Elie de SAUVERZAC

(1853-1934)
Photographe d'atelier
9 photographies

Le Mans Sarthe Saint-Lô Manche

Pierre Marie Elie Sauverzac est né le 14 octobre 1853 au Cheylard, une petite commune de l’Ardèche où son père, Jacques Hély Sauverzac (1831-1893) était pharmacien.  Il sera ensuite sculpteur sur bois à Lyon puis photographe. Ayant rajouté une particule à son patronyme, il signera ses portraits E. de Sauverzac. Il aurait débuté sa carrière à Romans-sur-Isère (Drôme). Il la prolongera à Saint-Lô (Manche) puis au Havre (Seine-Maritime). Elie, son fils aîné et ses quatre frères et soeurs seront aussi photographes.

SAINT-LO : En août 1879, après avoir passé quatre ans sous les drapeaux, il rejoint ses parents à Saint-Lô où il travaillera avec son père.  Les portraits faits dans la préfecture de la Manche porteront la  signature de Sauverzac & Fils. Bien que leur carrière manchoise soit peu documentée, il semble que les Sauverzac soient restés à Saint-Lô une dizaine d’années. En tout cas, ils avaient quitté la ville avant le mariage de leur fils aîné. Agé de 35 ans, Elie de Sauverzac épouse le 3 septembre 1889 à Saint-Erblon (Ille-et-Vilaine) Félicité Cyprienne Simon, fille d’un chef de chantier. Le futur époux et ses parents sont alors domiciliés à Domfront (Orne) « sur la place du Champ de foire », un lieu où stationnaient souvent les photographes ambulants. Etait-ce le cas des Sauverzac ?

LE MANS : Selon son registre matricule, Elie de Sauverzac s’installe au Mans en octobre 1890. En 1891, lui et son épouse sont domiciliés 58, rue Basse. Après, ils déménagent 26, avenue Thiers où Elie de Sauverzac placera son atelier à l’enseigne « Photographie de l’Avenir ». (1) Avant 1906, il le transfère au  30 avenue Thiers. Sur la carte postale ci-dessous, Elie de Sauverzac a reproduit le portique d’entrée de son atelier ; document un peu trompeur puisque les clients après avoir franchi l’entrée devaient traverser une cour pour arriver à une maison de ville toute simple composée d’une salle d’attente avec au premier l’atelier de pose et les labos. (2) Cette entrée majestueuse ne vise pas qu’à épater les badauds, c’est aussi le moyen pour le photographe d’afficher une incontestable aisance matérielle. Au Mans, Elie de Sauverzac ne se contente pas de faire des portraits d’atelier, il vend du matériel photographique dans son magasin et fait des reportages dont l’un à la clinique chirurgicale des Marianites où il photographie notamment les salles d’opération. (3)  Les 26 et 27 juin 1906, dix-sept ans avant les premiers 24 heures du Mans, l’Automobile-Club de France organise son premier Grand Prix automobile sur le circuit de la Sarthe. Elie de Sauverzac est sur place. De son reportage, il tirera une série de cartes postales. Est-ce d’avoir vu des bolides passés devant lui à plus de 100 à l’heure qui donnera l’envie au photographe de s’acheter sa première De Dion Bouton ? Peut-être. Il en possédera plusieurs. Plus tard, il transportera dans son automobile tout son matériel quand il se rendra en reportage sur le circuit des 24 heures du Mans.

Elie de Sauverzac a été actif jusqu’à son décès le 22 septembre 1934 à l’âge de 80 ans. C’est Henri Béroul qui lui succédera avenue Thiers.

Sources :

(1)    C’est au 26, avenue Thiers que naîtront les deux enfants du photographe : Pierre, le 1er mars 1898 qui mourra en bas âge ; Annette, le 26 mars 1900. En 1920, elle épousera son cousin Rodolphe de Sauverzac.

(2)    Joël Béroul « Les 24 heures du Mans, les années légendaires (années 50-80) » Editions Ouest-France (2018)

(3)    8 cartes postales de cette clinique sont affichées sur le site des Archives départementales de la Sarthe.