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Jean MIECZKOWSKI
(1830-1889)
Photographe d'atelier
1 photographie
Jan (Jean) Mieczkowski est né le 30 septembre 1830 à Varsovie (Pologne). Dans sa ville natale il sera pendant une vingtaine d’années un photographe réputé. Ses épreuves sont exposées à Londres (1862), Moscou (1872) Philadelphie (1876) et Paris (1878). Comme d’autres artistes européens, il souhaite que son talent soit consacré à Paris. Le 30 décembre 1880, il prend à bail un grand appartement situé au premier étage d’un immeuble sis au 57, rue Saint-Roch à l’angle de l’avenue de l’Opéra. (1) Le 5 avril 1881, en page une, "Le Figaro" annonce l’inauguration prochaine "des somptueux salons de photographie de M. Mieczkowski, avenue de l’Opéra par une fête qui fera merveille". Cette maison "par son luxe et son confortable se placera de suite au premier rang. Son directeur, M. J. Mieczkowski,dont le nom est très répandu en Russie et en Pologne, y a obtenu la plus haute distinction : le droit de porter les armes de ce pays". (2) Pour financer son installation, Mieczkowski s’est associé au photographe Maxime Bénart dit Bénaron. Les deux hommes se connaissaient sans doute. Maxime Bénart, né à Kiev (Ukraine) avait travaillé dans des ateliers de photographie à Varsovie, Londres et Paris. (3) Le 1er juin 1881, est créée la société en nom collectif Mieczkowski et Cie, domiciliée 57, rue Saint-Roch. (4) Dotée d’un capital de 120 000 francs, la société devait théoriquement durer 15 ans et 4 mois. Ce ne sera qu’un feu de paille. Pourtant les débuts sont prometteurs : en juin 1881, Jean Mieczkowski accueille dans son atelier Mustapha-ben-Ismaïl envoyé du Bey de Tunis qui se fait photographier revêtu "de son riche et brillant costume d’apparat. Nous avons surtout admiré un magnifique yatagan dont la poignée était étincelante de diamants..." Quelques jours plus tard, c’est le grand duc Nicolas Nicolaievitch qui se rend avenue de l’Opéra. "Son Altesse Impériale était accompagnée de son aide de camp, le colonel Laskowski et du docteur Cherchewski". Les lecteurs du "Figaro" sont informés de ces visites. (5) Cela ne suffira pas à sauver le photographe polonais qui avait vu trop grand. Le 23 septembre 1881, la société Mieczkowski et Cie est dissoute. (6) Le 21 novembre, Mieczkowski ex-photographe à Paris est déclaré en faillite .Bénart l'avait été deux jours plus tôt. Le 27 février 1882, le syndic de faillite qui a établi le cahier des charges pour la vente du fonds de commerce fixe la mise à prix à 2 000 francs. Il sera adjugé 8 420 francs au photographe Germain Blanc qui le revendra 50 000 francs à François Paul Berger le 29 septembre 1884.(7) Qu’ a fait Mieczkowski pendant la liquidation de sa faillite qui se prolongera jusqu’en mai 1883 ? Sans doute était-il employé dans "les somptueux ateliers" qu’il avait ouverts deux ans plus tôt. En 1884, il repart à Varsovie. Il est décédé à Vienne (Autriche) le 14 octobre 1889.
Sources :
(1) Marc Durand "De l'image fixe à l'image animée 1820-1910" Archives nationales (2015) - tome II, page 806.
(2) Gallica "Le Figaro" du 5 avril 1881.
(3) Marc Durand "De l'image fixe à l'image animée 1820-1910" Archives nationales (2015) - tome I, page 85.
(4) Gallica "Archives commerciales de France" du 19 juin 1881.
(5) Gallica "Le Figaro" des 21 et 24 juin 1881.
(6) Gallica "Archives commerciales de France" du 13 octobre 1881. Curieusement, il est précisé que Bénart devenait seul propriétaire de tout l'actif de la société. Le même jour, selon les "Archives commerciales de France", Mieczkowski lui aurait vendu le fonds de commerce du 57, rue Saint-Roch que Bénart aurait cédé le 15 novembre 1881 à Germain Blanc. Le 19 novembre 1881, Bénart , photographe et émailleur à façon en photographie, ci-devant rue saint-Roch 57 et actuellement rue Saint-Honoré 122 est déclaré en faillite.
(7) Marc Durand " De l'image fixe à l'image animée 1820-1910" Archives nationales (2015) tome II, page 806.