Alfred MOROGE

(1831-?)
Photographe d'atelier
2 photographies

Besançon Doubs Dole - Salins-les-Bains Jura

 Fils d’un maître d’hôtel, Victor Alfred Moroge est né le 1er janvier 1831 à Paris. En 1853, il est sellier domicilié rue du Bac chez ses parents. Quatre ans plus tard, il est portefeuilliste (fabricant de portefeuilles) quand son épouse Aline Leprêtre met au monde le 14 novembre 1857 leur fils unique prénommé Léopold. Par la suite, les Moroge quittent la capitale et s’installent à Besançon (Doubs). En 1866, Victor Alfred Moroge, domicilié 7, rue du Chateur à Besançon est directeur de l’Ermétique, sans que l’on sache de quoi il s’agissait. Sur la liste électorale de 1868, il est chimiste, ce qui l’a aiguillé tout naturellement vers la photographie.

BESANCON : C’est probablement en 1869 qu’il a commencé à faire des portraits dans son atelier de pose situé 19, rue des Granges. Toutes les photos signées A. Moroge à Besançon mentionnent cette adresse bien que le photographe ait été recensé place Saint-Amour en 1881 et 1886. Le 18 février 1887, Alfred Moroge est voyageur de commerce, (1) domicilié à Lyon quand son fils Léopold, visiteur d’horlogerie, se marie. L’ancien photographe est toujours lyonnais en 1889 quand il demande, tardivement, la reconstitution de son acte de mariage célébré à Paris en 1857.

DOLE : Peu après son installation à Besançon, Moroge ouvre une succursale à Dole (Jura). Depuis 1855, les deux villes, qui n’étaient distantes que d’une soixantaine de kilomètres, étaient reliées par une voie ferrée. Dans "L’Album dolois" du 1er janvier 1870, le photographe informe les habitants de la ville qu’en attendant son installation définitive, il opérera rue Dusillet n°2 dans le jardin. (2)  A partir du 19 juin 1870, il accueille ses clients dans l’atelier qu’il a fait aménager faubourg de Gray n°16 - jardin Bulot. Il y est présent le dimanche et le lundi. "Les photographies seront livrées régulièrement huit jours après la pose". (3) Cependant, la guerre franco-prussienne de 1870 a dû fortement contrarier les déplacements du photographe. En janvier 1872, Moroge rappelle aux Dolois qu’il se tiendra à leur disposition le dimanche 14 et le lundi 15 janvier mais il n’est pas sûr qu’il ait longtemps continué à faire la navette entre les deux villes. (4)

SALINS : Dans le Jura, Alfred Moroge a aussi travaillé à Salins-les-Bains. Un portrait de femme est signé : A. Moroge - Photographe à Salins-les-Bains - jardin des Cordeliers et à Dole faubourg de Gray. On notera qu’à Salins aussi bien qu’à Dole, Moroge avait son atelier dans un jardin, sans doute une baraque en bois.

Aline Leprêtre, son épouse, est morte à Besançon le 23 décembre 1892. La date et le lieu du décès d’Alfred Moroge ne sont pas connus.

Sources :

(1)  En 1887, Alfred Moroge était voyageur de commerce pour le compte d’Antoine Lumière lequel est l’un des témoins au mariage de Léopold Moroge. (Source : Geneanet – base généalogique de Roger Chipaux). Alfred Moroge et Antoine Lumière devaient se connaître avant que le premier soit embauché par le second. Seul ou associé à Emile Lebeau, Lumière a débuté sa carrière de photographe à Besançon dans un atelier sis 19, rue des Granges ; quelques années plus tard, Moroge s’installera 49, rue des Granges. En avril 1866, après avoir quitté Besançon, Antoine Lumière a opéré un temps à Dole où Moroge ouvrira une succursale quatre ans plus tard.

(2) RetroNews « L’Album dolois » des 1er et 8 janvier 1870.

(3) « Le Publicateur de Dole et du Jura » du 25 juin 1870. Hebdomadaire mis en ligne par les Archives départementales du Jura.

(4) « Le Publicateur de Dole et du Jura » du 6 janvier 1872. Voir supra.