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Louis LACOMBE
(1828-1899)
Photographe d'atelier
Fils d’un marchand de charbon, Louis Horace Lacombe est né le 13 mai 1828 à Cambrai (Nord). Son père sera ensuite négociant en vin à Compiègne (Oise) où il décèdera en 1849. Commissionnaire en charbon, Louis Lacombe épouse à Compiègne le 29 septembre 1859, Louise Ernestine Pierre âgée de 17 ans qui décède cinq mois plus tard le 11 janvier 1860. Louis Lacomne ne resta pas veuf longtemps. le 30 juillet 1860 à Bayeux (Calvados), il épouse Clémence Dufresne de Laguerre, fille d’un officier retraité, chevalier de la Légion d’honneur. Louis Lacombe renonce au négoce du charbon et devient photographe.
CAEN : Il débute sa carrière à Caen (Calvados) associé à Auguste Autin qui opérait dans un atelier situé 33, rue Saint-Jean. Association un peu bancale entre un vendeur de charbon et un photographe expérimenté ; Autin faisait déjà des portraits au daguerréotype au Havre en 1843. (1) Auguste Autin et sa famille sont encore recensés rue Saint-Jean en 1861 puis c’est Louis Lacombe qui prend le relais. En janvier 1863, il est de passage à Falaise (Calvados) pour quelques jours. Dans le journal local, il se présente comme le "successeur de Autun". (2) Moins qualifié que son prédécesseur, Lacombe n’a sans doute pas gagné autant d’argent qu’il l’escomptait en devenant photographe, ce qui l’aurait incité à produire et à vendre des images obscènes. Commerce très lucratif mais qui pouvait vous conduire en prison. Le 21 décembre 1867, Louis Lacombe est appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel de Caen pour avoir commis le délit d’outrage à la morale publique et d’excitation à la débauche. 17 personnes des deux sexes sont appelées à témoigner à huis clos. Après un long délibéré, le verdict est prononcé à minuit : Lacombe est condamné à 18 mois de prison, 50 F. d’amende. Les dessins et photographies qu’il vendait sous le manteau seront détruits. On ne sait ce que devint l’atelier du photographe pendant qu’il purgeait sa peine ; on peut douter qu’il ait continué à exercer son métier à sa sortie de prison. En 1875, lors du décès de sa belle-mère, Louis Lacombe est rentier. Agé de 70 ans, il est mort à Caen le 23 février 1899.
Sources :
(1) Jean-Jacques Henry "Photographie, les débuts en Normandie" Catalogue de l’exposition présentée à la Maison de la culture du Havre en 1989.
(2) "Le Journal de Falaise" des 31 janvier et 7 février 1863. Consultables en ligne sur le site des Archives départementales du Calvados.
(3) "Le Bonhomme normand" du 28 décembre 1867. Consultable en ligne sur Normannia - Le patrimoine écrit de Normandie.