Lucie HERVE

(1817-?)
Daguerréotypiste itinérante puis sédentaire

Rennes Ille-et-Vilaine

Lucie Victoire Quinton est née le 8 janvier 1817 à Fougères (Ille-et-Vilaine). Son père, tisserand, décèdera à l’hospice de Fougères le 1er janvier 1822 quelques jours avant que sa fille fête ses cinq ans ; sa mère, fileuse, épousera en secondes noces un manoeuvre maçon puis décèdera au même hospice que son premier mari le 9 avril 1834.  On ne sait si Lucie vécut ensuite chez son beau-père ni comment elle a subsisté jusqu’à ce qu’elle se marie à l’âge de 30 ans.

Le 4 décembre 1847, elle épouse à Rennes (Ille-et-Vilaine) Edouard Louis Hervé (1817-) qui est peintre mais sera bientôt daguerréotypiste. Il fait ses premiers portraits à Rennes puis, en juin 1848, il se lance, avec son épouse, dans une carrière de photographes itinérants. (1) Bien que le couple se soit arrêté « dans de nombreuses villes » nous n’avons, à ce jour, conservé la trace que de leur passage à Toulouse (Haute-Garonne) en juillet 1850, soit deux ans après qu’ils avaient quitté Rennes.

TOULOUSE : L’arrivée du couple est annoncé dans « Le Journal de Toulouse » du 15 juillet 1850 :   « On apprendra avec plaisir l’arrivée en cette ville de M. et Mme Hervé de Paris, qui ont obtenu une si brillante réputation pour leurs belles miniatures daguerriennes ; c’est donc une véritable occasion pour les personnes qui tiendraient à avoir leur portrait. La beauté du coloris et le fini de leurs épreuves les font prendre pour de vraies miniatures.   Nous affirmons, du reste, n’avoir encore rien vu de semblable en ce genre, et nous assurons d’avance à ces artistes un succès aussi complet que dans toutes les villes où ils se sont arrêtés. Leur salon de pose est ouvert tous les jours, depuis le matin jusqu’à la nuit et par tous les temps, allée La Fayette, en face du théâtre des Variétés, entrée boulevard Saint-Aubin ». (2)

En février 1851, M. et Mme Hervé sont de passage à Montpellier (Hérault) et se font délivrer un passeport pour l’intérieur afin de se rendre à Paris. (3)  On ne sait où le couple a vécu et travaillé pendant les cinq années qui suivent.

RENNES : Au printemps 1856, Lucie Quinton, veuve Hervé, est recensée au 6, quai de l’Université à Rennes où elle vit seule. L’agent recenseur la qualifie de « daguerréotype » et non de photographe. Est-ce à dire qu’elle persistait à faire des portraits sur plaque de cuivre ? On ne sait. Lucie Hervé a opéré à Rennes deux ou trois ans tout au plus. (4)  Après, on perd sa trace.

Sources :

(1) Gallica « L’Organe du peuple » du 14 mai 1848.

(2) « Le Journal de Toulouse » du 15 juillet 1850. Cité par François Bordes dans son « Encyclopédie historique de la photographie à Toulouse 1839-1914 »

(3) Archives municipales de Montpellier – Passeports pour l’intérieur. Cote 2142 – registre des passeports du 2 janvier 1850 au 31 décembre 1851

(4) Dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle », Jean-Marie Voignier mentionne Mme Hervé active à Rennes vers 1857 à 1859.