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Elisabeth RODANET
(1810-?)
Daguerréotypiste puis photographe
Bordeaux Gironde Rochefort-sur-Mer Charente-Maritime
Elisabeth Saumon est née le 28 janvier 1810 à Nantes (Loire-Atlantique) fille d’une lingère et d’un père inconnu. Le 3 juillet 1834, modiste, âgée de 24 ans, elle épouse à Paris Hilaire Julien Rodanet (1810-1884), horloger (1) né à Rochefort (Charente-Maritime). C’est là que naîtront les huit enfants du couple dont trois atteindront l’âge adulte. Le benjamin voit le jour le 11 juin 1847 mais décèdera à l’âge de deux ans le 22 juin 1849. Sur son acte de décès, Elisabeth Rodanet est qualifiée de propriétaire. Pourtant, cela faisait plus d’un an qu’elle était daguerréotypiste.
ROCHEFORT : Le 12 janvier 1848, on peut lire dans "Les Tablettes" des Deux Charentes" (2) un entrefilet par lequel Mme H. Rodanet informe les Rochefortais qu’elle fait des portraits au daguerréotype Grande rue du faubourg, 17 là où son mari Hilaire Rodanet fabrique des horloges et des montres. Il en fait la publicité dans la presse locale jusqu’au début de l’année 1852. Ensuite, les Rodanet s’installent à Bordeaux (Gironde).
BORDEAUX : Dans son atelier bordelais situé 59, Fossés de l’Intendance (3) Elisabeth Rodanet n’a pratiqué le daguerréotype que trois ans tout au plus. (4) En 1856, elle est de nouveau domiciliée à Rochefort.
ROCHEFORT : En octobre 1856, la ville de La Rochelle organise une exposition des produits de l’industrie et des arts industriels. Mme Rodanet, photographe à Rochefort, obtient une médaille de bronze. (5) Trois ans plus tard, en 1859, elle participe à la troisième exposition de la Société française de photographie pour laquelle elle a sélectionné trois portraits et une reproduction de gravure.(6) On ignore à quelle date précise Elisabeth Rodanet a mis fin à sa carrière de photographe professionnelle. Sur l’acte de mariage d’Augustine Rodanet, le 26 août 1865, l’officier d’état civil précise que le père de la future est fabricant d’horloges mais rien sur la mère.
La date et le lieu du décès d’Elisabeth Rodanet ne sont pas connus. Son époux était veuf quand il est décédé en 1884.
Sources :
(1) Après avoir fait son apprentissage chez un horloger d’Angoulême, Hilaire Julien Rodanet, qui n’avait que 16 ans, s’installe à Paris. Il y fait la rencontre du chronométrier autrichien Joseph Thaddeus Winnerl (1799-1886) avec lequel il va travailler jusqu’à son retour à Rochefort. Il y est domicilié en juin 1837 quand naît son fils aîné Auguste Hilaire Rodanet (1837-1907), qui sera lui aussi un grand horloger et un concepteur de chronomètres de marine. (Source : "Le Point").
(2) Gallica - "Les Tablettes des Deux Charentes" du 12 janvier 1848. C’est le premier numéro consultable en ligne sur Gallica. Pour connaître la date précise à laquelle Mme Rodanet a commencé à exercer le métier de daguerréotypeuse, il faudrait consulter la collection des années antérieures conservée à la médiathèque municipale de Rochefort.
(3) Voignier Jean-Marie "Répertoire des photographes de France au XIXe siècle" (1993)
(4) Dans son livre "Photographes en Gironde", Pierre Bardou ne cite pas Mme Rodanet. Il est vrai que dans l’annuaire départemental, les daguerréotypeurs et photographes ne sont mentionnés qu’à partir de 1858. On notera que Mme Rodanet n’a pas été la seule femme à pratiquer le daguerréotype à Bordeaux. Dans son livre, Pierre Barou reproduit des étiquettes collées au dos de daguerréotypes de Mlle Verdier et de M. et Mme Barberon.
(5) Gallica - "L’Echo rochelais" du 1er octobre 1856.
(6) Le catalogue de la troisième exposition de la Société française de photographie organisée du 15 avril au 1er juillet 1859 au Palais des Champs-Elysées est en ligne sur le site de la Société française de photographie. La photographe de Rochefort-sur-Mer eut le privilège d’y être mentionnée deux fois : page 11 sous le nom de Bodanet et page 55 sous celui de Rodanet.