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Gustave Jean PAGOT
(1827-1887)
Photographe d'atelier
Gustave Jean Pagot est né le 10 juillet 1826 à Paris. A l’âge de 18 ans, il s’engage dans l’armée et participe aux campagnes d’Afrique et à la guerre d’Orient. En 1863, il quitte l’armée avec le grade de lieutenant du train des équipages. De retour à Paris, il devient photographe 6, rue de Beaune (7e).
L'AFFAIRE PAGOT : Cette expérience professionnelle s’étant avérée décevante et peu rémunératrice, Gustave Pagot y renonce et devient receveur des recettes, autrement dit il gère une agence de recouvrement de dettes. Parmi ses clients se trouve Alexandre Lejeune, ancien photographe depuis qu’il a cédé en septembre 1872 son fonds de commerce de la rue de Choiseul. (1) Lejeune devait avoir un nombre impressionnant de créanciers que Pagot pendant quatre années se chargera de relancer. Au début tout se passe bien sauf que Pagot est très négligent, ne tient pas de livres, partant du principe "que sa tête était sa seule comptabilité" En novembre 1878 Lejeune et son épouse demandent, par voie de justice, à Pagot de rendre des comptes. Expertise, contre-expertise, en mai 1881, Pagot est condamné à payer à Madame Lejeune, qui est veuve depuis peu, la somme de 3 551 F. Se prétendant victime d’une erreur judiciaire, Pagot diffuse des pamphlets injurieux, fait un scandale lors d’une audience au tribunal où il n’est pas convoqué, ce qui lui vaut d’être interné 24 heures. Le 13 février 1883, il fait bien mieux, c’est carrément à la Chambre des députés qu’il dénonce Mme Lejeune et la justice. Nouvelle arrestation mais ce coup d’éclat a peut-être permis de débloquer la situation. Le 6 juin 1883, un traité de conciliation est signée entre Pagot et la veuve Lejeune. Celle-ci renonce au bénéfice du jugement de 1881 et s’engage à verser à Pagot une somme de 3 000 F plus une rente viagère annuelle de 600 F. Avec cet argent, Pagot, associé à son beau-frère, ouvre un commerce de papeterie. Assez vite, Pagot dénonce le traité de conciliation. Ce n’est plus 3 000 F qu’il lui faut mais 300 000 F. Evidemment, Mme Lejeune refuse. Le 29 décembre 1883, Pagot se rend chez maître Benoist-Lucy, avoué de Mme Lejeune et lui tire dessus avec son pistolet. L’avoué s’en sortira bien. Pagot est emprisonné. Il est jugé en juin 1884 par la cour d’assises de la Seine pour tentative d’assassinat. Bien qu’il y ait préméditation, les jurés seront cléments. A la surprise générale, ils acquitteront Pagot. (2)
Agent d’affaires, Gustave Jean Pagot est décédé le 12 avril 1887 à Paris (16e).
Sources :
(1) Marc Durand "De l’image fixe à l’image animée 1820-1910" Archives nationales (2015)
(2) Le procès Pagot a fait l’objet de nombreux articles dans la presse parisienne notamment dans "La Loi" du 13 juin 1884 et des jours suivants. Consultable en ligne Gallica - Rétronews