Paul Eugène & Edouard Emile MAUVILLIN (frères)

(1861-1938) - (1866-1949)
Photographes, inventeurs et industriels

Pierre Joseph Mauvillin, dessinateur, photographe et inventeur a eu deux fils Paul Eugène (1861-1938) et Edouard Emile (1866-1949) qui ont été photographes, inventeurs et industriels. Les deux frères ayant  travaillé ensemble au moins au début de leur carrière, nous avons préféré les réunir dans une seule notice

Paul Eugène Mauvillin est né le 19 avril 1861 à Paris (9e). Son père Pierre Joseph Mauvillin (1834-1891) est dessinateur mais aussi inventeur ; sa mère Marie Elise Baudoux (1841-1884) est couturière. Paul Eugène est l’aîné de huit enfants dont les quatre premiers, nés hors mariage, seront reconnus et légitimés quand  Pierre Joseph Mauvillin épousera sa compagne le 14 février 1865. Edouard Emile, leur cinquième enfant, voit le jour le 12 décembre 1866 au domicile de ses parents 22, rue du Chaudron à Paris (10e)

Comme d’autres dessinateurs, Pierre Joseph Mauvillin s’intéresse à la photographie au point d’en faire son métier. En 1875, il est actif 75, rue Fondary dans le 15e arrondissement, Par la suite, il opèrera 19, rue du Commerce. C’est dans cet atelier qu’il formera Paul Eugène et son frère cadet Edouard Emile.. 

Le 31 août 1889, Paul Eugène Mauvillin, photographe, domicilié 19, rue du Commerce épouse Clémence Paré, culottière. Le futur époux a choisi pour témoins deux photographes, Edouard Alexandre Welling, spécialiste des vues stéréoscopiques et son fils Edouard.  Bien que fils aîné, Paul Eugène ne succédera pas à son père au 19, rue du Commerce. Cet atelier est vendu en 1890 environ à Pierre Claret. En 1891 quand son frère Edouard Emile se marie, Paul Eugène est domicilié au 72, boulevard Port-Royal (1). Il y vit toujours quand il adhère à la Société française de photographie. Vers 1895, il transfère son atelier au 21, rue du Faubourg-Saint-Jacques. (2) Il ne semble pas que Paul Eugène ni son frère Edouard Emile aient fait beaucoup de portraits d’atelier.

En 1892, le jury de l’exposition internationale de photographie de Paris décerne une médaille de bronze à Mauvillin frères qui concouraient dans la catégorie « Photographie industrielle ». (3) Six ans plus tard, les deux frères doivent répondre d’une accusation de contrefaçon devant la cour d’appel de Paris. Un fabricant d’imageries religieuses, M. Talabot, leur avait confié un dessin de la Vierge de Fourvières et un autre de la Vierge de la Délivrande pour qu’ils les reproduisent sur des objets en opale. Les frères Mauvillin avaient donné ces dessins à Mazoyer qui les avait reproduits sous forme de statuettes vendues à Lyon sans que Talabot, propriétaire des dessins, ait donné son accord. (4)

Comme leur père avant eux, Paul Eugène, mais plus sûrement  Emile, ont déposé des brevets d’invention :

- En novembre 1901, l’un des deux obtient un brevet relatif aux surfaces phosphorescentes et sensibles aux impressions lumineuses. (5)

- En novembre 1907, Mauvillin, sans doute Emile, obtient un brevet pour les images photographiques sur matières plastiques. (6)

- En mars 1912, Emile Mauvillin, photographe domicilié à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) dépose un brevet pour un procédé d’autogravure en taille-douce applicable à la décoration. Dans la foulée, associé au dessinateur Victor Guillet, il crée une société pour l’exploitation dudit brevet.  La société E. Mauvillin et Guillet a son siège 212, rue Bécon à Courbevoie (Hauts-de-Seine). (7)

- En mai 1919, Emile Edouard Mauvillin, industriel, domicilié à Asnières (Hauts-de-Seine), Paul Eugène Mauvillin, industriel, domicilié rue Saint-Jacques 299 à Paris, forment avec deux autres associés dont Victor Guillet une société en nom collectif au capital de 120 000 F ayant pour objet d’exploiter les brevets et demandes de brevet dont la jouissance est apportée par MM. Emile Mauvillin et Guillet. (8)  

- En juin 1929, Emile Mauvillin, toujours domicilié à Asnières, recherche des actionnaires pour souscrire au capital de la Société française d’exploitation des films en couleurs Gamochrome. Ladite société ayant pour objet l’exploitation de tous procédés et brevets concernant la cinématographie des couleurs.  Mauvillin fait apport à la société de la licence et du droit d’exploitation du brevet français n°252276 et de la licence et du droit d’exploitation de la marque Gamochrome. Le capital de la société a été fixé à 2 millions de francs. (9) Nous ne sommes pas documentés sur l’utilisation du Gamochrome par l’industrie du cinéma.

Paul Eugène Mauvillin , sans profession est décédé le 30 janvier 1938 à son domicile 31, boulevard Saint-Jacques à Paris (14e).

Edouard Emile Mauvillin est décédé le 13 décembre 1949 à Thiais (Val-de-Marne).

 Sources :

(1)  Le patronyme du photographe est orthographié Mauvillen dans le « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle » de Jean-Marie Voignier.

(2)  Le patronyme du photographe est orthographié Mauvillain dans le « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle » de Jean-Marie Voignier et dans le « Répertoire des photographes parisiens du XIXe siècle » de François Boisjoly.

(3)  Gallica – « Bulletin de la Société française de photographie » novembre 1892. Page 607.

(4)  Gallica – « Annales de la propriété industrielle artistique et littéraire » 1899 article 4043. Pages 88-95.

(5)  Gallica – « Bulletin de la Société française de photographie » 1902.

(6)  Gallica – « Bulletin de la Société française de photographie » 1909.

(7)  « La Gazette des tribunaux » du 18 avril 1912. Consultable en ligne sur Paprika – médiathèque de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP).

(8)  RetroNews – « Le Droit » du 5 juin 1919.

(9)  RetroNews – « La Journée industrielle » du 1er juin 1919.