Théophile BOUDET

(1863-?)
Photographe ambulant puis sédentaire

Montluçon allier Oloron-Sainte-Marie Pyrénées-Atlantiques

Fils d’un propriétaire, Jean Théophile Boudet est né le 2 décembre 1863 au Monastier (Lozère). Il est instituteur à Brest (Finistère) quand il passe devant le conseil de révision en Lozère.  Dispensé du service militaire s’étant voué à l’enseignement ; il renonce au bénéfice de la dispense en juillet 1891 mais est réformé à Bordeaux un mois plus tard en raison de la perte totale de l’index et du médium gauche. Le 15 septembre 1891, à la mairie de Bordeaux, il épouse Amélie Dubreuilh, brodeuse ; lui se dit professeur mais l’était-il encore ? En 1894, il est employé à la comptabilité chez Prosper Molina négociant. Boudet profite de la situation pour forger de fausses traites signées de son patron qui s’en aperçoit. L’affaire est jugée par la cour d’assises de la Gironde le 18 février 1895. (1) Boudet se retrouve avec une mention de plus à son casier judiciaire où étaient déjà inscrites une condamnation pour abus de confiance et une autre pour coups et blessures mais la liste va s’allonger…

PHOTOGRAPHE AMBULANT : En août 1897, Boudet comparaît à nouveau devant la cour d’assises de la Gironde. « Jean Boudet, un petit bonhomme de 33 ans, à la mine chafouine, cumule avec sa profession de photographe -qu’il exerce à Macau (2) et dans les environs- celle lucrative mais assurément plus dangereuse de cambrioleur… » Pour les vols qu’il avait commis, il est condamné à cinq ans de réclusion. (3)  Une peine qui ne l’empêchera pas de récidiver. Le 5 janvier 1904, il est appelé à comparaître devant le tribunal correctionnel de Bellac (Haute-Vienne) pour escroquerie « Il parcourait les campagnes, se faisant remettre un cliché sous prétexte de l’agrandir pour une certaine somme d’argent (3, 4, 8 et 10 F.) qui, disait-il, représentait la moitié du prix nécessité par le travail, puis disparaissait. Pour inspirer plus de confiance, il se donnait comme le représentant de la maison Rocher, de Bordeaux ajoutant que le travail d’agrandissement des photographies était exécuté par des élèves de l’école des beaux-arts… »   Condamné à trois mois de prison, Boudet fait appel et sa peine est réduite à huit jours seulement. (4)

Divorcé depuis 1902, Théophile Boudet, épouse le 27 mai 1910 à La Réole (Gironde) Catherine Boudey. Provisoirement domicilié à La Réole, il est toujours photographe ambulant.

OLORON-SAINTE-MARIE :  A une date qui reste à préciser, Théophile Boudet se sédentarise à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques). Sa présence y est attestée en juin 1919. Son nom est cité dans la rubrique faits divers de « L’indépendant des Basses-Pyrénées » mais cette fois-ci en tant que victime. Un photographe, nommé Gallego, installé depuis quelque temps à Oloron était poursuivi « pour coups et blessures sur la personne de son honorable confrère, M. Boudet. » (5) Est-ce cette agression qui a incité le photographe à mettre en vente son fonds de commerce ? En août 1919, il passe une annonce dans « Le Photographe » : « A céder ancienne maison de photographie. Lumière artificielle. Bien achalandée. Affaire sûre. Loyer 660 F. Prix : 6 000 F. avec facilités ». (6) On ignore si cette « affaire sûre » trouva preneur.

MONTLUCON : De 1922 à 1928, Georges Boudet est photographe 49, rue de la République à Montluçon (Allier). (7)

Après, on perd sa trace.

Sources :

(1) RetroNews « La Gironde » du 20 février 1895.

(2) Macau, commune du Médoc qui comptait 1 900 habitants en 1896.

(3) RetroNews « La Gironde » du 4 août 1897.

(4) Gallica « Le Courrier du Centre » des 12 janvier et 28 février 1904.

(5) Gallica « L’Indépendant des Basses-Pyrénées » du 4 juin 1919.

(6) Gallica « Le Photographe » du 5 août 1919.

(7) « Nouvelles images – Les débuts de la photographie dans l’Allier » (2012)