Gustave LUPIAT

(1824-1866)
Photographe d'atelier
1 photographie

Albi Tarn

Fils d’un menuisier, Pierre Gabriel Gustave Lupiat est né le 4 septembre 1824 à Toulouse (Haute-Garonne). Il fait ses études à l’Ecole des beaux-arts de Toulouse mais pas plus que ses condisciples il n’aurait pu vivre de la vente de ses toiles. En 1844, il est machiniste au théâtre du Capitole de Toulouse quand un certain Boulard prend la direction de l’établissement. Il en démissionnera cinq mois plus tard après avoir renvoyé plus de vingt choristes, musiciens ou employés. Lupiat faisait partie de la charrette. (1)  Mince consolation, il obtint l’année suivante une médaille de bronze à l’exposition des produits des beaux arts et de l’industrie à Toulouse, pas en tant qu’artiste peintre mais en tant que charpentier. Lupiat, qui n’était pas pour rien fils d’un menuisier, exposait « une construction en bois très remarquable, c’est celle d’un théâtre de grand opéra avec ses machines, échelle de dix centimètres par mètre... »  En construisant cette maquette, Lupiat « voulut prouver à ceux qui avaient prononcé si légèrement son renvoi qu’ils avaient commis une énorme injustice. C’est dans ce but qu’il fit le théâtre que l’on voit à l’exposition, et dans lequel l’auteur, en n’omettant rien des innombrables détails qui composent la construction qu’il a voulu représenter, a fait preuve d’une grande patience, et d’un véritable talent. » (2) On ne sait si le nouveau directeur du Capitole fit de nouveau appel à lui. En 1849, la Ville de Montauban cherche un décorateur pour son théâtre. Gustave Lupiat, qui n’est pas étranger au monde du théâtre, se met sur les rangs mais c’est un autre candidat qui sera retenu. Dans « Le Courrier du Tarn-et-Garonne », il fait part de son désappointement : « Ayant pris au sérieux cet appel aux artistes, je me suis rendu à Montauban avant le délai fixé, afin de prendre part au concours. Mon étonnement a été grand quand j’ai appris qu’après m’avoir à peine entendu, la commission avait trouvé bon de donner les travaux à un autre artiste ». (3)

ALBI : Faute d’obtenir des commandes à Toulouse, Gustave Lupiat part à Albi (Tarn) où il vivra avec sa mère qui décèdera à leur domicile quai de la Rivière en 1862. En 1856 environ, on lui confie la décoration des voûtes de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Castelnau-de-Montmirail (4) puis le décor intérieur de l’église Sainte-Corneille de Puycelsi. Mais ces travaux n’auraient pas suffi à le faire vivre. Comme d’autres artistes-peintres sous le Second Empire, Lupiat va tout naturellement être conduit à ouvrir un atelier de pose à Albi. On ignore à quelle date précise il fit ses premiers portraits. Selon « Le Journal de Toulouse » en août 1863  « la réputation de cet artiste comme photographe est suffisamment établie, pour  que nous nous abstenions d’en faire l’éloge ». (5) En 1865, quelques mois avant sa mort, il participe à l’Exposition des produits des beaux-arts et de l’industrie de Toulouse : « M. Lupiac (sic) a envoyé plusieurs photographies grandeur plaque normale, représentant des vues de villes ou de monuments. La manière de prendre des vues de cet artiste est bonne ; ses photographies sont pleines de détails ; et s’il existe une partie faible dans ce travail, ce sont les virages, dont la teinte s’harmonise peu avec les sujets représentés. Le Jury, pensant que M. Lupiac fera tous ses efforts pour remédier à ce léger défaut, assez fréquent, du reste, en photographie, où l’on attache peut-être une trop faible importance à la nécessité de changer de virage lorsque l’on traite divers genres de sujets, lui accorde une mention honorable ». (6)

Agé de 42 ans, Gustave Lupiat, peintre photographe, décède à Albi le 7 février 1866. Deux mois plus tard, un huissier vend aux enchères « divers meubles ainsi que tous les appareils, cylindres, objectifs, avec paysage et autres objets de photographies dépendant de la succession vacante de Lupiat, photographe ». (7)

 

Sources :

(1)    Rosalis « Le Journal de Toulouse » du 25 novembre 1844.

(2)    Rosalis « Le Journal de Toulouse » du 12 août 1845.

(3)    Gallica « Le Courrier du Tarn-et-Garonne » des 3 et 17 octobre 1849.

(4)    Ces voûtes ont été restaurées en 1990.

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=81064_2

(5) Rosalis « Le Journal de Toulouse » du 1er août 1863.

(6) Exposition des beaux-arts et de l’industrie à Toulouse – 1865.

https://rosalis.bibliotheque.toulouse.fr/ark:/12148/bpt6k9763868f/f1.item

(7) Ressources – Le Patrimoine en Occitanie « Le Journal du Tarn » du 14 mars 1866.