Antoine LABOURIAU

(1809-1891)
Horloger et photographe
4 photographies

Chalon-sur-Saône Saône-et-Loire Paris Seine

Antoine Labouriau est né le 23 mai 1809 à Seurre (Côte d’Or). Il n’a que 5 ans quand son père, vitrier, décède. Le jeune homme est horloger à Auxonne (Côte d’Or) quand il épouse le 1er juin 1831 Anne Blandin, fille d’un cabaretier. Le couple aura sept enfants (dont une fille morte en bas âge) tous nés à Auxonne entre 1832 et 1842. Après la naissance de leur dernier enfant, les Labouriau quitte Auxonne où ils ne sont pas recensés en 1846. On les perd de vue pendant quelques années. Il semble qu’Antoine Labouriau ait été un temps limonadier à Louhans (Saône-et-Loire) avant de s’installer à Chalon-sur-Saône.

CHALON-SUR-SAONE : Dans « Le Courrier de Saône-et-Loire » du 18 juin 1853, on lit que : « M. Labouriau, l’habile photographe, dont tout Chalon a pu remarquer les belles épreuves l’an dernier, vient de se fixer de nouveau dans notre ville pendant les quinze premiers jours de la foire… son atelier, rue des Carmélites n°6, est ouvert tous les jours jusqu’à 7 heures du soir ». (1) Labouriau va vraiment se fixer à Chalon mais pas pour y faire des portraits. Lors du recensement de 1856, il est horloger rue Fructidor, un métier qu’il va délaisser pour devenir photographe à Paris.

PARIS : Le 24 juillet 1861, Antoine Labouriau, photographe, domicilié à Colombes (Hauts-de-Seine) et ses deux collègues Jean-Pierre Théodore Jamin, photographe domicilié à Paris et Pierre Henri Voland, photographe, domicilié à Colombes, signent un acte sous seing privé portant création d’une société en nom collectif ayant pour objet la fabrication, la vente et plus généralement l’exploitation des épreuves sur verre microscopiques ou autres. Le siège social est établi à Paris rue Chapon n°13. Jamin est seul gérant de la société et seul chargé de la fabrication et de la vente. (2) De fait, les portraits faits dans l’atelier de la rue Chapon sont signés Jamin et Cie. La durée de cette société en nom collectif avait été fixée à trois ans. Rien n’indique que les trois photographes se soient séparés avant cette échéance. Dans la capitale, Labouriau a aussi été associé au dénommé Tantet qui n’était peut-être pas photographe. On trouve des portraits carte de visite signés Labouriau & Tantet – Photographes Editeurs - 46, rue de la Victoire - Maison des Bains à Paris.

CHALON-SUR-SAONE : Après avoir passé plusieurs années en région parisienne, Labouriau revient en Bourgogne. Pendant plus d’un an, il est à la fois horloger à Dijon (Côte d’Or) où l’une de ses filles se marie le 20 septembre 1866 et photographe à Chalon-sur-Saône. En juillet 1866, il se fixe pour quelque temps à Chalon « où il a laissé de si bons souvenirs ». Le photographe opère d’abord rue de la Gare. Là, les badauds peuvent admirer « une collection énorme de vues prises dans les pays les plus pittoresques qu’il a traversés dans ses excursions artistiques ». (3) Après, il fait bâtir au 16, rue des Carmélites, un établissement de photographie « construit solidement et très bien agencé qui peut facilement se transporter ». C’est là qu’il opère à l’automne 1867 quand il décide de mettre fin à sa carrière de photographe. A partir du 3 octobre 1867 et pendant plusieurs mois, "Le Courrier de Saône-et-Loire » publie la petite annonce dans laquelle Labouriau met en vente son établissement de photographie et propose à l’acquéreur de prendre tout ou partie du matériel dont il n’aura plus besoin. (4) En définitive, c’est Adèle Frénaud qui reprend en avril 1868 l’établissement du 16, rue des Carmélites.

DIJON : Pendant quelques années, Labouriau est horloger dans la préfecture de la Côte d’Or où il vivra une longue retraite. Il y est décédé le 19 décembre 1891 à l’âge de 82 ans.

Antoine Labouriau avait eu trois fils. Aucun ne sera photographe ou horloger mais Antoine Ferdinand et Jean-Baptiste iront jusqu’à Pernambouc (Brésil) faire du négoce.

Sources :

Marc Durand « De l’image fixe à l’image animée 1820-1910 » Archives nationales (2015).

(1) Gallica - « Le Courrier de Saône-et-Loire » du 18 juin 1853.

(2) Gallica - « Le Moniteur universel » du 6 août 1861.

(3) Gallica – « Le Courrier de Saône-et-Loire » du17 juillet 1866.

(4) Gallica - « Le Courrier de Saône-et-Loire » du 3 octobre 1867.