ALCIDE

(xxxx-1883)
Photographe d'atelier
4 photographies

Saintes - Royan - Saint-Jean-d'Angely Charente-Maritime

Alcide Jean Blondelu a été photographe à Saintes (Charente-Maritime) et peut-être auparavant à Paris sous le nom d’Alcide. (1)  

Selon son acte de décès, il serait né à Paris vers 1839. Si c’est le cas, son acte de naissance n’a pas été reconstitué après l’incendie du palais de justice en mai 1871. L’acte de décès ne précise pas le nom de ses parents. Rien n’atteste qu’Alcide était le plus jeune frère de Melchior Albert Blondelu (1821- ?), photographe avec lequel il aurait travaillé en itinérance sous le nom de Blondelu frères. (2) Par ailleurs, la naissance d’Alcide Blondelu en 1839 pose problème. Au dos des portraits faits durant les premières années où il a opéré à Saintes, Alcide mentionne la médaille obtenue à l’exposition de Paris en 1853 alors qu’il n’avait que 14 ans.

SAINTES : La première annonce pour la "Photographie du Chalet" est insérée dans "L’Indépendant de la Charente-Inférieure" du 24 décembre 1868. (3) Alcide qui vient de s’installer dans cette sous-préfecture de 12 000 habitants propose aux Saintais de faire leur portrait dans son atelier du cours Neuf ; portrait qu’ils pourront offrir à leurs parents et amis pour les étrennes de 1869. Mais l'annonce d'Alcide  voisine avec celle de ses concurrents : M. et Mme Bordes qui faisaient des portraits depuis plusieurs années et Eugène Worms Dejonge qui en octobre 1868 s’était établi à Saintes où il n’exercera qu’un an ou deux.. A Saintes, Alcide a d’abord opéré (dans un chalet ?) cours Neuf. En mars 1877, il se met à la recherche d’une maison à vendre cours National "pour monter un établissement de photographie". (4) Il en acquerra une au 21, cours National. Cependant, ses derniers portraits ont été faits 73, avenue Gambetta. Après la mort de ce grand républicain le 31 décembre 1882, le conseil municipal de Saintes avait donné son nom à une avenue qui prolongeait le cours National.  

ROYAN : En complément de son atelier saintais, Alcide avait ouvert une succursale à Royan station balnéaire située à 40 kilomètres de là. On suppose que le photographe y passait toute la saison des bains de mer. Il s’y trouvait en août 1870. La France venait de déclarer la guerre à la Prusse. Le photographe saisit l’occasion pour témoigner de son patriotisme (et accessoirement faire parler de lui). Il propose « à tous les jeunes gens appelés à la défense du pays de les photographier gratuitement. Ils pourront ainsi laisser un souvenir à leurs parents, à leurs amis". En une seule journée, Alcide fait pas moins de 22 portraits. Le journal "La Gironde" s’en fait l’écho le 26 août 1870 rappelant que "M. Blondelu est un photographe parisien qui a fait ses preuves dans les grands ateliers de la capitale". (5)

SAINT-JEAN-D’ANGELY : Dans son "Répertoire des photographes de France au XIXe siècle", Jean-Marie Voignier indique Alcide avait ouvert une succursale à Saint-Jean- d’Angély, (Charente-Maritime). Mais, dans sa commune natale, Charles Neumann, artiste peintre et professeur de dessin, faisait aussi des portraits photographiques, ce qui devait laisser peu d’espace à Alcide établi à 30 kilomètres de là.

Alcide Jean Blondelu est décédé le 1er mai 1883 à son domicile 21, cours National à Saintes. Six mois après son décès, Maître Babinot, notaire à Saintes, chargé de régler la succession vacante, organise une vente aux enchères publiques du mobilier d’Alcide Blondelu « plus un grand nombre de cadres et d’appareils de photographie » (6) Il ne semble pas qu’Alcide ait eu un successeur à Saintes. (7)

Notes et sources :

(1)  Dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle » Jean-Marie Voignier recense un Alcide qui, en 1865, était photographe 22, boulevard des Filles du Calvaire à Paris.

(2)  Melchior Albert Blondelu est l’ainé d’une fratrie de sept enfants tous nés dans le village de Moreuil (Somme) entre 1821 et 1838. Pourquoi le petit dernier, Alcide Jean, serait lui né à Paris en 1839 ?  Pourquoi n’est-il pas recensé à Moreuil en 1851 alors que ses « parents » cabaretiers vivaient avec leurs deux plus jeunes fils ?  Cependant, il devait y avoir un lien entre les deux Blondelu photographes. Alcide à Saintes travaillait à l’enseigne « Photographie du Chalet », la même qu’Albert à Cahors.

(3)  RetroNews « L’Indépendant de la Charente-Inférieure » du 24 décembre 1868.

(4)  RetroNews « L’Indépendant de la Charente-Inférieure » du 10 mars 1877.

(5)  RetroNews « La Gironde » du 26 août 1870.

(6)  RetroNews « L’Indépendant de la Charente-Inférieure » du 27 octobre 1883.

(7)  Jean-Marie Voignier indique qu’Alcide aurait opéré à Saintes jusqu’aux années 1890.