Louis GRANGHON

(1841-1913)
Photographe d'atelier
10 photographies

Lyon Rhône Mantes-la-Jolie - Mantes-la-VilleYvelines Paris Seine Vichy Allier

Aimé Louis Etienne Granghon est né le 11 mai 1841 à Thiers (Puy-de-Dôme). Son père, Pierre André Granghon, avait servi sept ans dans la Grande Armée qu’il quitta avec le grade de sous-lieutenant. Officier démissionnaire il se retire à Thiers (Puy-de-Dôme) où il sera professeur de musique, compositeur et poète. En 1840, âgé de 52 ans, il épouse Anne Adélaïde Poty qui avait 33 ans de moins que lui. Fils aîné, Aimé Louis Granghon aura un frère mort à l'âge de deux ans.

Tel père, tel fils. Ayant baigné dans la musique dès l’enfance, Louis Granghon est organiste et professeur de musique à Issoire (Puy-de-Dôme) où il épouse le 30 novembre 1866 Marie Bounouré, âgée de 33 ans et fille d’un ancien boucher. Mais, en 1863, alors qu’il était encore célibataire et sans charge de famille, il avait écrit au ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts pour savoir dans quelle école il pourrait étudier le dessin et la peinture. (1) Plus tard, quand il sera photographe à Vichy, il rappellera qu’il avait été l’élève d’une école des beaux-arts, sans préciser laquelle. Pour l’heure, Granghon est professeur de musique à Issoire où ses deux filles voient le jour en 1870 et 1873. (2) Entre la naissance de sa cadette et l’installation de Louis Granghon, photographe à Vichy (Allier), il s’est écoulé plusieurs années sur lesquelles nous ne sommes pas documentés.

VICHY : A une date qui reste à préciser, Granghon s’installe avenue Victoria à Vichy dans l’ancien atelier de Paul Coutem. (3) Travaillant à Paris, celui-ci venait à Vichy pendant la saison photographier la clientèle de l’établissement thermal et les touristes. En 1859, il cède son atelier parisien (4) et s’installe définitivement à Vichy où il se présente comme le « Photographe de la Maison de l’Empereur et de l’établissement thermal » Avenue Victoria, il opérait dans un bel atelier dénommé « la villa Coutem ». (5) Souffrant d’une maladie incurable, Paul Coutem se suicide le 7 février 1872. Pendant plusieurs années, la villa Coutem est inoccupée avant que Granghon n’y opère à l’enseigne « Photographie de l’Etablissement & du Casino ».

LYON : Après avoir quitté le Bourbonnais, Granghon opère 2, rue Grenette à Lyon (Rhône).

PARIS : Dans la capitale, Granghon a travaillé :
- 164, rue Montmartre (2e). Il vend cet atelier à Pireyre en juillet 1887. (6)
- 73, rue Mouffetard (5e). En septembre1888, Louis Granghon, qui recherche un apprenti, passe une annonce : « On demande un jeune homme de 14 ans, présenté par ses parents, gagne de suite ». (7) Il cède le fonds de commerce de la rue Mouffetard à Jouy le 20 juillet 1890. (8).
- 119bis, rue Monge (5e) En août 1890, le photographe recherche « des courtiers sérieux pour la photographie » auxquels il propose des « avantages sans précédents ». (9)
- 9, rue Latérale à la Bièvre (5e). C’est à cette adresse qu’il est domicilié quand il est témoin sur les actes de naissance de Louis et Henriette Feuquer, les deux enfants qu’il avait eu de sa relation avec Amélie Feuquer, brodeuse d’or, qui sera sa compagne jusqu’à la fin de sa vie. (10)

MANTES-LA-JOLIE : A l’été 1894, le photographe déménage à Mantes-la-Jolie (Yvelines) où il ouvre un atelier boulevard de Mantes-la-Ville. (11) Il opèrera ensuite 43bis rue de la Gare puis 13, rue de Jouy où il est recensé en 1901, 1906 et 1911. Parallèlement à son travail de photographe, Granghon était un acteur important de la vie musicale locale : professeur de solfège, organiste, directeur de l’orchestre « Le Choral de Mantes » et compositeur. En novembre 1890, pour fêter la Saint-Cécile, il dirige une grand-messe avec au programme un Ave Maria de Cherubini et le O Salutaris qu’il avait composé.

MANTES-LA-VILLE : Le portrait ci-dessous a été fait par Louis Granghon à Mantes-la-Ville. Il avait donc ouvert une succursale dans cette commune voisine de Mantes-la-Jolie.
Louis Granghon n’est pas décédé à Mantes-la-Jolie où il avait été recensé en 1911 mais à Asnières (Hauts-de-Seine) le 26 décembre 1913.

Source principale : Pierre Kalmar « Aimé Louis Etienne Granghon – Photographe à Thiers » qui s’est appuyé sur les informations que lui avait communiquées Bruno Desbois, arrière-petit-fils du photographe.

Notes et sources :
(1) Lettre reproduite ci-dessous.
(2) Dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle », Jean-Marie Voignier mentionne un Granghon qui aurait été photographe à Saint-Chamond (Loire) durant les années 1860. Georges Pitiot qui a recensé les photographes ayant opéré vallée du Gier et du Jarez n’a rien trouvé sur ce Granghon. Il le rapproche de Jean-Marie Cellier (ou Ceillier), qui avait épousé Joséphine Granjon en 1846. Horloger et bijoutier à Saint-Chamond, il était aussi photographe et signait ses portraits Ceillier-Granjon.
(3) Voir ci-dessous sa carte de visite professionnelle.
(4) Marc Durand « De l’image fixe à l’image animée 1820-1910 ». Archives nationales (2015).
(5) Pascal Chambriard « L’apparition de la photographie touristique à Vichy (1863-1885) » Bulletin de la Société d’émulation du Bourbonnais – Tome 75 – septembre 2011.
(6) Gallica – « Archives commerciales de la France » du 6 juillet 1887.
(7) RetroNews « Le Mot d’ordre » du 30 septembre 1888.
(8) Gallica – « Archives commerciales de la France » du 16 juillet 1890.
(9) RetroNews « Le Mot d’ordre » du 8 août 1890.
(10) Louis Granghon était séparé de son épouse légitime Marie Bounouré dont il n’a jamais pu divorcer.
(11) « Le Petit Mantais » du 22 août 1894. Consultable en ligne sur le site des Archives départementales des Yvelines.

Notice mise à jour le 9 septembre 2024