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Paul CAILLAU
(1834-1895)
Photographe d'atelier
2 photographies
Agen Lot-et-Garonne Castres Tarn Montauban - Castelsarrasin Tarn-et-Garonne Oran Algérie Périgueux - Bergerac Dordogne Tarbes - Bagnères-de-Bigorre Hautes-Pyrénées
Paul Jean Baptiste Caillau est né à Moissac (Tarn-et-Garonne) le 31 octobre 1834, neuf mois après que Baptiste Caillau, cordonnier, avait épousé Jeanne Beaurepaire. Aucun des deux n’avait pu signer l’acte de mariage. Le couple aura deux autres enfants : Jean né le 6 août 1837 ; Baptiste le 20 mai 1840.Celui-ci, après avoir été apprenti cordonnier à Moissac, ira travailler à Paris pendant trois années. A-t-il rejoint son frère aîné ? Probablement. C’est sans doute dans la capitale que Paul Caillau s’est formé au métier de photographe et qu’il a rencontré Sophie Guilmar qui sera sa compagne jusqu’à la fin de sa vie. (1)
AGEN : Paul Caillau est âgé de 35 ans quand il participe en mai 1870 à l’exposition régionale d’Agen (Lot-et-Garonne). « Le Journal de Toulouse » daté du 13 mai relève que « De belles photographies envoyées par Provost et Marrast de Toulouse, attiraient l’attention des visiteurs, et les produits d’un photographe d’Agen, M. Paul Cailau ne souffraient nullement d’un pareil voisinage. Au contraire ! C’est dire que ses photographies-paysages étaient d’un fini parfait. ». (1) On ignore à quelle date Paul Caillau a fait ses premiers portraits à Agen où il n’est pas recensé en 1866. Au dos de ses photos, il précise qu’il travaille « Faubourg Saint-Antoine près le pont Saint-Georges » ou Cours Saint-Antoine près le pont Saint-Georges » ou « près de la prairie du pont-canal ». Au printemps 1872, Paul Caillau est recensé chemin des Iles où il vit avec Sophie Guilmar et son fils Georges. Peu après, le photographe cède son atelier à Jules Alexandre Milet dont les premiers portraits agenais sont datés de 1873.
PERIGUEUX – BERGERAC : Alors qu’il opérait encore à Agen, Paul Caillau aurait ouvert des succursales à Périgueux et à Bergerac (Dordogne). (2) Après avoir quitté Agen, il a travaillé deux ou trois ans à Périgueux où il recevait ses clients 18, puis 42, route d’Angoulême. (3) Caillau est l’un des cinq photographes de la ville mentionnés dans le Calendrier de la Dordogne en 1874 ; il ne l’est plus en 1875.
TARBES : Il poursuit sa carrière à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et se trouve sur place, le 23 juin 1875, quand la crue historique de l’Adour emporte le seul pont qui permettait de franchir cette rivière à Tarbes. Quelques jours plus tard, Paul Caillau fera des vues du pont en ruines dont trois sont conservées aux archives municipales de Tarbes. La même année, Caillau photographie la caserne du 24e régiment d’artillerie qui venait d’être inaugurée. Au dos de ses photos, il se présente comme le "Photographe de l’école d’artillerie et de l’arsenal". A Tarbes, il exerce 15, rue du Lycée avec une annexe place Soult pour les photographies hippiques. Après le recensement de 1877, il s’installe au 11, cours National.
BAGNERES-DE-BIGORRE : Dans les Hautes-Pyrénées, Caillau a aussi travaillé à Bagnères-de-Bigorre ; la station thermale étant desservie par le train depuis 1862. A Bagnères, il ne s’est pas contenté de faire les portraits des curistes et des estivants dans son atelier 15, place de Venise. Avec tout son matériel, il est monté jusqu’à plus de 2 500 mètres faire des vues des Pyrénées (hôtellerie du pic du Midi, lac d’Oncel…) qu’il devait vendre aux touristes. Lors de l’une de ses excursions, Caillau a fait le portrait du général Charles de Nansouty (1815-1895), créateur de l’observatoire du pic du Midi.
ORAN : En 1881, Paul Caillau est radié des listes électorales de Tarbes avec en observation "En Afrique". Il était parti en Algérie et avait ouvert un atelier 20, rue d’Arzew à Oran à l’enseigne « Photographie de la Mosquée ». Le 2 mars 1881, Sophie Guilmar écrit à son beau-frère Louis Caillau. : « Vous ne sauriez croire mon cher Louis la joie que nous avions de faire ce voyage depuis si longtemps désiré et si nécessaire à la santé de Paul. Le plaisir aussi de revoir Georges y était pour beaucoup. Nous sommes allés le voir à Mostaganem. Ce n’est pas loin, et puis nous allons l’avoir près de nous d’ici peu. Nous sommes maintenant en train de nous installer, ce n’est pas une petite affaire. On finit en ce moment d’arranger l’atelier. Nous allons avoir une installation comme jamais nous n’en avons eue. C’est un petit palais. 6 pièces, une véranda, l’atelier, de l’eau au fourneau de la cuisine, et le gaz dans la maison et tout si coquet si riche, qu’il n’y a pas un photographe d’aussi bien installé. J’espère que nous travaillerons, car c’est une ville riche et il s’y fait en ce moment des affaires. Il y a ici
de toutes les nations. Il y a une bizarrerie, on dirait toujours être en carnaval. Les vivres y sont bon marché. Mais les loyers y sont très chers et on y trouve difficilement à s’y loger. Paul n’est pas le même ici. Il va travailler dur. Du reste on ne va presque pas au café. Dans ce pays nous avons déjà des connaissances, des personnes bien posées et qui peuvent nous être utiles. La semaine prochaine nous commencerons à travailler ». Les Caillau resteront moins de quatre ans à Oran. En 1885, c’est Paul Craveya qui opère 20, rue d’Arzew où il fera, lui, une longue carrière.
CARCASSONNE : Le 5 décembre 1884, Paul Caillau, est photographe à Carcassonne (Aude) quand il cède à son frère Baptiste ses droits dans la succession de ses parents.
Rien n’atteste qu’il ait travaillé à son compte à Carcassonne où il n’a peut-être fait qu’un passage avant de s’installer à Castres (Tarn).
CASTRES : Dans la sous-préfecture du Tarn, Caillau opérera 36, rue Villegoudou. Après qu’il a fait faillite le 27 mai 1887, le tribunal de commerce ordonna « l’apposition des scellés au domicile du failli et l’incarcération et le dépôt de sa personne dans la maison d’arrêt de Castres ». (4)
MONTAUBAN : Le photographe poursuit sa carrière à Montauban (Tarn-et-Garonne). « Le Courrier de Tarn-et-Garonne » daté du 12 mars 1892, nous apprend que « M. Paul Caillau, est venu s’établir à Montauban depuis quelques mois et s’est déjà fait avantageusement connaître par de jolis travaux. Il va installer une succursale à Moissac ». (5)
CASTELSARRASIN : Après avoir quitté Montauban, Caillau finira sa carrière de photographe à Castelsarrasin, sous-préfecture du Tarn-et-Garonne, située à quelques kilomètres de Moissac. Paul Caillau est mort à Castelsarrasin le 10 octobre 1895, un mois avant sa compagne, Sophie Guilmar, décédée le 8 novembre1895.
La source principale de cette notice est le livre d’Eric Nicolas « Paul Caillau (1834-1895) Photographe artistique ». Edition familiale, non commerciale pour une diffusion privée.
Notes et sources :
(1) Sophie Guilmar serait née vers 1840 en Seine-Maritime. Son fils Georges serait né à Paris en 1857.
(2) Gallica « Le Journal de Toulouse » du 13 mai 1870.
(3) Boisvert Thierry « Photographes en Dordogne 1850-1930 » (2005)
(4) Gallica « L’Avenir du Tarn » du 29 mai 1887.
(5) Gallica « Le Courrier du Tarn-et-Garonne » du 12 mars 1892.
Notice mise à jour le 11 mars 2025.