maçon. Les deux fils aînés du couple naissent à Valenton : Pierre François le 25 novembre 1828 et Félix le 2 décembre 1829. Leur sœur, Marie, serait née à Paris vers 1838.

MAURE-DE-BRETAGNE : En 1847 environ, les Girod et leurs trois enfants quittent la capitale et s’installent à Maure (1), une commune d’Ille-et-Vilaine peuplée de 4 000 habitants. Marchand, Antoine Girod décède le 8 décembre 1848 à Mernel, un village voisin de Maure. En 1851, Charlotte Beauvais veuve Girod, cabaretière et épicière, est recensée à Maure avec ses trois enfants ; ses fils Pierre François et Félix sont passementiers. Le 18 mai 1852, elle épouse en secondes noces Louis Richard, ouvrier terrassier, âgé de 32 ans. Le couple Richard ne restera pas en Bretagne. En 1855, ils sont domiciliés à Paris

PARIS : En 1855, Louis et Charlotte Richard et les trois enfants Girod vivent 9, rue de la Ferronnerie à Paris (1er). Ils ont pour voisins la famille Toutifant dit Lacabane avec laquelle ils vont contracter deux alliances matrimoniales. Le 20 mars 1855, Pierre François Girod, sergent de ville, épouse Jeanne Toutifant dit Lacabane, cuisinière. Son frère, Jean Toutifant dit Lacabane, agent de police, se marie le 19 avril 1856 avec Marie Girod, cuisinière. Entretemps, Félix Girod, passementier, avait épousé le 12 avril 1855 Célestine Halin dit Brunet, cartonnière et fille d’un cartonnier. Après son mariage, Félix Girod change de métier et devient fabricant de cartonnage. Sa sœur Marie et sa belle-sœur, l’épouse de Pierre François Girod, seront aussi cartonnières. Le 7 mars 1857, Félix Girod, fabricant de cartonnage, dépose une demande de brevet d’invention pour un jeu de société sur plateau dit « Jeu de Dames-Cartes ». L’échiquier est bien sûr en carton et les pions-cartes en bois. (2) Le 8 juin 1857, quand sa femme accouche à leur domicilie 220, rue Saint-Martin d’une fille prénommée Sophie Célestine, Félix Girod est qualifié de fabricant de jeux de sociétés. Il n ‘a pas dû en vendre beaucoup. Le 22 juin 1860, sa fille Louise Cécile meurt à l’âge de deux ans au domicile de ses parents 4, rue Beaurepaire. Sur l’acte de décès Félix Girod est cartonnier ; il a pour témoin son beau-frère, Jean Toutifant, qui est photographe. On ne sait si celui-ci était employé dans un atelier de la capitale ou, ce qui semble plus vraisemblable, photographe ambulant. (3) On l’imagine bien partant en tournée dans le Perche avec Félix Girod jusqu’à ce que celui-ci se fixe à Mortagne (Orne).

MORTAGNE-AU-PERCHE : Durant l’hiver 1864-1865, le couple Girod et leurs deux enfants s’installent rue de Bellême à Mortagne, Dans cette sous-préfecture de 4 800 habitants, Félix Girod est le seul photographe sédentaire. Bon portraitiste, il aurait pu y faire une longue carrière. Pourtant, deux ans et demi après avoir ouvert son atelier, il décide d’aller tenter sa chance aux Etats-Unis.

NEW YORK : En juillet 1867, Félix Girod obtient pour lui et son fils Félix Emile, âgé de 6 ans et demi, (4) un passeport pour se rendre à Brookhaven, une ville de l’Etat de New York, située sur l’île de Long Island. (5) La demande de passeport est la seule trace que nous ayons conservée du séjour de Girod aux Etats-Unis.

PHOTOGRAPHE AMBULANT : Son mari absent, c’est Célestine Girod, qui le remplace à Mortagne. Elle signe ses portraits « Mme Girod ». On ignore à quelle date précise Félix Girod est revenu en France. En décembre 1872, c’est lui, photographe à Mortagne, qui demande que l’acte de naissance de ses enfants soient reconstitués. Domicilié à Mortagne, Girod est désormais photographe ambulant.
Au printemps 1879, il se trouve à Frazé, un village d’Eure-et-Loir où il opère dans une maison qu’il avait louée pour un mois. Il y meurt le 1er mai 1879 à l’âge de 49 ans. Son beau-père, Louis Richard, qui l’accompagnait dans sa tournée, est témoin sur l’acte de décès. Sept ans après son fils, Sophie Charlotte Beauvais épouse Richard, décèdera le 7 avril 1886 à Mortagne.

Cette notice est le fruit des recherches effectuées par Pascal Cordonnier.

Notes et sources :
(1) Depuis 1928, la commune est dénommée Maure-de-Bretagne.
(2) INPI (Institut national de la propriété industrielle) – Base brevets du XIXe siècle. Brevet 1BB31225 délivré le 5 avril 1857.
(3) Jean Toutifant est absent de Paris quand son épouse accouche le 13 juin 1863 d’un fils prénommé Félix Eugène. C’est la sage-femme qui présentera l’enfant « par empêchement du père ».
(4)  Félix Emile Girod est né à Paris le 2 décembre 1859. Charretier puis cultivateur à Couvains (Orne), il s'est marié le 11 août 1887 à Saint-Symphorien-des-Bruyères (Orne)
(5) Archives départementales de l’Orne - Demandes de passeport M1258

Notice mise à jour le 16 octobre 2024.