Léon CARON

(1841-1919)
Photographe d'atelier
1 photographie

Amiens Somme

Léon Jean-Baptiste Victor Caron est né à Amiens (Somme) le 26 avril 1841. Quand ses parents s’étaient mariés en 1837, son père Alfred Caron (1815-1862), était compositeur d’imprimerie dans l’entreprise de son père auquel il succédera ; sa mère Adélaïde Eléonore Lamare (1813-1879) était fille de boutique. Un an avant la naissance de Léon, Alfred Caron, tout en restant imprimeur, avait ouvert un commerce de librairie papeterie rue des Trois Cailloux. Alfred Caron décède le 11 janvier 1862.   Mère de neuf enfants, sa veuve poursuit l’activité. A la fin des années 1860, elle adjoint à sa librairie-papeterie un atelier de photographie qu’elle place à l’enseigne « Photographie Artistique et Industrielle ». Il est situé 58, rue des Trois Cailloux avec entrée par le passage de la Comédie. On ignore si Adélaïde Caron a fait elle-même des portraits dans cet atelier ou si elle avait confié ce travail à ses fils. On trouve la signature L. et F. Caron  sur de nombreux portraits faits à Amiens. Deux des trois fils d’Adélaïde, Léon (1841- 1919) et Fernand (1849- ?) ont donc travaillé ensemble durant la première moitié des années 1870.  Puis Fernand s’est éloigné. A l’automne 1877, c’est Léon Caron qui fait sa publicité dans « Le Progrès de la Somme ». Resté seul maître à bord, il opère toujours 58, rue des Trois Cailloux mais aussi 45, place Saint-Denis  où il est domicilié en décembre 1884. (1) Photographe amiénois reconnu, il obtiendra plusieurs médailles (dont une d’or à Paris en 1892).  Septuagénaire, Léon Caron est toujours inscrit comme photographe sur la liste électorale de 1914 mais il était depuis plusieurs années secondé par ses deux fils : Henri Alfred Léon Caron (1876-1942) et Raphaël Louis Paul Caron (1884- ?). C’est le cadet  et non l’aîné  qui succédera à son père qui est décédé à Amiens le 15 septembre 1919.

 Sources : (1)  Le photographe amiénois Emile Paris avait opéré 45, place Saint-Denis jusqu’à son décès en 1881. Le plus jeune fils de Léon Caron, Raphaël, est né le 22 décembre 1884 au domicile de ses parents 45, place de Saint-Denis. Cette place sera dénommée place René-Goblet en 1905.

 Le fonds Caron aux Archives départementales de la Somme.

735 plaques de verre parmi des milliers, c’est ce qui a pu être sauvé du fonds photographique de la Maison Caron. Elles étaient entreposées dans un garde-meuble d’Amiens qui a subi un dégât des eaux. Ces plaques sont aujourd’hui conservées aux Archives départementales de la Somme sous la cote 63Fi.

Comme tous les photographes professionnels, Léon Caron et ses fils Léon et Raphaël ont produit  une multitude de portraits d’atelier standardisés.  Mais la part la plus personnelle, la plus précieuse  de leur oeuvre commune, est constituée de reportages sur les évènements survenus à Amiens et aux alentours pendant le premier quart du XXe siècle. En 1914, ils étaient à la foire d’Amiens pour photographier les attractions dont l’impressionnant Grand Huit américain tout en bois. Peut-être à la demande du journal local, le trio Caron a couvert avant la Première Guerre mondiale nombre de compétitions sportives : Tour de France, Paris-Roubaix, course automobile, régates, courses hippiques, match de rugby…  Le 14 juillet 1914, ils ont immortalisé la dernière revue militaire avant la mobilisation générale.  Pendant la guerre, ils ont été autorisés à photographier des tranchées mais aussi des cadavres de soldats prêts à l’ensevelissement. Dans les années vingt, c’est sans doute Raphaël Caron qui couvrira les fêtes des écoles et le pèlerinage.de Nampty.

Tout ce qui reste du fonds de la Maison Caron est à découvrir sur le site des Archives départementales de la Somme.