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Alphonse LEFRANC
(1873-?)
Photographe d'atelier
1 photographie
Fils d’un peintre Eugène Alphonse Aimé Lefranc est né le 11 octobre 1873 à Menneval (Eure). il est employé boucher à Paris quand il passe devant le conseil de révision. Bien que fils unique d’une veuve, il fera son service militaire au 39e régiment d’infanterie et participera à la campagne de Tunisie. Placé en disponibilité en décembre 1895, il s’installe à Boulogne (Hauts-de-Seine) où il sera blanchisseur. (1) L’ancien boucher a sans doute été aiguillé vers ce métier par sa compagne Marie Louise Breysach (1865-1903) qu’il épouse le 18 avril 1896. Le couple blanchira du linge à Versailles (Yvelines) puis de nouveau à Boulogne et enfin à Paris où Marie-Louise Lefranc décèdera le 27 avril 1903 à l’âge de 38 ans. Peu après son décès, Alphonse Lefranc abandonne la blanchisserie et quitte la capitale. Désormais, il sera photographe à Rouen (Seine-Maritime).
ROUEN : Selon son registre matricule, c’est à l’automne 1903 qu’Alphonse Lefranc prend possession de l’atelier de photographie du 23, quai de Paris ; atelier qui était vacant depuis le décès de Léon Randon le 2 octobre 1902. (2) Le photographe n’était pas parti seul à Rouen. En 1906, sont recensés dans son logement du 23 quai de Paris, Félicia Plataux (ou Plateaux), sa compagne qu’il épousera en 1907, (3) Louise Duflot, mère de Félicia (4) ainsi que Francisque et Léon Minoli, neveux de Félicia. De fait, le photographe se trouvait à la tête d’un ménage de cinq personnes et ce, jusqu’à ce qu’il soit mobilisé en août 1914. Pendant qu’il était au front, il est possible que Léon Minoli l’ait remplacé au début de la guerre. (5) Le 20 décembre 1916, Alphonse Lefranc perd sa seconde épouse, Félicia, qui est morte à Rouen deux semaines après sa mère. Le second veuvage du photographe durera trois mois (mais c’était la guerre). Le 21 mars 1917, le soldat Lefranc du 20e escadron du train des équipages épouse à la mairie de Rouen Augustine Hissler, divorcée de Camille André. Démobilisé le 30 décembre 1918, Alphonse Lefranc part à Saint-Dié (Vosges), ville natale de sa troisième épouse. Rien n’atteste qu’il ait été photographe dans les Vosges. En 1921, c’est Robert Fréville qui faisait des portraits dans l’ancien atelier de Randon et Lefranc à Rouen.
Notes :
(1) A la fin du XIXe siècle, on recensait pas moins de 400 blanchisseries artisanales à Boulogne-Billancourt.
(2) On ignore où Alphonse Lefranc s’est formé au métier de photographe. En revanche, le choix de succéder à Rouen à Léon Randon n’est pas le fruit du hasard. Randon avait une grosse clientèle de militaires dont les soldats du 39e régiment d’infanterie. Or c’est au 39e qu’Alphonse Lefranc avait fait son service. On imagine qu’avant de partir faire la campagne de Tunisie, il était passé chez Randon se faire tirer le portrait pour l’envoyer à sa mère.
(3) Félicia Victorine Louise Plataux est née le 1er octobre 1864 à Paris (16e), fille de Maurice Plataux, maçon et de Louise Virginie Duflot, blanchisseuse. Le 1er juillet 1886 elle épouse à la mairie de Boulogne-Billancourt Dedréa Paul Africain Grimaud, employé. Le 1er décembre 1905, le tribunal civil de Rouen prononce le divorce aux torts du mari « demeurant précédemment à Boulogne puis relégué à Cayenne et actuellement sans résidence ni domicile connus ».
(4) Virginie Louise Duflot fait le lien entre les deux premières femmes d’Alphonse Lefranc : Marie-Louise Breysach était la fille de François Xavier Breysach et de Christine Rémy qui est décédée en 1879. Deux ans plus tard, Breysach épousera Louise Duflot, veuve de Maurice Plateaux dont elle avait eu deux filles : Félicia et Emilie, mère de Francisque et Léon Minoli.
(5) Léon Minoli est photographe quand il passe devant le conseil de révision en 1914. Incorporé le 9 septembre 1915 au 29e régiment d’infanterie, il est rayé des contrôles le 20 mars 1916 en raison d’une anémie profonde. Le 17 août 1915, trois semaines avant d’être incorporé, il avait épousé à Rouen Marie Emilienne Malandain, couturière.
Durant l’entre-deux-guerres, Léon Minoli a été photographe à Beauvais (Oise) puis à Amiens (Somme).