Arsène SIMON

(1854-1941)
Photographe d'atelier
2 photographies

Belhomert-Guéhouville Eure-et-Loir Vincennes Val-de-Marne

Sous le nom de Dubois, Arsène Virgile Simon a été photographe à Vincennes (Val-de-Marne) puis à Belhomert-Guéhouville (Eure-et-Loir) au début du XXe siècle.

Il est né le 1er décembre 1854 à La Rivière-Saint-Sauveur (Calvados) où son père était charron. (1)  Par la suite, celui-ci sera entrepreneur puis cafetier à Trouville.  Arsène, son fils, est agent des bateaux à vapeur quand il épouse le 22 novembre 1875 Victorine Virginie Cabieu (1852-1933), fille d’un menuisier de Trouville. C’est à Deauville (Calvados) où Arsène travaille que naîtra en 1878 un garçon (mort en bas âge) puis l’année suivante une fille. Le troisième enfant du couple verra le jour le 7 mars 1881 au Havre (Seine-Maritime). Arsène Simon est alors rédacteur maritime au journal "Le Havre". Un poste qu’il n’occupera pas longtemps. En novembre 1883, à la naissance de son quatrième enfant, il est marchand de meubles à Trouville. Sans grand succès. Le 28 février 1885, il est déclaré en faillite puis la faillite est qualifiée de banqueroute. Le 15 décembre 1886, le tribunal correctionnel de Pont-l’Evêque le condamne à quarante jours de prison pour banqueroute simple ; une peine qui, en appel, sera portée à quatre mois de détention. (2) Au XIXe siècle, un commerçant condamné pour banqueroute dans une ville de 6 000 habitants était un lépreux. Les Simon doivent fuir Trouville.  Vers quelle destination ? Sans doute Paris ou sa banlieue, là où Arsène Simon était un parfait inconnu. (3)

VINCENNES : Quinze ans après avoir quitté la Normandie, Arsène Simon est photographe à Vincennes sous le nom de Dubois. En 1901, il est domicilié 50, rue de la Prévoyance où il vit avec son épouse et leurs quatre enfants.

BELHOUMERT-GUEHOUVILLE : Toujours sous le nom de Dubois, le photographe est recensé à Belhoumert-Guéhouville en 1906 et 1911. Faire des portraits dans un village de 535 habitants, était un choix déconcertant d’autant que Simon n’était pas venu seul : il employait un ouvrier retoucheur Gustave Scelles, un Normand natif de Lisieux, qui était logé et nourri mais qu’il fallait payer. Ce ne sont pas les portraits faits sur place qui auraient pu maintenir à flot une entreprise si fragile. Comme beaucoup de photographes ruraux, Arsène Simon -alias Dubois- vendait ses clichés aux éditeurs de cartes postales.  On lui doit des séries sur le carnaval de Senonches le 10 mars 1907 ; une fête d’aviation à La Loupe en 1913 ; Paul Deschanel (député d’Eure-et-Loir et futur président de la République) et ses électeurs en 1914 mais aussi sur les chasses à courre dont il était le photographe attitré. (4) On ne sait quand Arsène Dubois a quitté Belhomert où il n’est plus recensé en 1921. (5)

Virginie Cabieu, épouse Simon est décédée en 1933 à Ouistreham (Calvados) où son mari était interprète.  Arsène Virgile Simon est mort à Caen le 28 mars 1941.

Sources :

(1) Geneanet – généalogie de Didier Jourdan.

(2) Normannia – « Le Journal de Honfleur » des 28 février 1885 ; 18 décembre 1886 et 2 mars 1887.

(3) Le 15 mars 1906, quand leur fille Berthe, journalière, épouse son compagnon à la mairie de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Arsène Simon et son épouse sont domiciliés à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis). Un an et demi plus tard, ils vivent au 6, rue Charcot à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) quand leur fils Charles, serrurier, se marie à Paris le 11 juillet 1907. Et quand Henri Simon, cocher, épouse le 15 décembre 1908 à Dreux (Eure-et-Loir) Mathilde Grandjean, journalière, qu’il avait connue dans les Vosges où il faisait son service militaire, ses parents sont censés être domiciliés 98, rue de Montreuil à Paris.  Or, en 1906 et 1911, le couple Simon était recensé -sous le nom de Dubois- à Belhomert. C’est là qu’est décédée le 20 avril 1907 Adelle Virginie Floquet veuve Simon, la mère du photographe.

(4) Yves Lebrec & Bernard Choque « « Le premier siècle de la photographie en Eure-et-Loir : Dictionnaire des photographes euréliens (1839-1939).

(5) Auguste Gustave Scelles, l’ouvrier retoucheur du photographe, est décédé à Belhomert le 5 mai 1917. Il serait surprenant qu’il soit resté dans le village si son patron l’avait quitté.