LIBOZ

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Daguerréotypiste itinérant

Troyes Aube

Le premier daguerréotypiste itinérant de passage à Troyes, préfecture de l’Aube, est un certain Liboz. Le 8 février 1843, "Le Journal de l’Aube" publie une annonce pour des "Portraits au Daguerréotype à 8 francs - Opérés en une minute - Fixés au chlorure et inaltérables - Ressemblance garantie par tous les temps possibles... L’artiste se rend à domicile. Les personnes qui désireront être seules, préviendront la veille. L’artiste donne des leçons de sept à neuf heures du matin". (1) "L’artiste" ne s’était pas fait connaître et avait omis de préciser le lieu où il accueillerait ses clients. Oubli réparé quatre jours plus tard. Dans "Le Journal de l’Aube" du 12 février, on apprend que M. Liboz opère "rue des Trois Moutons 111 et à l’ancien Tivoli, faubourg Sainte-Savine." La même annonce est publiée le mardi 14 février puis plus rien. Sans doute, Liboz avait-il quitté Troyes. Ce daguerréotypiste itinérant n’est pas identifié.

Les Liboz qui vivaient à Paris au XIXe siècle étaient souvent originaires de La Chaux-des-Crotenay, un village du Jura. Deux d’entre eux doivent retenir notre attention :

- 1)  Fils d’André Victor Liboz et de Jeanne Etiennette Crétin, un couple de cultivateurs, Auguste Liboz est né à La Chaux-des-Crotenay le 7 octobre 1811. Il est distillateur à Paris quand il se marie le 13 décembre 1834 avec Marie-Anne Alexandre qui décèdera en 1840. Après dix-neuf ans de veuvage, Auguste Liboz, marchand de tableaux à Paris, épouse Marguerite Terreyre le 1er mars 1859. En 1883, quand il décède à l’âge de 72 ans, Auguste Liboz n’est plus marchand de tableaux mais bijoutier. Que cet homme qui a changé plusieurs fois de métiers ait été daguerréotypiste itinérant, sans doute peu de temps, est plausible.

- 2) Fille d’André Joseph Liboz, laboureur puis cordonnier, et d’Antoinette Devaux, Jeanne Mélanie Liboz est née à La Chaux-des-Crotenay le 21 janvier 1826, quinze ans après Auguste Liboz. En 1841, adolescente, elle est journalière et vit chez ses parents. Huit ans plus tard, elle est couturière à Paris quand elle se marie le 26 avril 1849 avec Denis Théodore Dubosq (1821-?) qui est opticien comme son frère, Jules Louis Dubosq (1817-1886). Celui-ci avait épousé en 1839 Rosalie Soleil, fille de Jean-Baptiste Soleil (1798-1878), constructeur d’instruments d’optique et auteur en 1840 du "Guide de l’amateur de photographie ou Exposé de la marche à suivre dans l’emploi du daguerréotype et des papiers photographiques". (2) Le Liboz qui a opéré à Troyes en février 1843 était peut-être un parent de Mélanie Liboz, épouse Dubosq.

Sources :

(1) La collection du "Journal de l’Aube" est consultable en ligne sur le site des Archives départementales de l’Aube.

(2) Alain Le Rille : "Le constructeur Jean-Baptiste Soleil". En ligne sur Internet