Xavier MERIEUX

(1832-1888)
Photographe d'atelier
11 photographies

Paris Seine

Fils d’un passementier, André Xavier Mérieux est né le 7 mars 1832 à Saint-Etienne (Loire). Quand il se marie, le 29 janvier 1857, il est artiste photographe à Lyon, domicilié chez ses parents 31 rue Bichat. On ignore si Xavier Mérieux a travaillé à son compte dans le Rhône. Le jeune ménage quitte Lyon et s’installe à Paris. Leur fille Léonie Marie, naît le 28 février 1860, 46, rue Saint-Denis (19e). Xavier Mérieux ouvre ensuite un atelier 22, rue de Ménilmontant (20e) qu’il revend en janvier 1878 (Archives commerciales de la France). Il s’installe 209, rue Faubourg-Saint-Denis à l’enseigne "Photographie des Bouffes du Nord". Pour la gestion de cet atelier, la société en commandite Mérieux et Cie est créée en février 1880. Cette société acquiert en novembre 1882 un atelier situé 20, rue Ménilmontant. Mérieux et Cie possédait aussi une succursale 67, rue Siam à Brest (Finistère). En 1886, c’est le photographe Lucien Bertaux qui est recensé à cette adresse. Il est possible qu’il ait travaillé un temps pour Mérieux. Le 22 février 1881, Léonie Marie Mérieux, fille de Xavier et qui travaille avec lui à la "Photographie des Bouffes du Nord" épouse Numa Bassaget qui est aussi photographe. Après ce mariage, il semble que Xavier Mérieux, sa fille et son gendre aient travaillé ensemble. En plus de la "Photographie des Bouffes du Nord", Xavier Mérieux exploitait un atelier situé 9, rue Victor-Letalle (20e). L’été, il quittait la capitale pour travailler dans une station balnéaire. En juillet 1883, il opère sur la belle plage de Paramé, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) où il fait des portraits des baigneurs et des baigneuses pudiquement vêtus d’un « justaucorps en cachemire ».

Le 21 janvier 1885 Léonie Mérieux décède rue Victor-Letalle où elle vivait avec son mari et son père. Ce dernier lui survivra quelques années. Il décède 209, rue du Faubourg Saint-Denis le 5 avril 1888. Le 20 avril suivant la société Xavier Mérieux et Cie qui exploitait la "Photographie des Bouffes du Nord" est dissoute. C’est Arthur Vignais qui reprend le fonds de commerce.

                                Un apprenti volage.

En mars 1871, Xavier Mérieux reçoit dans son atelier la dame Goujot qui lui demande de prendre en apprentissage son fils Léon qui est mineur. Le photographe propose : - soit de former le jeune homme pendant deux ans en ne le nourrissant pas et en lui donnant 20 francs par mois, plus des gratifications hebdomadaires ; soit de l’employer pendant quatre ans et de le nourrir. La dame Goujot choisit la première solution. Le 12 avril 1871, Léon Goujot commence son apprentissage chez Mérieux. Tout va bien pendant quelques mois mais un jour le jeune homme ne se présente pas devant son patron. Mérieux apprend que l’un de ses confrères, Théodore Tiffereau, a attiré Goujot dans son atelier alors qu’il sait qu'il est lié par contrat à Mérieux. Ce dernier saisit le conseil des prud’hommes des produits chimiques de la Seine auquel sont rattachés les photographes. Le 23 janvier 1872, la dame Goujot et Tiffereau sont condamnés solidairement à payer 200 Fr à Mérieux pour rupture de conventions verbales d’apprentissage. (2)

Sources :

(1)  Florian Pharaon, journaliste de passage à Paramé, cite Mérieux  dans un article publié le 18 juillet 1883 : « A l’heure qu’il est les villas s’ouvrent une à une et chaque jour ramène de nouveaux baigneurs et surtout de ravissantes baigneuses. A ce propos, je dirai que le grand pschutt de l’année est de se faire photographier en costume de bain, non dans ces affreux sacs en laine sombre qui ont la prétention d’être pudiques, et qui ne sont que lourds, mais dans ces élégants justaucorps en cachemires gracieusement drapés, fort discrets d’ailleurs, qui laissent à la taille toute son élégance. Rien n’est joli comme ce costume d’entrée de bain, lorsqu’on est encore drapée dans son blanc peignoir comme la Vénus Astarté. Mérieux, le photographe de la plage, a fait de ces portraits qui sont charmants. » (RetroNews « Le Figaro » du 18 juillet 1883).

(2) Gallica - Mémorial du commerce et de l’industrie.  1872 Pages 473-475