Edouard PIERRE

(1873-1953)
Photographe d'atelier
5 photographies

Brest Finistère Rambouillet Yvelines

Fils d’un sergent fourrier de la Marine nationale, Edouard Joseph Pierre est né le 6 septembre 1873 à Lambézellec (Finistère). Quand il passe devant le conseil de révision en 1893, il est "agent vélociplédique". On ignore auprès de qui il s’est formé au métier de photographe. Il débute sa carrière en 1896 ou 1897 au 33, rue de Paris à Brest où il a repris la succursale du photographe vannetais Gaston Cardinal. C’est là qu’il est domicilié quand il épouse le 17 mai 1897 Marguerite Chevallier.

PHOTOGRAPHIE MODELE : Après avoir opéré une dizaine années 33, rue de Paris, Edouard Pierre investit au printemps 1907 le bel établissement qu’il a fait aménager au 12-14, rue de Paris. "La Dépêche de Brest", à laquelle Edouard Pierre collaborait en tant que photographe, ne tarit pas d’éloges sur cette "Photographie modèle" : "Une lacune vient d’être comblée à Brest, M. Pierre, le photographe brestois bien connu, vient d’installer dans son nouvel immeuble rue de Paris 12 et 14 un atelier de photographie qui est une pure merveille -le mot n’est pas trop fort..." Sous la conduite du photographe, le journaliste visite l’établissement modèle "qui peut dès maintenant et à juste titre, être considéré comme le premier non seulement à Brest, mais encore comme le mieux outillé de toute la région bretonne... La salle de pose principale mesure dix mètres de longueur sur six de large... des vitres de Saint-Gobain, fabriquées spécialement, laissent passer une jolie lumière tamisée, qu’un système de triples rideaux très ingénieusement disposé, permet de modifier avec facilité. .. la chambre noire principale peut être considérée comme le dernier mot du progrès dans la construction des appareils modernes de photographie..." Dans un atelier spécial, des opérateurs-retoucheurs dont l’un est lauréat de l’école impériale de photographie de Vienne, (1) font un véritable travail d’artiste. Edouard Pierre conduit son hôte au sous-sol "dans une très grande salle dallée, où une lumière verte diffusée permet tous les travaux préparatoires des papiers photographiques, un laboratoire moderne et très bien agencé." (2)

Le photographe qui avait été exempté de service militaire sera affecté de décembre 1915 à juillet 1917 dans une section d’infirmiers avant d’être réformé définitivement pour troubles cardiaques. Il travaillera encore deux ans à Brest. En octobre 1919, Edouard Pierre, ex-photographe à Brest, invite ses clients à lui écrire 3, square Delambre à Paris (3). C’est le tribunal civil de la Seine qui prononcera son divorce en juillet 1925.

RAMBOUILLET : En 1936, Edouard Pierre, qui vit seul, est recensé rue Nationale à Rambouillet (Yvelines) où il a pu succéder à Carlos Leprêtre. 

Un photographe non identifié continuera d’exercer à Brest sous le nom de Pierre. 

Sources :

(1) Cependant, dans "La Dépêche de Brest" du 4 septembre 1914, le photographe publie un démenti : "Pour couper court aux bruits intéressés, paraît-il, qui circulent M. Pierre, photographe à Brest, informe le public qu’il n’occupe chez lui ni Allemand, ni Autrichien et n’en a d’ailleurs jamais occupé".

(2) "La Dépêche de Brest" du 11 mai 1907.

(3) "La Dépêche de Brest" du 16 octobre 1919.

La collection de ce journal a été mise en ligne dans le cadre d’un partenariat entre Brest Métropole Océane, la Ville de Brest et "Le Télégramme de Brest".