Stanislas RATEL

1824-1904
Ingénieur et daguerréotypiste amateur.

Indre-et-Loire Tours

Dès l'âge de seize ans, Stanislas Ratel s'intéresse au daguerréotype. Son nom est associé à  celui de Charles Marie Choiselat (1815-1858) dont il épousera la soeur en 1849. En septembre 1841, ils font plusieurs daguerréotypes du Tréport. Dans son étude sur « Choiselat et Ratel : une décennie de daguerréotypie », Quentin Bajac juge que les années 1842-1846 correspondent à  la période de plus forte activité photographique des deux hommes. A l'automne 1845, ils partent en voyage dans le sud de la France où ils réalisent plusieurs chefs d'oeuvres : vue panoramique de la ville de Die formée de trois daguerréotypes, vue panoramique de la rade de Toulon avec cinq daguerréotypes juxtaposés, arène de Nimes La plupart sont aujourd'hui conservés au musé d'Orsay.

En 1846, Stanislas Ratel sort de l'Ecole des Mines avec un diplôme d'ingénieur. Entré à  la Compagnie de chemin de fer Paris-Orléans, il s'installe à  Tours en 1848. Un daguerréotype demi-plaque daté d'août 1849, représentant l'intérieur de la gare de Tours a été vendu 130 000 euros lors de la dispersion de la collection Pierre Marc Richard le 8 juin 2011.

1849, marque la fin de la collaboration entre Choiselat et son beau-frère. Ni l'un, ni l'autre ne pratiqueront la photographie. A Tours, Ratel va se consacrer à  sa nouvelle passion, l'archéologie. Catholique pratiquant, membre de la Société archéologique de Touraine, il se fixe pour but de mettre au jour les restes du tombeau de Saint-Martin et de reconstruire une basilique à  l'emplacement de l'ancienne dont il ne restait que deux tours. Avec son beau-frère, le peintre Emile Lafon, conservateur au musée des beaux arts, il sera l'un des ardents défenseurs de ce projet que la municipalité de l'époque combat et qui, telle l'affaire Dreyfus, divise profondément les Tourangeaux. En définitive, c'est un projet moins ambitieux que celui dont rêvait Ratel qui sera réalisé. Å’uvre de l'architecte Victor Laloux, la nouvelle basilique est inaugurée en 1890 avec dans sa crypte le tombeau de Saint-Martin dont les restes avaient été retrouvés trente ans plus tôt par Ratel et ses amis.

Lors de la guerre avec la Prusse, beaucoup d'ouvrages d'art des lignes de chemin de fer avaient été endommagés. A l'initiative de Stanislas Ratel, la compagnie des chemins de fer de Paris-Orléans fit réaliser un album de ces ponts dont l'ingénieur supervisa la réparation. C'est Gabriel Blaise (voir sa fiche), un photographe que Ratel connaissait et qui avait fait son portrait, qui fut chargé de réaliser cet album.

Ratel ne prit sa retraite qu'en 1894 après quarante-six années passées comme ingénieur au PO.

Sources :

- Bajac Quentin. Choiselat et Ratel : une décennie de daguerréotypie. (Revue de l'Art n°141 à septembre 2003)

- Stanislas Ratel. Avant garde de la photographie. Son oeuvre. Sa vie. Exposition réalisée par Emmanuel et Elisabeth Boëlle Mortagne-au-Perche (1998).

- Le daguerréotype français. Un objet photographique. Catalogue de l'exposition présentée en 2003 au musée d'Orsay