Gabrielle SIGUIER (Abel & Patureau)

(1877-1934)
Photographe d'atelier

Bourges Cher Montbéliard Doubs

Enfant naturel, Marie Gabrielle est née le 30 mars 1877 à Paris ; son père, Philippe Abel Siguier dit Abel, photographe, attendra trois jours pour venir déclarer la naissance de sa fille à la mairie du 5e arrondissement. Onze ans plus tard, le 27 février 1888, il épouse Marie Alphonsine Durand (1854- ?) sans profession. Le couple, qui n’aura pas d’autre enfant, légitime leur fille.  Sur l’acte de mariage, Philippe Abel et son épouse sont domiciliés 101, rue Monge à Paris alors que le couple et leur fille étaient déjà recensés à Tours (Indre-et-Loire) en 1881.

TOURS : Abel, ouvrier photographe, travaille dans l’atelier d’Ambroise Duval, sis 76, rue Royale avec entrée au 1, rue de la Préfecture. Quand Ambroise Duval quitte Tours (avant septembre 1884), il cède son atelier à Abel qui en était déjà le gérant. Photographe moyen mais commerçant avisé, Abel sera actif à Tours jusqu’à la fin de l’année 1892, date à laquelle il se sépare de sa femme et part à Bourges (Cher).  Le couple ne divorcera que neuf ans plus tard, en mars 1902. Pendant toute leur séparation Marie Durand-Siguier gèrera l’atelier tourangeau et signera ses portraits M. Abel.

BOURGES : Quand ses parents se séparent Gabrielle Siguier est âgée de 15 ans. Il semble qu’elle ait suivi son père qui avait repris l’atelier de Poupat 1, place Jacques-Cœur à Bourges. C’est là que la jeune fille commence à faire son apprentissage de photographe même si sur son acte de mariage, elle est, comme tant d’autres femmes, réputée n’exercer aucune profession. Le 21 septembre 1898, Gabrielle Siguier épouse Gustave Patureau (1874-1904) qui est employé dans l’atelier d’Emile Thevenon, photographe à Cosne-sur-Loire (Nièvre). Gustave Patureau s’installe à Bourges et devient l’associé de son beau-père. Pendant six ans, les deux hommes opèrent ensemble à l’enseigne Abel & Patureau. Mais rien n’empêchait Gabrielle Siguier-Patureau, dont le premier enfant ne naîtra que six ans après son mariage, de travailler avec son père et son mari, notamment pour les portraits d’enfants que beaucoup d’hommes n’aimaient pas trop faire.  Le 2 février 1904 Gustave Patureau décède à l’âge de 29 ans alors que sa femme est enceinte. Leur fille Paulette voit le jour le 3 juin 1904. Le lendemain Philippe Abel accompagné d’Armand Prunier, qui de toute évidence était son employé, viennent à la mairie de Bourges déclarer sa naissance.

MONTBELIARD :  Au printemps 1906, Gabrielle Siguier est domiciliée 16, rue Viette à Montbéliard (Doubs) où elle vit avec Armand Prunier, photographe.  (1)  Curieusement, Prunier est recensé sous le nom de Patureau Armand. De plus les portraits que lui ou sa femme font à Montbéliard sont signés G. Patureau et non Prunier.  Le couple régularise son union par un mariage célébré le 20 décembre 1906.  Ensuite, ils reviennent à Bourges.

BOURGES : Daniel Prunier, fils unique d’Armand et de Gabrielle, est né place Jacques-Coeur le 4 décembre 1909. En 1911, Philippe Abel et Armand Prunier sont tous les deux photographes patrons place Jacques-Coeur.  Cependant, à notre connaissance, aucun portrait fait à Bourges ne sera signé Abel & Prunier En 1921, Philippe Abel vit toujours place Jacques Cœur mais n’est plus en activité,  Armand et Gabrielle Prunier dirigent l’atelier où travaillent deux employés,  Joseph et Félicie Guihard. Le couple Prunier a été actif à Bourges au moins jusqu’au mariage le 24 janvier 1928 de leur fils Daniel, photographe lui aussi.

COSNE-SUR-LOIRE : Après avoir cessé leur activité, les Prunier s’installent à Cosne-sur-Loire là où Gustave Patureau avait été employé photographe trente ans plus tôt. En 1931, le couple est recensé rue des Frères-Gambon ;  Armand Prunier est alors représentant de commerce.  Agée de 57 ans, Gabrielle Siguier, épouse Prunier est décédée à Cosne-sur-Loire en août 1934. La date et le lieu du décès de son deuxième mari ne sont pas connus.

Note :

(1) On relèvera que Gustave Patureau, quand il a épousé Gabrielle Siguier en 1898 était employé dans l’atelier d’Emile Thevenon à Cosne-sur-Loire. Le frère aîné d’Emile, Charles Joseph Thevenon (1848-1902) dit Thevenon-Sagot, a été photographe pendant une vingtaine d’années à Montbéliard où il est décédé en 1902. Il semble qu’Armand et Gabrielle Prunier ne se soient pas installés à Montbéliard par hasard.