THIERY

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Daguerréotypiste puis photographe
2 photographies

Paris

La Bibliothèque nationale de France conserve un beau portrait au daguerréotype colorisé d’une femme, avec au verso une étiquette qui nous apprend qu’il a été fait par Thiéry dans son atelier « Place de la Bastille à l’entrée du Faubourg Saint-Antoine. – Maison de la Belle Fermière n° ? ». (1) Une étiquette presque identique (2) se trouve au dos de deux portraits au daguerréotype :
- celui d’une grosse dame, conservé dans les collections du musée d’Orsay. (3)
- celui de deux petites filles, Louise et Léonie Lemoine, en vente sur ebay en juin 2024.
Par ailleurs, Thiéry, artiste-professeur qui faisait des « portraits sur plaques et sur papier » dans son atelier 99, boulevard Beaumarchais, a signé le portrait de François Bien Aimé Ribet (4).

On rapprochera cet artiste du Thiéry qui, au début des années 1860, a été photographe 7 Faubourg Saint-Antoine près la Place de la Bastille puis, s’il s’agit du même, 122, rue Saint-Antoine près l’église Saint-Paul.

Ce ou ces Thiéry ne sont pas identifiés. On notera toutefois que Louis Auguste Thiéry, domicilié 9, rue du Four Saint-Germain (5) était photographe en juin 1856. Fils de Jean-Louis Thiéry, artiste dramatique, Louis Auguste est né le 21 juillet 1831 à Pontoise (Val-d’Oise). Il est commis en nouveautés à Paris quand il épouse le 10 mai 1853 Marie Anne Adélaïde Girard, brodeuse. Sur l’acte de naissance reconstitué de sa fille Céline Fanny le 17 mai 1855 la profession de Louis Auguste Thiéry n’est pas précisée mais il est photographe quand sa fille cadette, Blanche caroline, voit le jour le 2 juin 1856. Agé de 29 ans, Louis Auguste Thiéry est mort le 8 février 1861 à son domicile 9, rue du Four. A cette date, il n’était plus photographe mais employé. Qu’un commis de nouveautés soit devenu artiste professeur en daguerréotype n’est pas impossible. En revanche, qu’il ait travaillé sur la rive droite alors qu’il demeurait rive gauche interroge. A cette époque, la majeure partie des professionnels habitaient près de leur atelier.

Note et sources :
(1) Ce portrait, qui est probablement celui d’une habitante du faubourg Saint-Antoine, a été exposé au musée Carnavalet en 1989. (« Paris et le daguerréotype – catalogue de l’exposition pages 195 et 258).
(2) La mention « Maison de la Belle Fermière » a été supprimée. L’adresse est « à l’entrée du Faubourg Saint-Antoine n°7 ».
(3) https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/grosse-dame-26619
(4) Ce portrait de François Bien Aimé Ribet (1802-1876) est dans une collection privée.
(5) Aujourd’hui rue du Four dans le 6e arrondissement.