Philippe ABEL

(1838-1929)
Photographe d'atelier
36 photographies

Bourges Cher Tours Indre-et-Loire

Fils d’un menuisier, Philippe Abel Siguier est né le 11 mai 1838 à Castres (Tarn). On ne sait rien de son activité professionnelle avant qu’il devienne photographe sous le nom d’Abel.

PARIS : Le 30 mars 1877, Marie Durand, âgée de 23 ans met au monde à son domicile 101, rue Monge une fille prénommée Marie-Gabrielle. Philippe Abel (sic) photographe, se rend à la mairie du 5e arrondissement déclarer la naissance de sa fille. (1) A cette date, bien qu’âgé de 37 ans, Philippe Siguier est toujours employé photographe. Il le sera encore à Tours (Indre-et-Loire) pendant plusieurs années.

TOURS : En 1878, Abel commence à travailler pour Ambroise Duval, photographe à Tours. Depuis 1872, son atelier était situé 76, rue Royale, la principale artère commerçante de la ville. D’abord opérateur et retoucheur, Abel devient le gérant de la Maison Duval. En 1884, Ambroise Duval, sexagénaire et désireux de prendre sa retraite, vend son fonds de commerce à Philippe Abel. Celui-ci en informe les Tourangeaux par voie de presse : « M. Abel, depuis SIX ANS opérateur-retoucheur et Gérant de la Photographie Duval a l’honneur d’informer ses fidèles clients qu’il n’y a rien de changé dans la maison, si ce n’est qu’il en est devenu propriétaire. On trouvera donc toujours à la Photographie Duval les mêmes figures, les mêmes personnes et surtout les mêmes habitudes de complaisance qu’on était habitué d’y trouver jusqu’à ce jour. M. Abel, que l’on prenait ordinairement pour M. Duval, aura toujours l’extrême patience qu’on lui connaît depuis SIX ANS pour les bébés les plus jeunes et les plus difficiles. Il prévient en même temps le public que n’ayant à supporter aucun frais de magasin pour montre (2), étalage et éclairage, il peut donner ses photographies bien meilleur marché que partout ailleurs tout en livrant un travail très soigné et reconnu supérieur… » (3). Abel opèrera rue Royale à Tours jusqu'à l’été 1892, date à laquelle il se sépare de sa femme. Elle gère le fonds dont Abel reste propriétaire. (4)

BOURGES : En septembre 1892, il s'installe place Jacques-Coeur où il succède à Charles Poupat. Le 21 septembre 1898, sa fille unique, Marie-Gabrielle Siguier épouse Gustave Patureau (1874-1904) avec lequel il constitue une société. L'atelier de la place Jacques-Coeur est exploité sous la raison sociale Abel & Patureau jusqu'au décès de ce dernier. En 1906, Marie-Gabrielle Siguier épouse en secondes noces Armand Edouard Prunier qui reprend le fonds de son beau-père.
Agé de 86 ans, Philippe Abel Siguier meurt à Bourges le 13 janvier 1924.

Notes et sources :
(1) Gabrielle Durand est légitimée par ses parents qui se marient le 28 avril 1888 à la mairie du 18e arrondissement à Paris. Bien que vivant tous les deux à Tours depuis dix ans, ils s’étaient faits domiciliés 8, rue de Chartres.
(2) Au XIXe siècle, la plupart des photographes opéraient dans les étages et n’avaient pas de vitrine au rez-de-chaussée. Ils exposaient leurs plus beaux portraits dans des boîtes vitrées, les montres, qu’ils accrochaient au pied de leur immeuble ou dans des rues très passantes. Certains professionnels n’hésitaient pas à placer dans leurs montres des photos faites par leur prédécesseur.
(3) RetroNews « L’Union libérale » des 10 et 13 juillet 1884.
(4) Le couple ne divorcera que le 26 mars 1902, dix ans après leur séparation