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Léon VALERY
(1897-1952)
Photographe d'atelier
3 photographies
Léon Bernard Valéry est né le 9 février 1897 à Paris (1er). Il est le fils de Jean-Baptiste -dit Emile- Valéry, photographe. Depuis 1890, celui-ci exerçait dans un atelier, fondé en 1855, situé au 4e étage du 49, rue de Rivoli. Formé par son père, Léon sera aussi photographe. Mobilisé l’année de ses 20 ans, il participe aux combats très durs sur l’Escaut qui précèdent l’Armistice. En mars 1919, il est affecté à une escadre de photographie aérienne dont il rapportera des documents saisissants.
PARIS : Démobilisé en septembre 1919, il retrouve l’atelier de la rue de Rivoli. Quand il se marie le 20 février 1928, ses parents lui apportent en dot le fonds de commerce qui sera estimé 25 000 francs. Léon Valéry n’y travaillera que deux ans. Craignant que sa clientèle répugne de plus en plus à monter les quatre étages, il vend l’atelier à une dame Kemarsky.
PITHIVIERS : En 1931, il s’installe 18, place du Martroi à Pithiviers (Loiret). A partir du 1er mai , il exploite le fonds que lui a cédé Auguste Venel, ancien élève de l’Ecole des beaux-arts de Paris, qui avait fait aménager un atelier de pose dans la cour intérieure. Nouveau venu dans la sous-préfecture du Loiret, Léon Valéry ne se contente pas de faire des portraits, il propose aux photographes amateurs le matériel dont ils ont besoin : appareils pliants 4x6, 6x9 et 6,5x11, les pellicules et le traitement dans son laboratoire. C’est une activité faible au départ qui va se développer rapidement dans les années trente. Tous les portraits que Léon Valéry fait dans son atelier sont numérotés et répertoriés dans des registres. Ces répertoires ainsi que les plaques et les diapos ont été déposés aux archives municipales de Pithiviers qui en assurent la conservation.
L’OCCUPATION. En 1940, l’armée allemande pille le laboratoire de Léon Valéry lequel, pendant toute l’Occupation, doit se débrouiller pour trouver le matériel (plaque, papier photo) dont il a besoin pour exercer son métier. Son fils se souvient qu’il partait à Paris les valises chargées de victuailles qu’il échangeait contre des boîtes de films. A Pithiviers, l’armée française avait aménagé en 1939 un camp destiné aux prisonniers allemands. Après la Débacle, ce sont des soldats français qui y furent détenus.(1) Les commerçants et les agriculteurs de Pithiviers avaient le droit, moyennant 100 francs, prendre à leur service un prisonnier. C’est ainsi que Robert Brusson, typographe de métier logé chez les Valéry, fabriqua de fausses cartes d’identité avec des photos faites dans l’atelier du photographe.
Après la guerre Léon Valéry fait équipé son atelier de la lumière électrique. Il décède le 4 août 1952. Son fils, Bernard Valéry, qui vient de finir ses études à l’Ecole Vaugirard-Louis-Lumière, lui succède.
Sources : - Cette notice doit tout à Bernard Valéry, fils de Léon. Il est l’auteur de "Jours de peine. Jours d’espoir - Chronique du pays entre Beauce et Gâtinais pendant la Deuxième guerre mondiale".
(1) En 1941, le régime de Vichy transforme le camp de prisonniers en camp de transit pour les Juifs arrêtés lors des rafles à Paris. En 1942, six convois partent de la gare de Pithiviers pour le camp d’extermination d’Auschwitz. Très peu de déportés revinrent en France.