Jean-Baptiste JANARD

(1841-?)
Photographe d'atelier

Lyon Rhône

Fils d’un fabricant d’étoffe, Jean-Baptiste Janard est né le 24 janvier 1841 à La Croix-Rousse (Rhône), commune qui sera rattachée à Lyon en 1852. Il a étudié à l’école de la Martinière, un établissement réputé pour la qualité de son enseignement scientifique et technique. (1) Une formation qu’il a pu compléter en travaillant dans les ateliers de photographie lyonnais.

Alors âgé de 24 ans, Jean-Baptiste Janard, est le témoin de Charles Pestre, photographe lui aussi, qui se marie au Puy-en-Velay, (Haute-Loire) le 11 novembre 1865. Peut-être les deux hommes s’étaient-ils connus à Lyon.

LYON : Le 31 décembre 1868, Jean-Baptiste Janard épouse à Lyon (6e) Benoîte Françoise Cornu, fleuriste. Photographe à son compte, il opère dans un atelier situé montée de la Grande Côte 14. Il y sera recensé en 1872 et 1876. A Lyon, il a travaillé avec Pierre Vuillot, témoin à son mariage, avant que celui-ci s’installe à Chambéry (Savoie). Janard a aussi été associé, pendant une courte période, à son cousin Constant Brotonnière qui l’accompagnera quand Janard viendra déclarer la naissance de son fils Eugène Constant le 12 juin 1872. Au moins une fois, Janard, a accepté de "retravailler" les épreuves d’un autre photographe. En 1874, à la demande de Paillet, fabricant lyonnais de chapelets, il modifie légèrement des portraits de Bernadette Soubirous qui étaient la propriété de Provost, photographe à Toulouse. Provost porte plainte mais c’est Paillet et non Janard qui est condamné pour contrefaçon le 12 août 1875. (2) En 1876 ou peu après, le photographe vend son atelier lyonnais à Jean-Baptiste Desvignes et se lance dans un ambitieux projet d’impression photographique sur tissus.

LA SOCIETE JANARD & GUILLOT : Pour financer son projet, Jean-Baptiste Janard s’associe à Louis Guillot, avocat lyonnais mais aussi député de l’Isère. Sans avoir lu l’acte de société, on croit deviner que dans cette association Janard apportait son savoir-faire dans le domaine de la photographie et des textiles qu’il avait vus son père tisser ; Guillot, lui, était le  juriste et sans doute le principal financeur du projet. Le 21 juillet 1876, la société Janard & Guillot obtient un brevet d’invention pour une machine à imprimer photographiquement et d’une manière continue les tissus en pièces et les matières textiles. (3) Pour loger cette machine, les deux associés font bâtir à Ecully (Rhône) un grand bâtiment de trente mètres de long. Il était en cours de construction, le 28 novembre 1877, quand la charpente et la toiture sont emportées par une tempête. (4) Les deux associés ne se découragent pas. En 1878, ils participent à l’Exposition universelle de Paris où ils reçoivent une médaille de bronze : "la maison Janard & Guillot ne fabrique pas, elle ne s’occupe que de l’impression sur tous tissus de soie, de coton de fil et matières textiles. Elle obtient de très beaux résultats par un nouveau procédé photographique. " (5)  De beaux résultats certes mais pas suffisants pour que l’entreprise soit viable. A une date qui reste à préciser, la société Janard & Guillot » est dissoute. Janard  va alors tenter sa chance en région parisienne.

 En 1882, il, dirige la « Société des impressions nouvelles » établie quai de Halage à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Alors qu’il travaille dans le laboratoire d’essai à préparer un vernis, il provoque une explosion qui embrase la toiture. (6)  C’est sans doute ce sinistre qui contraint Janard à déménager. Sans quitter Boulogne-Billancourt, il s’installe 145, rue du Vieux Pont-de-Sèvres, siège social d’une nouvelle société qu’il a dénommée « Société de décoration artistique de tissus et tentures ». Il doit la dissoudre le 27 janvier 1886. (7) « Le Moniteur de la Photographie » en prend acte : « M. Janard à Lyon d’abord puis à Paris a fait des essais d’impression sur une grande échelle. Ses produits étaient fort remarquables et pourtant il n’a pu arriver à en tirer un parti industriel. » (8)

Quand il dissout sa société, Jean-Baptiste Janard a tout juste 45 ans et pas les moyens de vivre de ses rentes. Il semble, même si cela reste à vérifier, qu’il ait ouvert un atelier de photographie  à Alfortville (Val-de-Marne). A partir de la fin du XIXe siècle. un Janard a opéré dans cette ville de la banlieue parisienne d'abord au 66, rue de Villeneuve (9) puis au 30, rue Amélie.

Sources :

(1)  « Le Salut public » du 29 juin 1879. Consultable en ligne sur Lectura Plus – Le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes.

(2)  « Le Salut public » du 20 septembre 1875. Voir supra.

(3)  Gallica – « Revue industrielle des matières textiles » 15 février 1877.

(4)  « Le Journal de l’Ain » du 30 novembre 1877. Consultable en ligne sur Lectura Plus – Le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes

(5)  « Le Journal de Vienne » du 20 octobre 1878. Consultable en ligne sur Lectura Plus – Le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes.

(6)  Gallica – « Le Libéral » du 3 mai 1882.

(7)  Gallica – « Archives commerciales de la France » du 3 mars 1886.

(8)  Gallica – « Le Moniteur de la Photographie » du 1er janvier 1886. Extrait d’un article consacré à l’emploi de la toile parcheminée en photographie.

(9)  Gallica – « Paris-Adresses. Annuaire général de l’industrie et du commerce. » Editions de 1897, 1900 et 1901.