A. THIBAULT

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"Montreur de daguerréotype"

Nîmes Gard

Début avril 1840, A. Thibault, professeur de mathématiques et de physique, domicilié 14, rue Pierre-Sarrazin à Paris (6e) arrive à Nîmes (Gard) pour faire dans cette ville les premières démonstrations de daguerréotype.(1) Elles ont lieu les 6 et 7 avril dans la salle du Foyer du Théâtre. Thibault utilise un "Daguerréotype simplifié" de son cru qu’il présente ainsi "appareil réduit au cinquième des instruments qui produisent des dessins de même grandeur et de même perfection. Cet appareil simplifié présente, en outre, beaucoup d’autres avantages". mais il ne précise pas lesquels. "La Gazette du Bas-Languedoc" du 9 avril rend compte de ces séances : "Après avoir montré en détail quelques vues extérieures levées dans diverses localités et notamment la façade de notre théâtre prise du magasin Duroni, M. Thibaut a exécuté, séance tenante, plusieurs plans de la Maison-Carrée exécutés du grand balcon du foyer. Ce nous a le plus frappés dans ces différentes épreuves qui, malgré l’incertitude du temps, ont été couronnées de succès, c’est le fini des détails joint à la tranquillité des masses, la correction des lignes, la précision des formes et les tons chaux (sic) du monument qui se sont reflétés dans la copie". Thibault "pour répondre au désir d’un grand nombre de personnes" rajoutera deux séances les 13 et 18 avril. En juin 1840, Thibault revient dans le Gard mais ce n’est plus le daguerréotype qu’il entend faire découvrir aux Nîmois mais le microscope solaire au rythme de deux séances par jour. Prix d’entrée : 50 centimes. Thibault en profite pour vanter les mérites de son Horomètre ou "quadran (sic) solaire de Portefeuille donnant l’heure sans orientation, avec précision de 3 à 4 minutes indiquant l’instant du lever et du coucher." (2) Une invention qu’il avait omis de faire breveter.

On ne sait rien d’autre sur ce "montreur de daguerréotype"(3) qui, semble-t-il, ne s’est déplacé qu’à Nîmes.

Sources :

(1) Les premières séances de daguerréotype à Nimes ont bien évidemment fait l’objet d’articles dans la presse locale : "Le Courrier du Gard" du 3 avril 1840 ; "La Gazette du Bas-Languedoc" des 9 et 16 avril 1840. Ces deux titres sont consultables en ligne sur Ressources - Patrimoines en Occitanie.

(2) - "Le Courrier du Gard" du 26 juin 1840 ; - "La Gazette du Bas-Languedoc" des 7, 11 et 28 juin et des  9 et 19 juillet 1840. Voir supra.

(3) Expression de Sylvain Morand dans son étude sur "Le daguerréotype en province - une histoire sans fin" in "Le daguerréotype français. Un objet photographique" Catalogue de l’exposition présenté au Musée d’Orsay (2003-2004).