Jean GOURIOU

(1880-1944)
Photographe d'atelier et cafetier
1 photographie

Canihuel - Saint-Nicolas-du-Pélem Côtes-d'Armor

Fils d’un cantonnier, Jean François -dit Jean- Gouriou est né le 16 novembre 1880 à Canihuel (Côtes-d’Armor), un modeste bourg de la Bretagne intérieure. Quand il passe devant le conseil de révision en 1900, il est employé photographe à Chartres (Eure-et-Loir). L’un de ses frères étant sous les drapeaux, Jean Gouriou fait au 1er escadron du train un service militaire réduit à dix mois qui prendra fin le 20 septembre 1902. Huit mois plus tard, le 6 juin 1903, il épouse à Marseille (Bouches-du-Rhône) Joséphine Marie Parodi (1884- ?) phototypiste, (1) dont les deux parents étaient décédés. Jean Gouriou est alors logé 18, rue de Noailles, adresse de l’atelier du photographe Lucien Gaulard qui est témoin à son mariage. (2) Ensuite, le photographe et son épouse vivent en Italie et notamment à Gènes où ils séjournent à l’automne 1904. A l’été 1906, Jean Gouriou est de retour à Canihuel et peut présenter sa femme à ses parents. Mais le fils du cantonnier a pris goût au voyage. Comme nombre de Bretons à cette époque, il rêve des Etats-Unis. Un rêve qui se réalise en 1907. Selon son registre matricule, il est domicilié à New-York en février 1907 mais est de retour en France en juillet 1909. On ignore si Jean Gouriou s’était embarqué seul ou avec son épouse ni quel métier il a exercé pendant les deux ans et demi où il a vécu à New York.

CANIHUEL : De retour en Bretagne, Jean Gouriou a vécu quelques mois dans sa commune natale où il sera photographe. (3)

SAINT-NICOLAS-DU-PELEM : Ensuite, les Gouriou déménagent à Saint-Nicolas-du-Pélem, un chef-lieu de canton de 3 400 habitants, où leur présence est attestée en novembre 1910 (4). Jean Gouriou y sera photographe -mais aussi cafetier- pendant plus de trente ans. Au-dessus de l’entrée de son commerce, on pouvait lire « Photographie J. Gouriou – Café – Cidre ». Quand il n’est pas derrière son comptoir ou dans son atelier de pose, il se promène avec son appareil et photographie les femmes lavant le linge dans une rivière, les sabotiers de Plounevez-Quintin, la récolte des pommes de terre, une scène de battage, mais aussi, Bretagne oblige, les pardons et les processions. (5) A une date inconnue, Jean Gouriou ferme son débit de boissons et se consacre exclusivement à ses travaux photographiques. Il est mort le 28 mai 1944 quelques mois après avoir eu un malaise alors qu’il photographiait un mariage. Son fils Roger (6) lui succède. Il cessera son activité en 1986. (7)

L’association « Connaissance et sauvegarde du patrimoine de Saint-Nicolas-du-Pelem » que préside Nicole Sohier, a édité en 2013 un livre sur « Jean Gouriou Photographe à Saint-Nicolas-du-Pelem  1880-1944 ».

Notes et sources :
(1) Aucune profession n’est mentionnée sur l’acte de mariage mais Joséphine Parodi est phototypiste lors de la publication des bans. (RetroNews « Le Petit provençal » du 18 mai 1903).
(2) Après avoir été photographe itinérant dans le sud de la France, Lucien Achille Gaulard (1871- ?) succède en 1903 -ou un peu avant- à Pierre Carbasse, photographe à Marseille 18, rue de Noailles.
(3) On trouve le tampon « J. Gouriou – Canihuel » au dos d’un tirage.
(4) Le 1er novembre 1910, Joséphine Gouriou met au monde à son domicile rue de la Gare un garçon prénommé Francis Marius qui ne vivra que quelques mois.
(5) Le Musée de Bretagne conserve environ 2 250 négatifs sur verre provenant de l’atelier de Jean Gouriou ou de son fils Roger. Plus de 300 photos de Gouriou père sont en ligne : http://www.collections.musee-bretagne.fr/
(6) En 1921, les Gouriou avaient une domestique, Marie Kergreis, qui logeait chez eux. De sa liaison avec le photographe, la jeune femme aura un fils, prénommé Roger, dont elle accouchera le 11 août 1922 à Rostrenen (Côtes-d’Armor). En Bretagne, dans les années vingt, une « fille mère » perdait souvent son emploi et partait loin du lieu où elle avait « fauté ». Marie Kergreis ne connaîtra pas cette déchéance. Après son accouchement, elle reprendra son travail chez les Gouriou et élèvera son enfant sous les yeux de son père. Devenu veuf, Jean Gouriou épousera Marie Kergreis en 1936 et légitimera son fils.
(7) « Reflets de Bretagne - les collections photographiques du musée de Bretagne » (2012)

 Notice mise à jour le 4 octobre 2024.