Camille SAIN

(1803-1869)
Daguerréotypeur et photographe

Vienne Isère

Fils d’un médecin, Jean-Baptiste Camille Sain est né le 29 janvier 1803 à Vienne (Isère). Après des études de dessin à l’école de Vienne, il devient dessinateur dans des fabriques de soieries de Lyon et Saint-Etienne. En 1830, il est nommé directeur de l’école de dessin de sa ville natale. Attiré par le théâtre, il se lance dans une carrière d’acteur avec assez de succès pour être nommé directeur du théâtre de Perpignan. Malgré cela, il doit renoncer aux planches et reprendre le dessin où ses capacités étaient plus avérées. Sain, pour ses contemporains, était un aquarelliste et caricaturiste de mérite. Après être allé de ville en ville faire des portraits, il revient à Vienne. Dans ses pérégrinations professionnelles, il avait nécessairement croisé des daguerréotypeurs qui faisaient aux portraitistes une sérieuse concurrence. Après en avoir apprivoisé la technique, Camille Sain ouvre un atelier dans sa ville natale. On peut lire dans "Le Moniteur viennois" du 7 juillet 1854 que "Monsieur Camille Sain, le peintre de goût et de talent, si connu à Vienne, a eu l’heureuse idée de monter dans son jardin, chemin de Vimaine, un appareil complet pour opérer avec le daguerréotype. Ceux qui voudront des portraits soignés, des groupes de famille, etc peuvent donc se confier dès aujourd’hui à l’habileté de M. Camille Sain, qui s’est occupé depuis longtemps du daguerréotype dans des villes importantes où se productions ont obtenu le plus grand succès..." En 1854, le daguerréotype est sur le déclin, peu à peu supplanté par la photographie dont Camille Sain vante les qualités dans "Le Moniteur viennois" du 7 octobre 1859 : "Beaucoup de personnes ignorent l’immense avantage de la photographie sur papier qui permet de reproduire son image en autant d’exemplaires qu’on le désire. Ainsi, celui qui a le bonheur de posséder une nombreuse famille, avec six secondes de pose, peut envoyer son image à tous ses parents..." L’activité de photographe de Camille Sain qui opérait cours du théâtre "dans un appartement bien chauffé" est attestée au moins jusqu’au début de l’année 1862. Il est décédé à Vienne le 19 janvier 1869. Dans le long article nécrologique publié dans "Le Moniteur viennois" du 22 janvier 1869, il n’est nullement question de son activité de photographe. Aux yeux de ses contemporains, photographier ses clients n’était pas un travail d’artiste.


Source : L'Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (Arald) a mis en ligne les collections de journaux du XIXe siècle publiés à Vienne. Cette notice lui doit beaucoup.
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