Héloïse PAVIE GEFFROY

(1879-1949)
Photographe d'atelier

Alençon Orne Fontenay-le-Cotme Vendée

Marie Eugénie Héloïse Geffroy est née le 6 octobre 1879 à Oudeuil, une commune de l’Oise où son père était charron et sa mère couturière. Le couple qui aura trois autres enfants déménagera à Blicourt (Oise) où ils sont recensés en avril 1891, excepté Héloïse. Leur fille aînée, qui n’a pas douze ans, ne vit plus avec ses parents. Quelques années plus tard, la jeune fille rencontre Alfred Pavie, photographe à Beauvais (Oise), un homme marié qui a treize ans de plus qu’elle. Leur liaison ne sera pas qu’une passade. Henriette Plessier Pavie, l’épouse légitime, quitte son mari et part avec leur fils vivre chez ses parents à Ansauvillers (Oise). En 1901, Alfred Pavie vit seul en 1901 au domicile conjugal 23, rue des Jacobins, en tout cas Héloïse Geffroy n’est pas recensée avec lui. En 1904, le couple adultère passe l’été à Mailly dans l’Aube. Le 15 juillet 1904, Alfred Pavie, prévenu d’entretien de concubine, et sa complice "la fille Geffroy" sont condamnés tous deux à 50 francs d’amende par le tribunal correctionnel d’Arcis-sur-Aube. (1) Le divorce du couple Pavie est prononcé le 16 mars 1905 aux torts et griefs du mari.

ALENCON : Peu après, Alfred Pavie et Héloïse Geffroy (qui est enceinte de sa fille aînée) quittent l’Oise et s’installent à Alençon (Orne). Le 15 juin 1905, ils prennent à bail un logement sis 17, rue Saint-Blaise et c’est à l’enseigne "Photographie Saint-Blaise" qu’Alfred Pavie opérera à Alençon. Il associe à ses travaux Hélène Geffroy qui ne deviendra Madame Alfred Pavie qu’après leur mariage le 1er août 1914. Entre temps, elle avait mis au monde quatre filles nées entre 1905 et 1913. En 1907, quand Alfred Pavie fait devant les adhérents de la Société photographique de l’Orne une démonstration avec des plaques autochromes, Héloïse est à ses côtés. (2) L’expérience qu’elle avait acquise lui sera fort utile quand en août 1914, quelques jours après leur mariage, le capitaine Alfred Pavie est mobilisé. Pendant son absence, c’est elle qui tiendra la "Photographie Saint-Blaise" avant que le fonds soit cédé à Georges Bonnet. (3) Le 15 mars 1917, bien qu’elle soit toujours domiciliée à Alençon, c’est à Dreux (Eure-et-Loir) qu’elle mettra au monde son cinquième enfant, un fils prénommé Roger.

FONTENAY-LE-COMTE : Après l’Armistice, Alfred et Héloïse Pavie ne reviendront pas à Alençon. Ils s’installent à Fontenay-le-Comte (Vendée). Le couple et leurs cinq enfants y sont recensés rue Saint-Jean en 1921. C’est là qu’Alfred Pavie meurt le 9 juin 1925 à l’âge de 59 ans. Désormais, les portraits faits dans l’atelier de la rue Saint-Jean seront signés Veuve Pavie. Ses filles Cécile et Suzanne travaillent avec elle (4) ; en 1931, c’est Roger, âgé de 14 ans, qui est apprenti dans l’atelier de sa mère. Quand il se marie à Lyon le 9 août 1941, Héloïse Pavie est toujours photographe à Fontenay-le-Comte. On ne sait à quelle date, elle a cessé son activité. Agée de 69 ans, Héloïse Geffroy, veuve Pavie, est décédée à Fontenay-le-Comte le 26 janvier 1949.

Source principale : « Images révélées – 150 ans de photographies aux Archives de l’Orne » (2007)

(1) RetroNews « La Tribune de l’Aube » du 17 juillet 1904.

(2) Curieusement, c’est Héloïse Geffroy -et non Alfred Pavie- qui le 20 février 1911 acquiert par acte sous seing privé l’atelier d’Auguste Lemarquand, photographe 13, place de la Halle-aux-Blés. Cette acquisition pose questions : Pourquoi Héloïse Geffroy, alors mère de trois enfants en bas âge, a-t-elle acheté ce fonds de commerce ? A-t-elle vraiment opéré dans cet atelier ?

(3) La présence de Georges Bonnet rue Saint-Blaise est attestée en 1917.

(4) Peu après le décès de son père, Suzanne Pavie fait paraître une annonce dans la revue professionnelle « Le Photographe » : « Jeune fille de photographe, orpheline depuis peu, demande retouche à domicile (films et clichés), travail très soigné. S’adresser à Mlle S. Pavie – 1, rue Saint-Jean Fontenay-le-Comte (Vendée) ».  Gallica « Le Photographe » du 20 août 1925.