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Louis LEBIEZ
(1813-1894)
Peintre et photographe
4 photographies
Fils d’un géomètre du cadastre, Louis René Lebiez est né le 18 août 1813 à Angers (Maine-et-Loire). Quand il épouse en 1851 la fille d’un pharmacien, il est artiste peintre. "Ses fusains étaient très admirés". Pendant quelques années, il enseigne le dessin au lycée d’Angers et comme il faut vivre, écrira plus tard l’un de ses anciens élèves, "il fait aussi de la photographie". Louis Lebiez opère dans un atelier situé 55, rue du chemin de terre où il est domicilié en juin 1858 et où il travaille encore en 1867. Il s’installe ensuite boulevard de Saumur - rue Impériale et enfin 24, rue d’Alsace au début des années 1870. Louis Lebiez aurait aimé que son nom dans la mémoire des angevins soit attaché à son oeuvre d’artiste peintre ou, à défaut, de photographe mais pas au crime sanglant commis en 1878 par son fils aîné auquel la presse a donné un large écho (voir-dessous). Malgré ce drame, Louis Lebiez "parce qu’il faut vivre" continua à recevoir sa clientèle dans son atelier de la rue d’Alsace. Il est décédé à Angers le 21 janvier 1894.
Le crime de Lebiez et Barré
Le 23 mars 1878, Paul Lebiez et son ami Aimé Barré assassinent pour la voler une laitière parisienne, Mme Gillet, qui avait amassé quelques économies. Barré l’attire chez lui l’assomme d’un coup de marteau. Lebiez, ancien élève en médecine, l’achève avec un grattoir. C’était le crime prémédité de deux amis qui s’étaient rencontrés au collège d’Angers. Lebiez qui était censé faire à Paris des études de médecine et Barré que son père destinait au notariat mais qui préférait faire la bamboche avec sa maîtresse. Lebiez avait volé des livres à ses condisciples pour les revendre ; avec Barré, il avait dérobé les modestes économies de servantes. Quand Barré apprit que Mme Gillet avait chez elle un petit pécule qu’elle avait bien dissimulé, il convint avec Lebiez qu’eux deux feraient un bien meilleur usage de cet argent. Une fois leur crime commis, les complices avaient prévu de se débarrasser du corps de leur victime en le plaçant dans une malle qui serait expédiée au Mans par le chemin de fer. La malle était trop petite. Lebiez, qui avait des notions d’anatomie, se chargea de décapiter et de découper le corps de la laitière. Les membres, qui n’entraient pas dans la malle furent emballés dans du papier goudron et cachés dans un hôtel de la rue Poliveau. C’est ce qui perdit les assassins. La police arrêta Barré puis Lebiez. En juillet 1878, la cour d’assises de la Seine les condamna à la peine de mort. Ils furent guillotinés le 7 septembre suivant devant une foule estimée à 25 000 ou 30 000 personnes. "Jamais, je n’ai vu une foule aussi considérable, jamais, je n’ai constaté autant d’empressement, d’avidité de la part du public" écrira dans son rapport le chef de la police municipale. Le 27 septembre 1878, on lit ceci dans "Le Figaro" : On se souvient qu’après les scènes ignobles auxquelles donna lieu l’exécution de Lebiez et Barré, la presse fut unanime à réclamer l’application de la peine de mort à l’intérieur de la prison".
Sources :
- Le crime de la rue Poliveau et le procès des assassins ont été largement relatés par la presse parisienne : "Le Petit Parisien", "Le Figaro", "Le Rappel"... Les articles du "Rappel", non signés, ont été rédigés par un ancien élève de Louis Lebiez. Tous ces articles ont été mis en ligne sur Gallica par la Bibliothèque nationale de France.
- www.guillotine.cultureforum.net forum consacré à l’étude historique et culturelle de la guillotine (avec une photo de Barré et de Lebiez)